lundi 24 mars 2025

22-23 Mars 2025

Cheminer vers la Paix avec le Christ : 

Vivre au risque de l’Amour 

 

 Introduction

« Cheminer vers la paix avec le christ : vivre au risque de l’amour ». Vaste programme pour ce week- end.

Je vous propose de faire cette introduction en deux temps : tout d’abord en abordant « cheminer vers la paix avec le christ », puis, dans un second temps évoquer : « vivre au risque de l’amour ».

"Cheminer vers la paix" ou entreprendre un voyage, à la fois intérieur et extérieur, pour atteindre un état de sérénité, d’harmonie et d’équilibre.

Robert Louis Stevenson a dit : « l’important ce n’est pas la destination mais le voyage en lui-même ».

« Cheminer vers la paix » : que pouvons nous entendre derrière cette expression ?

  1. Un parcours personnel : Trouver la paix en soi, apprendre à gérer ses émotions, guérir ses blessures, lâcher prise sur ce qui nous tourmente.
  2. Un chemin relationnel : Cultiver la réconciliation, le pardon et la bienveillance envers les autres pour vivre en harmonie.
  3. Une quête spirituelle ou philosophique : Rechercher un sens plus profond à la vie, une connexion avec soi-même, avec les autres ou avec quelque chose de plus grand.
  4. Un engagement pour la paix dans le monde : Agir pour un monde plus juste, lutter contre la violence, promouvoir le dialogue et la compréhension.

C’est donc un chemin qui demande patience, engagement et introspection, car la paix ne s’impose pas, elle se construit, pas à pas. Cela demande un déplacement, intérieur, extérieur, donc d’être acteur et actif.

C’est un chemin semé d’embûche, avec des côtes et des descentes, des virages, des sorties de route, des ronds points. Il peut être boueux ou bien encore propre et facile. Au contraire du film connu, « la vie n’est pas un long fleuve tranquille ». 😊

 Cheminer c’est aussi penser aux Pélerins d’Emmaüs qui ont cheminé avec le Christ sans savoir qu’ils étaient avec lui.

Le chemin est souvent d’abord intérieur avant de devenir extérieur. Nous avons tous en nous une partie divine, même si elle est difficile à voir chez certain.e.s.

Nous allons plus nous étendre sur ce sujet « cheminer vers la paix avec le christ » avec le texte que nous vous proposons pour ce samedi après-midi : Ephésiens chapitre 2 verset 4-19.

Passons maintenant à la seconde partie : « vivre au risque de l’amour ».

Est-ce que cela passe par soi-même dans un premier temps ? une vraie question….

"Vivre au risque de l'amour" passe par choisir d’aimer pleinement, en acceptant tout ce que cela implique : la joie, la vulnérabilité, les blessures possibles, mais aussi la transformation profonde que procure l’amour.

C’est aussi s’ouvrir au risque de s’aimer soi et d’aimer les autres. Qu’est-ce que je risque de m’aimer ? qu’est-ce que je risque d’aimer les autres ?

Quelques pistes de réflexions :

  1. L’amour comme un pari : Aimer, c’est se donner sans garantie de retour, accepter l’incertitude et les épreuves qui peuvent en découler.
  2. Une vie guidée par l’amour : Cela peut signifier faire de l’amour un principe de vie, en osant aimer les autres malgré les souffrances ou les rejets possibles.
  3. Une dimension spirituelle : cela peut désigner un engagement à aimer inconditionnellement, à pardonner et à se donner aux autres, même si cela comporte des sacrifices.

En somme, "vivre au risque de l’amour", c’est choisir de ne pas se fermer par peur de souffrir, mais plutôt de s’ouvrir à la richesse de l’amour, avec tout ce qu’il comporte comme risque.

C’est en somme ce qu’on peut appeler l’amour inconditionnel : je m’aime comme j’aime les autres, les autres m’aiment comme je m’aime. Une phrase facile à dire, plus compliqué à mettre en pratique. Malgré tout, elle mérite d’y passer un peu de temps.

Vivre au risque de l’amour demande de se livrer, de se dévoiler, d’Etre, tout en risquant de découvrir l’amour ! en sommes-nous toujours prêts ?

C’est ce que nous vous proposons demain par un texte sur ce sujet, qui est la Prière d'Athénagoras.

Enfin, en lien avec le sujet de ce week end, je souhaite vous partager une pensée particulière aux victimes de violences, d'agressions sexuelles et d'abus de pouvoir et de conscience dans l’Eglise. Hier vendredi, le Pape François invitait à une Journée de prière à leur intention.

 

Intro au texte du samedi :

Nous vous proposons pour aujourd’hui un texte des épîtres de Paul aux Ephésiens (Ep. 2, 4-19). Avant de nous mettre en groupe, nous voulons vous situer le contexte lié à l’épître.

Tout d’abord, il faut savoir que l’épître de Paul aux Ephésiens, n’est pas une épître, n’est pas de Paul et ne s’adresse pas aux Ephésiens. Là, nous sommes perdus, alors précisons :

Paul serait né vers l’an 6 et mort en 64 ou 67 ap. J.C. (cela est encore discuté) Né à Tarse, mort à Rome. Juif d’obédience pharisienne, citoyen Romain, il écrit en grec.

Pour connaître Paul, il existe deux types de sources : les Actes des Apôtres et les lettres pauliniennes. Si les Actes ont été écrit vers 90 après Jésus-Christ, par Luc qui écrit ainsi un second livre qui fait suite à son évangile, les lettres de Paul sont écrites de 49 à 58 ap. J.C. et seulement 7 d’entre-elles sont considérées comme authentiques (Romains, 1 et 2 Corinthiens, Galates, Philippiens, 1 Thessaloniciens, Philémon) dont Ephésiens ne fait pas parti.

Quand Paul écrit ses lettres, aucun évangile n’a encore été écrit (le premier évangile est très probablement Marc vers 70) 

Ces lettres représentent la correspondance de Paul avec les communautés ; elles révèlent les relations passionnées, parfois conflictuelles, de l’apôtre avec les Eglises qu’il a fondées, et le tempérament de l’apôtre ainsi que les problèmes des communautés.

L’épître aux Ephésiens fait partie des lettres pauliniennes, on le retrouve pour la première fois sur le papyrus P46 datant de l’an 200 ap. J. C. il aurait été écrit après la mort de Paul par un disciple de Paul ou un disciple de l’école de ceux qui reconnaissait à l’apôtre son autorité (plusieurs noms ou hypothèses – à creuser).

Les destinataires de l’épître sont invités à recevoir le message comme étant la parole même de Paul. La TOB nous dit que plutôt que de songer à une rédaction d’une communauté particulière beaucoup estiment que nous sommes en présence d’une sorte de lettre circulaire de portée plus générale rassemblant et résumant les dernières instructions de l’apôtre Paul aux Eglises d’Asie.

Les destinataires de la lettre sont-ils des Ephésiens ?

S’il est avéré que Paul a séjourné à Ephèse, probablement 3 années, Luc ne dit pas grand-chose de cette période dans les actes. Les destinataires de cette épître sont inconnus comme il en est précisé au chapitre 1. La lettre ne s’adresse pas aux fidèles d’Ephèse que Paul a fréquenté mais plutôt aux croyants en général, aux communautés venues du paganisme et aux chrétiens venus du judaïsme, à tous ceux qui ont reçu le baptême.

L’épître aux Ephésiens apparaît comme un témoin significatif d’une période de transition. C’est une épître qui annonce l’accomplissement d’une promesse : la paix messianique, le slalom est arrivé. Son thème central est celui du dessein de Dieu célébrée comme la création nouvelle. Intégrés par leur baptême dans cet ensemble où sont réunis Israël et les nations païennes, les chrétiens deviennent eux-mêmes l’homme nouveau.

 

LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX EPHÉSIENS - 

CHAPITRE 2, 4-19

04 Mais Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés,

05 nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés.

06 Avec lui, il nous a ressuscités et il nous a fait siéger aux cieux, dans le Christ Jésus.

07 Il a voulu ainsi montrer, au long des âges futurs, la richesse surabondante de sa grâce, par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus.

08 C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.

09 Cela ne vient pas des actes : personne ne peut en tirer orgueil.

10 C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés dans le Christ Jésus, en vue de la réalisation d’œuvres bonnes qu’il a préparées d’avance pour que nous les pratiquions.

11 Vous qui autrefois étiez païens, traités de « non-circoncis » par ceux qui se disent circoncis à cause d’une opération pratiquée dans la chair, souvenez-vous donc

12 qu’en ce temps-là vous n’aviez pas le Christ, vous n’aviez pas droit de cité avec Israël, vous étiez étrangers aux alliances et à la promesse, vous n’aviez pas d’espérance et, dans le monde, vous étiez sans Dieu.

13 Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang du Christ.

14 C’est lui, le Christ, qui est notre paix : des deux, le Juif et le païen, il a fait une seule réalité ; par sa chair crucifiée, il a détruit ce qui les séparait, le mur de la haine ;

15 il a supprimé les prescriptions juridiques de la loi de Moïse. Ainsi, à partir des deux, le Juif et le païen, il a voulu créer en lui un seul Homme nouveau en faisant la paix,

16 et réconcilier avec Dieu les uns et les autres en un seul corps par le moyen de la croix ; en sa personne, il a tué la haine.

17 Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix, la paix pour vous qui étiez loin, la paix pour ceux qui étaient proches.

18 Par lui, en effet, les uns et les autres, nous avons, dans un seul Esprit, accès auprès du Père.

19 Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes membres de la famille de Dieu.

Les questions

 * Repérer les personnages, lieux, les temps, les oppositions, les associations, les répétitions….Proposer un plan.

Plus près de nous

Au travers du texte, comment avons-nous conscience que Dieu miséricorde nous aime d’un grand Amour ?

Quel cheminement nous montre les différentes figures du Christ ?

Dans notre vie quels sont les murs de haines qui nous habite ? Quelles actions mettons-nous en place pour les faire tomber ?

 

 Veillée

 


 Dimanche


Prière d'Athénagoras

Je suis désarmé

Il faut mener la guerre la plus dure contre soi-même.
Il faut arriver à se désarmer.
J’ai mené cette guerre pendant des années, elle a été terrible.
Mais maintenant, je suis désarmé.
Je n’ai plus peur de rien, car l’amour chasse la peur.
Je suis désarmé de la volonté d’avoir raison, de me justifier en disqualifiant les autres.
Je ne suis plus sur mes gardes, jalousement crispé sur mes richesses.
J’accueille et je partage.
Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets.
Si l’on m’en présente de meilleurs, ou plutôt, non pas meilleurs, mais bons, j’accepte sans regrets.
J’ai renoncé au comparatif.
Ce qui est bon, vrai, réel, est toujours pour moi le meilleur.
C’est pourquoi je n’ai plus peur.
Si l’on se désarme, si l’on se dépossède, si l’on s’ouvre au Dieu-Homme, qui fait toutes choses nouvelles, alors, Lui, efface le mauvais passé et nous rend un temps neuf où tout est possible.

Patriarche Athénagoras


Les questions

* Repérer les personnages, lieux, les temps, les oppositions, les associations, les répétitions…. Proposer un plan.

 

Plus près de nous

Qui est le Dieu-Homme dans le texte ?

« Il faut mener la guerre la plus dure contre soi-même » Dans quelle attitude je me mets pour être à l’écoute de moi ?

Dans ma vie comment ce cheminement a une influence sur ma relation aux autres ?