lundi 4 décembre 2023

 WE 2 - 2 et 3 Décembre 2023

      S'alléger pour s'élever… en vue de l'autre

 

Intro du Samedi : Damien

 Nous voilà en plein envol pour s'élever…Plutôt, disons, sur la ligne de départ consistant à "s'alléger pour s'élever"…

 
Dans un premier temps, en Octobre, nous avons évoqué le problème du disque dur saturé.
Sans formater pour repartir à zéro (ce qui n'est pas possible dans la vraie vie biologique et psychique), l'enjeu est de faire le tri, de choisir, de prioriser pour, finalement, faire de la place. Un bon nettoyage du disque dur !
Une des conclusions de ce premier WE est qu'effectivement, qu'efficacement, s'il n'y a pas de place, nous ne pouvons pas accueillir du neuf sur notre pentium !
 
Voilà donc que nous arrivons à la ligne directrice de ce WE : avec les espaces gagnés dans nos têtes, nos emplois du temps et autres priorités, nous sommes invités à grandir en humanité en s'accordant de la place pour la rencontre avec l'autre.
Notre humanisation passe par la rencontre, c'est le thème de ce WE : "S'alléger pour s'élever… En vue de l'autre : se vider de soi pour être capable d'écouter l'autre, d'accueillir ce qu'il m'apporte"
 
Marie Balmary nous avait interpellée dans son livre "la Divine Origine, Dieu n'a pas créé l'homme". A partir des traductions primaires de la Genèse, elle souligne que JE n'est pas TU, que JE a besoin de TU pour ne pas mourir, que le Serpent ne distingue pas et cultive la con-fusion entre JE et TU, alors que Dieu s'applique à nommer et séparer le JE et le TU… De fait, le JE devient pleinement JE par le TU.
La séparation nécessaire, la genèse de l'altérité est donc créatrice d'humanité.
 
Alors, si l'autre est nécessaire à ma propre existence, que dire de l'accueil de l'autre, différent par définition ? Tous ceux qui vivent en couple ou dans une collectivité peuvent témoigner du désir de fusion qui s'oppose à la considération de la différence, tension entre conformisme collectif et revendication individuelle.
Un clin d'œil positif nous a piqué, celui de la QPC du Conseil Constitutionnelle du 6 juillet 2018 qui reconnait la valeur constitutionnelle du principe de fraternité envers l'accueil des étrangers. En pratique, le délit de solidarité ou d'hospitalité ont une reconnaissance difficile, mais c'est bien inscrit dans les textes de notre République.
 
La radicalisation des propos, des positions publiques, des lâchers de Twitt, ne cultive pas le vivre ensemble dans notre société. Quand tout est gris, affirmer que c'est blanc ou noir sans position alternative bloque la discussion et l'issue gagnant-gagnant de la rencontre.
 
Pourtant, nous sommes invités à prendre le risque de l'altérité en humanité. C'est notre seule issue, et finalement, c'est notre espoir en tant qu'être humain.
Et donc, après avoir fait un peu de place sur le disque dur, nous passons en phase d'écoute, d'accueil.
Durant ce WE, nous plongerons dans l'écoute de l'autre avec le texte de Samuel et dans la rencontre de l'autre avec la Samaritaine.
Dans les 2 situations décrites par les narrateurs, nous sommes invités à identifier les 2 niveaux d'écoute, les 2 niveaux de rencontre : l'autre et l'Autre (et vice versa) sont des clés d'entrée.
 
Les figures des moines de Tibhirine porteurs d'une théologie de l'espérance nous accompagnent sur le chemin de la rencontre tout au long du déroulé du WE.
 
Dans les WE suivants, nous sortirons de l'introspection et de l'intimité de la rencontre pour aller s'élever au contact du monde, vers une approche plus globale et macro.
 
Aussi retenons pour ce WE, 2 grilles prioritaires de lecture pour les textes :
-        Ce qui se passe entre les personnes décrites
-        Et les 2 niveaux de l'autre (a et A).


Notre texte du Samedi : 1 Samuel 1-10 (trad. AELF)

01 Le jeune Samuel assurait le service du Seigneur en présence du prêtre Éli. La parole du Seigneur était rare en ces jours-là, et la vision, peu répandue.

02 Un jour, Éli était couché à sa place habituelle – sa vue avait baissé et il ne pouvait plus bien voir.

03 La lampe de Dieu n’était pas encore éteinte. Samuel était couché dans le temple du Seigneur, où se trouvait l’arche de Dieu.

04 Le Seigneur appela Samuel, qui répondit : « Me voici ! »

05 Il courut vers le prêtre Éli, et il dit : « Tu m’as appelé, me voici. » Éli répondit : « Je n’ai pas appelé. Retourne te coucher. » L’enfant alla se coucher.

06 De nouveau, le Seigneur appela Samuel. Et Samuel se leva. Il alla auprès d’Éli, et il dit : « Tu m’as appelé, me voici. » Éli répondit : « Je n’ai pas appelé, mon fils. Retourne te coucher. »

07 Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur, et la parole du Seigneur ne lui avait pas encore été révélée.

08 De nouveau, le Seigneur appela Samuel. Celui-ci se leva. Il alla auprès d’Éli, et il dit : « Tu m’as appelé, me voici. » Alors Éli comprit que c’était le Seigneur qui appelait l’enfant,

09 et il lui dit : « Va te recoucher, et s’il t’appelle, tu diras : “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.” » Samuel alla se recoucher à sa place habituelle.

10 Le Seigneur vint, il se tenait là et il appela comme les autres fois : « Samuel ! Samuel ! » Et Samuel répondit : « Parle, ton serviteur écoute. »


Ce que dit le texte :
Repérez les personnages, les lieux, les déplacements, les temps, les répétitions et oppositions
    Recherchez les mots clés, proposez un plan
Quelles sont les préoccupations des protagonistes ? Quel est le rôle d'Eli ?
Que faut-il à Samuel, et à Eli, pour discerner qui appelle ?
Et pour nous aujourd'hui :
Comment se rendre pleinement présent à l'autre ? à l'Autre ?
 
Intro du dimanche matin : Hervé

LES ATTITUDES DE PORTER DANS NOS RELATIONS INTERPERSONNELLES
(Elias PORTER  1914-1987)

La notion d'attitude se distingue du comportement qui est observable et qui renvoie plus exclusivement à la dimension extérieure, corporelle. Même si elle se traduit par un comportement, l'attitude désigne les pensées, les dispositions que nous avons à l'égard d'une personne ou d'une chose.
Elias PORTER, collaborateur de Carl ROGERS, a étudié dans les années 50, plusieurs centaine s d'entretiens conduits dans le cadre de relations thérapeutiques . Il a identifié ainsi six grandes familles d'attitudes auxquelles nous avons spontanément recours dans nos relations interpersonnelles.
Quelles sont ces 6familles d'attitudes et quels effets induisent-elles sur la relation et sur soi­ même  ?
Il n'est pas question de prescrire telle ou telle attitude mais de s'interroger sur son impact dans la relation.

Psycho-sociologue, collaborateu r de Ca rl R OG ERS, il a mis  en  évidence  six   catégories   d'atti tu des  au xq u ell es nous  avons  recou rs  sponta ném ent  da ns  n os  rel a ti on s de  com m u nicati on.  Si  l'attitude  se  trad u i t   pa r   u n com portement,  elle   désigne  aussi  et  surtout  les pensées, l es dispositions, les intentions que nous avons à l'éga rd de notre interlocuteur ... et qu'il percevra ...
 
Le conseil
Définition :Tout ce qui va de l'ordre le plus impératif (tais-toi) à la suggestion habile (à ta place, je ferais...). Cette attitude vise à apporter une solution.
Avantages possibles : Faire réfléchir, guider l'autre, le rassurer, se rassurer soi-même et montrer à la personne qu'on lui porte de l'intérêt.
• Risaues possibles : Le conseil est subjectif. Il peut induire un tempérament d'assisté. Le conseil est souvent inutile car l'autre a déjà ruminé son problème. Il a souvent déjà envisagé la solution. Si le conseilne convient pas, il sera rejeté

L'enquête
Définition : Il s'agit de demander un complément d'information. On estime qu'on n'a pas tous les éléments pour apprécier la situation.
Souvent, c'est une attitude qui permet d'entrer en relation avec quelqu'un.
Avantages possibles : Faire remonter une information importante. Montrer l'intérêt qu'on porte à son interlocuteur et faire parler son interlocuteur.

Interprétation fausse
Elle disqualifie si l'interlocuteur voit que l'interprétation est fausse
Elle peut engager l'autre dans une décision à partir d'une analyse erronée si l'interlocuteur ne s'aperçoit pas que l'interprétation est fausse
Elle ne respecte pas la progression de l'autre dans sa prise de conscience.

La compréhension (terme de Porter) - L'empathie (terme de Rogers)
Définition :J'explique à l'autre ce qu'il pense, j'explicite l'implicite, je rends conscient l'inconscient mais je le fais en m'efforçant de me mettre à la place de l'autre, à voir le problème tel que l'autre le perçoit vraiment, avec la même intensité, les mêmes nuances.
L'empathie est la capacité à ressentir les émotions de l'autre. La reformulation est un moyen au service de l'empathie

Avantages possibles : L'autre se sent compris et se comprend . Il se  libère. L'autre se sent exister
L'interlocuteur acquiert la capacité de s'accepter  tel qu'il est Les sentiments négatifs accueillis quittent la personne.  Cette attitude  incite l'autre à chercher ses propres solutions.

Risques possibles : Attitude inadaptée en cas d'urgence. L'autre peut croire qu'on l'approuve
Cette attitude peut être perçue comme une dérobade si l'autre veut une recette.
L'empathie est difficile à pratiquer parce qu'il est très délicat de décoder le vécu derrière les mots. Attitude qui nécessite une assise psychologique solide pour rester maître de ses émotions.

Besoins de l'homme, réponses de Dieu :
Une bonne communication, je ne parle pas de tchatche, est basée sur l’expression de nos besoins, de nos sentiments et de nos émotions. Il n’est pas question d’autorité, d’agacement ou d’amertume mais de ressentis. Une bonne communication à l’intérieur de l’homme et entre les hommes est toujours thérapeutique. Carl R. ROGERS
Je viens de vous parler de la relation avec l’autre. Je vais maintenant vous parler de la communication avec l’Autre. Dieu : Père, Fils et Esprit-Saint.
I) Au travers de la bible, Dieu nous assure qu’il prend en compte nos besoins :
2 Corinthiens 9:8 Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne oeuvre,
2 Corinthiens 9:12 Car le secours de cette assistance non seulement pourvoit aux besoins des saints, mais il est encore une source abondante de nombreuses actions de grâces envers Dieu.
Philippiens 4:6 Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces.
Ici, Paul parle à l’impératif, ce n’est pas une suggestion c’est une injonction. Il nous offre un mode d’emploi.
Nous pouvons aussi nous réunir : Matthieu 18:20 Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux.
II) Dieu répond à nos besoins : Philippiens 4:19 Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ.
Aussi dans l’ancien testament :
1 Rois 18:24 Puis invoquez le nom de votre dieu; et moi, j'invoquerai le nom de l'Eternel. Le dieu qui répondra par le feu, c'est celui-là qui sera Dieu. Et tout le peuple répondit, en disant : C'est bien !
Psaumes 38:16 Eternel ! c'est en toi que j'espère; Tu répondras, Seigneur, mon Dieu !
Psaumes 69:14 Mais je t'adresse ma prière, ô Eternel ! Que ce soit le temps favorable, ô Dieu, par ta grande bonté ! Réponds-moi, en m'assurant ton secours !
Psaumes 69:14 Mais je t'adresse ma prière, ô Eternel ! Que ce soit le temps favorable, ô Dieu, par ta grande bonté ! Réponds-moi, en m'assurant ton secours !
Job 33 : 14 Dieu parle cependant, tantôt d'une manière, Tantôt d'une autre, Et l'on n'y prend point garde.
Jean 4:10 Jésus lui répondit : Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire ! tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t'aurait donné de l'eau vive.
Parfois nous ne savons ni quoi ni comment demander, il convient de prendre du temps à l’écoute du Saint-Esprit :
Romains 8:26 De même aussi l'Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il nous convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables; et celui qui sonde les coeurs connaît quelle est la pensée de l'Esprit, parce que c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des saints.
Nous allons bientôt partager sur un dialogue entre une femme et Jésus. Elle ne savait pas qu’elle avait besoin d’eau vive de l’Esprit-saint. Comment aurait-elle pu ?
Alors, me direz-vous Jésus n’est plus là, nous ne pouvons plus parler avec lui.
Est-ce que notre Père céleste pourrait se satisfaire de ne plus communiquer avec nous ?
III) LE SAINT-ESPRIT NOUS GUIDE Jean 16:7 Cependant je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai. Jean 15:26 Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l'Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi; Jean 14:26 Mais le consolateur, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. Comme dans l’appel à Samuel « couché à sa place habituelle » 1Samuel 3,9, Dieu nous invite à lui parler depuis notre chambre : Matthieu 6 :6 Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
Je ne souhaite pas vous convaincre, je ne le peux pas. C’est une invitation à communiquer vos besoins au Père céleste, à entendre ses réponses et à le remercier… Si vous le souhaitez.
Maintenant, nous allons partager sur le dialogue entre une femme qui ne connaissait pas son besoin spirituel et Jésus
.

Notre texte du Dimanche : Jean 4, 3-29 (trad. AELF) ; 
nous porterons notre attention sur le dialogue et les versets en gras

03 Dès lors, il quitta la Judée pour retourner en Galilée.

04 Or, il lui fallait traverser la Samarie.

05 Il arrive donc à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph.

06 Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi.

07 Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »

08 – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions.

09 La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains.

10 Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. »

11 Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ?

12 Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »

13 Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ;

14 mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. »

15 La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »

16 Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »

17 La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari :

18 des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. »

19 La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète !...

20 Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. »

21 Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père.

22 Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.

23 Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père.

24 Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. »

25 La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. »

26 Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. »

27 À ce moment-là, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que cherches-tu ? » ou bien : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »

28 La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens :

29 « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? »

 
Ce que dit le texte :
Repérez les personnages, les lieux, les déplacements, les temps, les répétitions, les mots clés, un plan
Notez les changements qui s'opèrent chez la Samaritaine (dans ses propos et ses attitudes)
Qualifiez les attitudes de Jésus envers la Samaritaine
Comment chacun des protagonistes ose-t-il la relation, et dans une dimension d'écoute et de partage ?
Et pour nous aujourd'hui :
Avons-nous expérimenté une ou des rencontres qui ont chamboulé notre vie et nous ont fait grandir ?
Comment l'Autre est apparu dans notre rencontre avec l'autre ? (et vice versa !!!)


jeudi 12 octobre 2023

WE n°1 7-8 Octobre 2023

à L'abbaye Notre Dame du Bon Secours, Blauvac

 S'alléger pour s'élever...

... En soi même : Distinguer l'essentiel du superflu, dans ma vie.


 PRESENTATION DE L’ANNEE

Bonjour à tous,

Bienvenue dans cette nouvelle année de cheminement intérieur, de convivialité fraternelle, dans un monde toujours très mouvant, où les ruptures se précisent et s’accentuent :

Nous vivions un ancien temps de facilité et d’opulance, dont on perçoit la fin inéluctable, et qui n’en finit pas de mourir à petit feu, entre bilan carbone, incendies, inondations, et énergies fossiles,  guerre  d’arrière garde pour restaurer des splendeurs passées (Ukraine, Azerbaïdjan pour ne citer que les + récentes) ou guerres d’avant-garde (ou équivalents financiers), sur la maitrise de l’eau potable (Afrique, Australie, Californie). Nous voyons s’esquisser un temps nouveau, dont nous ne connaissons pas la nature… mais que nous commençons à subir, à défaut de prendre les moyens de le maitriser, à l’image de ces remparts  dérisoires de barbelés ou de centres de rétention : course dans le mur pour les pessimistes, ou accouchement laborieux pour les autres… .

Alors pour y voir plus clair, il nous est proposé cette année, de prendre non du recul, mais, en s’inspirant d’une invention développée durant l’ancien régime, plutôt de la hauteur, comme le firent les 1ères montgolfières. Même si elles ne furent pour rien dans les soubresauts révolutionnaires de la nouvelle société de 1789, elles apprirent quand même aux hommes de l’époque que pour s’élever, il valait mieux s’alléger…

C’est ce dont le 1er we nous fera prendre conscience, au sens littéral, et au niveau personnel, puisque pour changer le monde, le plus efficace/réaliste  est déjà de se changer soi-même.

Ou dans notre désir d’un monde meilleur, comment ne pas satisfaire notre désir de devenir soi-même chacun meilleur ?

Le 5ème we de juin dernier nous avait rappelé un texte de St Ambroise de Milan, nous précisant que ce que nous appelons la propriété privée, ce qui nous « appartient », nous en sommes en fait dépositaires pour nos enfants, et les générations futures, nous incitant à discerner dans les biens matériels dont nous jouissons,  ce qui est vital, indispensable, nécessaire, accessoire, ou … superflu et  inutile ?

 

Le 2ème we élargira le débat à l’autre : A s’élever seul, on trouve vite la solitude… et la fragilité : en rupture de contact avec la société, comment construire une relation vraie ?

On conçoit facilement que c’est les mains vides que l’on est le plus apte à recevoir quelque chose de l’autre.

De même, c’est aussi le cœur débarassé de tout égoïsme, de tout calcul ou  intérêt,  nettoyé de tout ce qui n’est pas l’amour, que je peux écouter l’autre, l’accueillir, et accuellir ce qu’il a à me donner :

Contrairement à Naaman, dont le cœur orgueilleux l’empêche d’accueillir la proposition pourtant toute simple du prophète Elisée, pour le guérir de sa lèpre, ou encore comme les frères de Joseph, incapables d’accueillir  ce plus jeune frère dérangeant, car intelligent et préféré de leur père, et préfèrent le vendre à des marchands égyptiens.

Là encore, les rencontres nécessiteront, avec audace et  créativité, de nouveaux lieux qui ne seront pas les paroisses, mais des lieux alternatifs… à inventer…

En prenant encore plus de hauteur, le 3ème we nous situera au niveau de la société : La tentation est grande de poursuivre le même mode de fonctionnement, en cherchant à l’amender… un peu ! histoire de juste déplacer le problème. Certains jugent que la terre, c’est déjà mort, et la colonisation de la lune est déjà débutée… en attendant Mars.

Mais on voit / on pressent bien que la vraie solution est de changer carrément de modèle :

Au niveau économique, ce serait des modèles de croissance différents, telle la sobriété, plus heureuse que la croissance sans fin,  pilier du système capitaliste, pour l’enrichissement infini d’une minorité, ce qui n’a plus aucun sens.

Au niveau de l’institution de l’Eglise, plutôt que de  réanimer le réseau moribond des paroisses à desservir par des prêtres dont le nombre se raréfie tous les ans, malgré le recours aux prêtres de pays étrangers, ce serait de repartir de la base pour recréer une multitude de petites églises  ou maisonnées fraternelles, comme autant de lieux où la vie institutionnelle serait exercée par la base de l’Eglise (en tant que « Peuple de Dieu » et non « institution ») , à savoir une assemblée de baptisés, que pourrait présider un de ses membres, à temps partiel, issu de la communauté, marié, reconnu et missionné par l’évêque, pour animer la fraternité et présider l’eucharistie : l’équivalent d’un « prêtre corinthien » par analogie au modèle pratiqué par St Paul à Corinthe.

Au niveau de la Nature, de la Création, l’allègement  serait de retrouver la notion du Shabat : La mise en jachère de la terre, la mise au  repos hebdomadaire des hommes et des animaux, une autre façon de travailler, plus respectueuse de la sphère privée et familiale, comme on a pu le redécouvrir lors des confinements…

Au niveau social : Si l’on transpose au niveau de la société, ce que nous passerons en revue au niveau individuel, cela passe par l’allègement … de la dette envers les pays pauvres.

A tous ces niveaux de changements, un seul principe : celui de donner à la société que l’on désire, des limites que nous établirions à partir de ce que nous estimons  nécessaires à  notre bien-être/ bonheur, et non des limites toujours repoussées, juste parce que c’est possible.

Le 4ème we nous fera vivre le verset : « ce qui est sage aux yeux de l’homme est fou aux yeux de Dieu, et ce que Dieu a choisi pour confondre les hommes est ce qui est fou à leurs yeux » : s’alléger pour s’élever, oui, mais pour Dieu, s’élever ne mène pas à la gloire dans le ciel, mais au statut de serviteur, qui lave les pieds de ses disciples, dans un geste altruiste de générosité et d’humilité : les derniers, les premiers… Le Bon Dieu nous désoriente pour mieux nous mener avec lui, Lui qui est la Vérité, le Chemin et la Vie…

Oui, Dieu se révèle en s’abaissant, non pour se faire plus d’amis sur Facebook, mais pour se mettre au niveau de celui qui se croit le plus indigne d’amour…Au niveau du plan de carrière et de l’image de marque, c’est difficile à argumenter, mais sur le plan du cœur, on sent vraiment que c’est le bon chemin, et là, on peut liker des 2 index !

Rien à dire pour le 5ème we : carl il sera ce que nous ferons, ce que chacun fera, ce que la société et l’Eglise feront des 4 interrogations et sujets  précédentes… 

Son titre : « Pour gouter la joie et la transmettre ». Un mot clé : « les Béatitudes ».

Le reste est à innover, à inventer…, mais il sera toujours la somme, la résultante de démarches personnelles…

Bon we, Bonne année Pourraque.

 

Travail du Samedi :

S’alléger pour s’élever… nous y avons vu un mouvement en deux temps, S’alléger … s’élever. 

S’alléger Ce que nous entassons dans nos greniers, garages, placards. Mais plus largement ce qui fait poids dans nos vies, ce qui nous freine … l’image des greniers a conduit l’équipe de préparation à  La parabole du riche insensé (Luc 12, 13-23)

Ce texte choisi pour le samedi nous invite à une réflexion sur l’essentiel et le superflu dans nos vies. Nous alléger de quoi ? Comment faire un tri, y a t il des critères pour nous y aider ?

S’élever Pour nous alléger nous pouvons aussi regarder vers le haut. Et ne pas rester seulement à nous gratter la tête devant tous ces objets entassés : bouquins devenus inutiles , les vêtements que nous ne portons plus...

Avec le texte de dimanche, nous continuerons en parabole le chemin de notre W E.  S’élever cela nous a rappelé en équipe de préparation, l’ histoire d’une toute petite graine qui monte, qui monte, qui monte… Ou l’histoire d’un levain bien caché à l’intérieur de la pâte. Nous y reviendrons demain matin, en nous posant la question du comment. Comment nous élever ?

Parabole du riche insensé Luc 12, 13,23

13 Quelqu'un dit à Jésus, du milieu de la foule: Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage.

14 Jésus lui répondit: O homme, qui m'a établi pour être votre juge, ou pour faire vos partages?

15 Puis il leur dit: Gardez-vous avec soin de toute avarice; car la vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l'abondance.

16 Et il leur dit cette parabole: Les terres d'un homme riche avaient beaucoup rapporté.

17 Et il raisonnait en lui-même, disant: Que ferai-je? car je n'ai pas de place pour serrer ma récolte.

18 Voici, dit-il, ce que je ferai: j'abattrai mes greniers, j'en bâtirai de plus grands, j'y amasserai toute ma récolte et tous mes biens;

19 et je dirai à mon âme: Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années; repose-toi, mange, bois, et réjouis-toi.

20 Mais Dieu lui dit: Insensé! cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il?

21 Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n'est pas riche pour Dieu.

22 Jésus dit ensuite à ses disciples: C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus.

23 La vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement.

Questions :

Ce que dit le texte
repérer les personnages, les lieux et déplacements, les temps. Les oppositions
Rechercher quelques mots-clés. Proposer un plan.

Et pour nous aujourd’hui

Quels sont les bons et les mauvais greniers ? Comment les distinguer ?

De quelle(s) richesse(s) parle-t-on ? Dans ce texte, qu’est ce qui est le plus important ? Qu’est-ce que cela évoque en vous?

Qui a-t-il de superflu et d’essentiel dans mes greniers ? Comment fais-je le discernement entre les deux ? Sur quels critères ? Que fais-je pour entretenir mon grenier ?

 

Veillée:

"S'alléger" : réflexion de Sr Bénédicte 
(Désolée.... le mp3 n'est pas pris en charge...)
 
Une innovation pour nos Week End :   
Dorénavant chaque WeekEnd aura son personnage ressource
1er we : Sr Emmanuelle

2è we    Les moines de Tibérine
        Abbé Pierre
        Charles de Foucault
        Pape François

Madeleine nous lit un extrait de cet article de La Vie


Texte du Dimanche :   S’élever vers le Royaume

Rappel sur le Royaume des cieux : terme utilisé par les Évangiles = la destination = dans quel but ? Pourquoi le choix des paraboles ? S’ancrer dans la vie concrète. Avec des regards complémentaires .Rappel sur les 6 paraboles du royaume en Mat 13. Nous les connaissons bien

- un semeur qui est sorti pour semer. Une semence qui tombe sur le bord du chemin, dans des endroits pierreux.. ou dans la bonne terre

- un homme qui a semé du bon grain dans son champ… mais un ennemi est venu

- la graine de moutarde et le levain que nous allons étudier maintenant

- le trésor et la perle : le royaume des cieux est comparable à un trésor… ou à un chercheur de perle.. tout vendre pour l’acquérir. Dans la parabole du trésor, le royaume est comparable à l’objet précieux. Dans celle de la perle le royaume est comparable à celui qui cherche, à la personne.  Source: https://paroissesainteanne-38.fr/homelies/paraboles-du-royaume-mt-13-44-52

- le filet : un filet qui ramène toutes sortes de poissons, on ramasse ce qui est bon et on jette ce qui ne vaut rien. Une question de tri.

Les paraboles de la graine de moutarde et du levain parlent de s’élever, voilà qui correspond à notre thème : s’alléger pour s’élever. Et ces paraboles nous invitent à nous questionner sur le comment :   comment nous élever, avec qui, vers quoi, vers qui ?

Texte du dimanche :

S’élever vers quoi ?   Deux petites paraboles du «Royaume »

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,31-35.

31 Jésus proposa à la foule une autre parabole : " Le Royaume des cieux est comparable à une graine de moutarde qu'un homme a semée dans son champ.

32 C'est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches. »

33 Il leur dit une autre parabole : « Le Royaume des cieux est comparable à du levain qu'une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu'à ce que toute la pâte ait levé. »

34 Tout cela, Jésus le dit à la foule en paraboles, et il ne leur disait rien sans employer de paraboles,

35 accomplissant ainsi la parole du prophète : C'est en paraboles que je parlerai, je proclamerai des choses cachées depuis les origines.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF

Questions:

Ce que dit le texte

repérer les personnages, les lieux et déplacements, les temps. Les oppositions. Rechercher quelques mots-clés. Proposer un plan.

Et pour nous aujourd’hui

Qui est l’homme qui vient semer la graine et la femme qui met le levain ? Dans quel champ la graine est-elle semée et dans quelle pâte le levain est-il mis ? Avec qui j’accepte de semer ? Quelles sont les graines et le levain dans ma vie ? Le champ ? Que suis-je prêt à faire pour le rendre cultivable ?

Réflexion de transition vers le WE suivant:

Quels sont les effets rebonds portés ensuite par ces graines ou ce levain ? En quoi puis-je être un passeur de grain et de levain ?