lundi 14 avril 2014

La fuite en avant





Prendre les devants pour éviter d’être à la traîne

L’art de ne pas poser de questions juste au cas ou les réponses nous blesseraient pour de bon

Peur de se retrouver tout seul

dimanche 13 avril 2014

Week End 12-13 Avril 2014

à La Pourraque

Courage, fuyons ! (Jonas 1, 3)
« Jonas se met en route mais pour fuir à Tarsis loin de la présence du Seigneur. »A l’image de Jonas.....
Dieu, ou la vie, peut nous renvoyer loin de nos choix.
Partir, mais dans quelle direction ?

Nous avons eu le plaisir de partager ce week end avec Arnaud F., actuel vicaire général de la Mission de France.

Accueil par Jean Bernard :



Qu’il est long, qu’il est loin ton chemin Papa… 
« Qu’il est long, qu’il est loin ton chemin, papa
C’est vraiment fatigant d’aller où tu vas
Qu’il est long, qu’il est loin ton chemin, papa
Tu devrais t’arrêter dans ce coin »
Où en sommes-nous sur  notre chemin personnel, débuté…il y a quelques années, et revisité depuis septembre ?
Ce chemin, nous nous le sommes peu à peu approprié : si nous semblons être sur la même route, chaque chemin est différent.
Avec le 1er WE, à la suite de Paul, nous avons revisité nos racines, ce que nous sommes, ce que nous avons vécu : Toutes choses qui certes ne dépendent pas de nous, car nous les avons reçues de nos parents, de notre héritage familial, de notre éducation. Mais ce qui nous appartient, c’est d’en prendre conscience,  de les connaitre, de savoir ce qu’elles influencent en nous, et d’en faire le tri : celles dans lesquelles nous nous reconnaissons, et que nous acceptons, et celles d’un autre temps, d’un autre contexte, et qui ne sont pas : « nous », dans lesquelles nous ne nous reconnaissons pas, et que nous rejetons.
Avec le 2ème WE, comme Abram, nous avons entendu à nouveau cet appel qui nous a fait, un jour, nous mettre en marche, quitter nos sécurités : sécurités matérielles, mais aussi affectives : celles du cocon familial, des repères connus, des relations, des amis, pour partir à l’inconnu d’une nouvelle région, d’un nouveau travail, d’un nouveau mode de vie : engagement de vie de couple, de vie consacrée : Nous sommes partis.  
Comme les Hébreux dans le désert, nous avons longtemps marché aussi sur un chemin immobile : celui qui nous a fait passer de la terre de l’enfance et de l’adolescence au pays de l’âge adulte :
Du « quitte ta terre, ton enfantement », selon la traduction littérale  de Chouraqui, au « pars vers toi-même », formulé par Marie Balmary, en écho au « va vers ce que tu es » de Nietzsche, selon les textes qui nous ont été proposés.
Le 3ème WE , autour de Job, nous a beaucoup parlé d’obscurité : celle qui empêche d’avancer, celle qui libère les angoisses et « les terreurs de la nuit » (Ps.90), celle qui nous  bloque, et nous met en panne. Jonas nous dirait : « il fait noir comme dans le ventre du poisson ! » Mais justement, c’est quand il fait nuit noire, que la petite lueur « espérance » se voit le plus loin… 
Si la vie est mouvement, elle ne peut être, comme la marche, qu’une suite de déséquilibres, au risque de la chute : C’est ce que nous apprend le 4ème WE, que nous vivons maintenant :
L’appel d’Abram du 2ème WE suppose   détachement,  dépouillement, allègement, abandon de tout ce qui nous retient en arrière.
Sinon, à la peur de quitter nos certitudes, notre confort,  fait écho ...une autre  peur : celle de l’inconnu, de l’étranger, de l’inattendu, du nouveau, de l’autre…

Si nous n’avons pas déjà les mains et le cœur vidés de toutes les choses du passé qui les encombraient, comment accueillir ce que nous réserve de bon l’avenir ? Qu’est ce qui pousse Jonas à fuir loin de Dieu, loin de la mission confiée, loin de ses responsabilités, peut-être loin de lui-même… ? On dit que les sons portent loin dans l’eau : Tels les chants des baleines dans l’antarctique, peut-être la voix de Jonas (depuis les entrailles du poisson) nous renseignera-t-elle ce WE sur cette question !



L'Intro de Laurence :


« Je n’ai pas peur de la route…. »
Les ados, épaulés depuis quelques années par Guiseppe cheminent en parallèle du groupe des parents ; et puis aujourd’hui, et à leur demande insistante, nos routes se croisent.  Reconnaissons que dans l’affaire, ce sont plus les grands/les vieux qui avaient le plus « peur » de ce croisement de route, les ados, eux, avaient des envies et des certitudes quant à leur capacité à prendre en main l’animation d’un week-end.
Et voilà, c’est tombé sur ce week-end, celui de Jonas, celui de la fuite, celui des choix. Comme pour Jonas on pourrait suspecter Dieu d’y être pour quelque chose. Comme dans Jonas il y a des effets secondaires positifs qu’on verra certainement qu’après.
Voilà, les ados ont travaillé le texte, comme vous allez le faire maintenant, et nous les vieux / les adultes nous avons fait de même, dans notre coin (ce n’était semble-t-il  pas encore l’heure de se mélanger !) toute une matinée comme c’est de coutume et au moment de l’apéro les jeunes nous ont rejoint.
Croisement d’analyse, croisement d’impressions : nous, nous avons trituré l’idée du choix, bon choix, mauvais choix, faux choix, le choix de Dieu, le choix de Jonas, les choix qui s’imposent, les choix qui libèrent, les choix de vie, les choix d’action, les choix de décision…..
Et eux ils ont  se sont arrêté à « la fuite ». Ah tiens, fuir, ça les inspire. Pourtant la  fuite a à priori une connotation négative, une idée de lâcheté, de pas assumé…. Pourtant La fuite est aussi un choix…….
Associer « courage et fuite » (comme le titre de notre week-end) parle peut-être plus aux ados :
Fuyons l’enfance pour mieux grandir
Fuyons les parents pour mieux s’émanciper
La fuite vue par les ados, devient action, et dans ces exemples demande un certain « courage »
Les ados de la Pourraque :
Ø  N’ont pas fui la Pourraque (espaces des « adultes/ vieux  » ou des « jeunes enfants »)
Ø  N’ont pas fui le risque de s’engager dans cette préparation.
Ø  Les ados de la Pourraque ne sont pas Pinocchio
Ils ont consacré du temps, de l’énergie, autant que nous pour construire ce week-end.
Accompagnés de Guiseppe, le repère, celui sur lequel on peut s’appuyer pour « prendre des risques » et voyager dans le cinéma, et la philosophie…..
Je ne vous dévoile pas tout, le chemin que les ados nous proposeront de  prendre durant ces 2 jours mais surtout pour la veillée, est poétique et musical. Il est jeune, il est adolescent….et cela fait vraiment du bien !
Bienvenue au week-end Pourraque !


Notre texte de Samedi :

Pour une fois nous avons lu un livre complet, le livre de Jonas
Pour alléger cette page je vous invite a découvrir le texte grâce au lien suivant :

http://lire.la-bible.net/index.php?reference=Jonas%202:1-11&versions[]=NBS 



QUESTIONS
Exceptionnellement , le texte est long mais il ne manque pas d’humour.
Nous lirons les 4 chapitres à haute voix , mais nous ne retiendrons que les 2 premiers .
Propositions de travail :
-Nous analyserons le 1er chapitre en répondant rapidement  aux   questions habituelles :
 Analyser la structure du texte
Proposer un plan
Identifier les personnages, les lieux, les déplacements, les temps
-Quelles  questions nous font poser  les 2 premiers chapitres ?
Quelles sont nos fuites ?
Quelles en sont les vraies raisons? peurs, rebellions ?
Comment acceptons-nous ou refusons-nous les responsabilités, les évènements qui nous arrivent ?
Les subissons nous ?
Quels évènements m’ont fait réfléchir et m’ont remis en route ?


Bruno L. nous présente le texte du dimanche matin :


Nous avons rencontré Jonas dans un récit qui est une sorte de roman plein d'humour dont l'histoire se situe à une période indéterminable. Jonas est présenté comme un homme choisi par Dieu pour porter et annoncer sa parole et ouvrir un avenir à son peuple, c'est ce qu'est un prophète juif.
Lorsque ce roman est écrit, le peuple de Dieu vit sous domination perse, plutôt bienveillante il est vrai puisqu'il lui a permis de revenir de l'exil et de vivre selon sa religion ; or le peuple se centre sur son  identité, ce qui n'est pas sans écho de nos jours. A la suite de son retour d'exil : ceux qui en reviennent se trouvent en difficulté avec ceux qui sont restés et qui  leur ont parfois pris leur terre et n'ont pas évolué dans la même culture qu'eux. Or le récit donne au peuple de Dieu une dimension universelle qui va jusqu'à inclure les étrangers, et même traditionnellement les pires ennemis d'Israël.
Voilà que Jonas se dérobe à sa mission qui l'envoie vers l'est à Ninive, ce grand ennemi. Elle lui semble sans doute au moins hors de ses moyens.
Il part en payant de sa poche (là il a les moyens...) un embarquement en sens opposé vers Tarshish (ou Tarsis en français) qu'on reconnaît généralement comme l'Espagne ! Il fuit...
La puissance des éléments, qu'il est de tradition biblique d'attribuer au Seigneur, va contrecarrer son projet.
Le sommeil mystérieux ou profond de Jonas n'est pas sans rappeler celui d'Abraham (Gn 15, 12) ou plus tard le sommeil de Jésus quand la mer est déchaînée (Mt 8, 24 et // Lc 8, 23. Mc 4, 38) ou encore celui de Pierre, Jean et Jacques à la transfiguration (Lc 9, 32), voire celui des mêmes apôtres ou des disciples pendant l'agonie de Jésus (Mt 26, 40.43 et // Mc 14, 37.40 ; Lc 22,45)
Jonas change d'attitude, se convertit, il reconnaît sa responsabilité. Il propose alors, rien de moins, de payer de sa personne : il met sa vie en cause, il l'offre pour le bien de tous. La première conséquence, non sans ironie, est une conversion des marins !
La seconde est l'engloutissement par le grand poisson, d'ordinaire menace de mort en mer, elle-même lieu de mort. Pour Jonas il s'avère un lieu où il peut encore s'adresser à Dieu, un lieu qui l'accueille d'une certaine façon bien qu'il demeure angoissant. Sa prière, au chapitre deux, dit cette confiance en Dieu, qui lui est revenue et tourne en une demande de salut... La prière est exaucée... mais avec des développements inattendus. Malheureusement, nous ne disposions pas d'un temps suffisant pour les travailler, vous les avez au moins lus aux chapitres 3 et 4.

Hier soir, les jeunes ont fait l'éloge de la fuite qui peut leur demander du courage surtout s'il s'agit d'émancipation par rapport à ceux qui les ont élevés, de découverte de leur identité, de prise de leurs responsabilités. La fuite peut devenir aussi une occasion de changement, de retournement, de conversion, de croissance en humanité.
Aujourd'hui, nous nous tournons vers Pierre à l'heure de la passion de Jésus. L'histoire de Pierre, plus brièvement rapportée, n'est pas identique ni du même genre littéraire : ce n'est pas du roman et le contexte est grave, dramatique même.
Nous verrons cependant qu'elle comporte aussi une distance entre la parole de Pierre  que celui-ci oppose d'abord à celle de Jésus (Lc 21, 33-34) et son comportement (Lc 22, 54-62). Ce dernier ressemble bien à une fuite aussi, non pas d'abord physique mais bien de l'ordre spirituel. La conversion n'en est pas absente non plus. Il faut parfois admettre ses faiblesses pour trouver les médiations qui vont ouvrir un avenir dont on s'est cru maître tout-puissant.
Ici, soyons attentifs au regard de Jésus, à ce nouveau face à face.


Notre texte de Dimanche :
Luc 21, 33-34 et 22, 54-62



Seigneur, lui dit Pierre, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort.



Et Jésus dit : Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd'hui que tu n'aies nié trois fois de me connaître.




Après avoir saisi Jésus, ils l'emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Pierre suivait de loin.
Ils allumèrent du feu au milieu de la cour, et ils s'assirent. Pierre s'assit parmi eux.
Une servante, qui le vit assis devant le feu, fixa sur lui les regards, et dit : Cet homme était aussi avec lui.
Mais il le nia disant : Femme, je ne le connais pas.
Peu après, un autre, l'ayant vu, dit : Tu es aussi de ces gens-là. Et Pierre dit : Homme, je n'en suis pas.
Environ une heure plus tard, un autre insistait, disant : Certainement cet homme était aussi avec lui, car il est Galiléen.
Pierre répondit : Homme, je ne sais ce que tu dis. Au même instant, comme il parlait encore, le coq chanta.
Le Seigneur, s'étant retourné, regarda Pierre.                                                
Et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite : Avant que le coq chante aujourd'hui, tu me renieras trois fois.
Et étant sorti, il pleura amèrement.


QUESTIONS

Nous analyserons le texte dans un premier temps,  sa structure.

Propositions de travail :
Proposer un plan
Identifier les personnages , les lieux , les déplacements , les temps.
Comment nous interroge ce texte :             
 -Qu’est ce qui amène Pierre à ne pas tenir sa parole ?
-Qu’annonce le chant du coq ?
-Qu’y a-t-il dans le regard de Jésus ?
Comment ce texte nous rejoint dans nos vies, dans :
- Nos capacités à assumer nos choix ?
- Notre fidélité    à un choix de départ ?
                            à une parole
                             à l’autre
                            à nous-mêmes