mardi 11 janvier 2022

WEnd 3: 8-9 Janvier 2022

 Violence(s) en société : "Surveillance..... ou Bienveillance ?" Gestion individuelle ou sociétale ? Des voisins "vigilants" qui vous veulent du bien....

 Lv 16 ; "Après avoir ainsi chargé la tête du bouc...le bouc emportera sur lui toutes leurs fautes." Jn8, 1-11 : "Moi non plus je ne te condamne pas. Va, désormais ne pêche plus."

Ce devait être à Blauvac.... Finalement le Covid nous a contraint  la version Zoom....

 

Intro W E.

Nous avons choisi comme thème d’année « comment faire société ? »  question difficile dans une société où les divisions et les oppositions se manifestent facilement.

La période électorale accentue encore cette tendance. Certains candidats pouvant être tentés de forcer le trait pour marquer leur différence. Et les propos se radicalisent en cascade.

Au début du mois de juillet, l’équipe de préparation du thème de l’année s’était réunie à Arles. Le point de départ de notre réflexion a été la montée de la violence en société. Donc focalisé sur la violence et ses manifestations. Nous n’avons pas voulu rester centré seulement sur ce versant négatif. Et nous nous sommes attelé à trouver le versant positif. comment nous mettre en marche vers une issue constructive ?  D’où la proposition « comment faire société ? »

Au cours du premier week end nous avons exploré ce qui fait du lien ; ce qui peut constituer des racines communes ou au moins des points d’appui partagés. Ce qui nous lie est-il plus fort que ce qui nous divise ? Quelles valeurs peuvent nous rassembler ? D’une histoire commune vers un projet d’avenir.

Au cours du deuxième W E nous nous sommes interrogés sur la liberté individuelle. Vivre ensemble avec et au-delà de nos différences. Dans un monde multiculturel et multi-religieux quelle est la place la liberté de chacun et du nécessaire respect de tous.

Mais voila, pour ce troisième W E nous y sommes, le thème retenu est : violence(s) en société. Il va falloir aller y regarder de plus près !
Comment gérer la violence individuelle ou sociétale ?  Voilà notre question.

Notre époque connaît ses difficultés propres. Mais rassurons nous (pardon pour cet abus de langage) la gestion de la violence cela ne date pas d’hier !

Nous allons nous intéresser à la figure du bouc émissaire. Voici pour nous aider à remonter le temps deux extraits de wikipedia :

            « Une des origines de ce concept peut être trouvée dans la Grèce antique… afin de combattre une             calamité ou de chasser une force menaçante, une personne, parfois revêtue de vêtements sacrés, ou        un animal était choisi et traîné hors de la cité, où il était mis à mort ou abandonné à lui-même. Cette           victime sacrificielle, innocente en elle-même, était censée, comme le bouc émissaire hébreu, se charger de tous les maux de la cité. »

            « L'expression « bouc émissaire » provient de la traduction grecque de « bouc pour Azazel »,     un bouc portant sur lui tous les péchés d'Israël qui apparaît dans un passage du Lévitique (16-21),          texte datant vraisemblablement du ve siècle av. J.-C. Il décrit un rituel « d'élimination » qui connaît             des précédents bien attestés par exemple chez les Hittites et d’autres peuples, au IIe  millénaire av J »

Pour ce samedi, nous vous proposons justement d’étudier ce texte du lévitique.
Voici encore quelques mots de l’équipe de préparation pour camper le décor, car ce texte est difficile.

Le récit se situe au moment où le peuple chemine dans le désert sous la conduite de Moïse. Aaron assure la fonction de grand prêtre. Son rôle est important, c’est un intermédiaire entre Dieu et le peuple. Il doit d’abord respecter un certain nombre de rituels de purification : de ses vêtements, de lui même,… cela se déroule dans la tente derrière le rideau ; le lieu de présence de Dieu.
Puis viennent les rites de sacrifice où des animaux sont offerts à Dieu pour l’expiation des péchés du peuple, selon l’usage. Mais un autre animal apparaît ici, le bouc pour Azazel, qui est chargé d’une fonction particulière.

Pour éviter de nous disperser, nous n’étudierons que les extraits suivants de

lévitique 16 : 7-10 ; 15a ; 20-22a ; 34

07 Puis Aaron prendra les deux boucs et les placera devant le Seigneur à l’entrée de la tente de la Rencontre.
08 Aaron tirera les sorts pour les deux boucs : un sort “Pour le Seigneur” et un sort “Pour Azazel.”
09 Aaron présentera le bouc sur lequel est tombé le sort “Pour le Seigneur” et en fera un sacrifice pour le péché.
10 Quant au bouc sur lequel est tombé le sort “Pour Azazel”, on le placera vivant devant le Seigneur afin d’accomplir sur lui le rite d’expiation, en l’envoyant vers Azazel, dans le désert.

15 Il immolera alors le bouc destiné au sacrifice pour la faute du peuple, et il en portera le sang au-delà du rideau

20 Une fois achevé le rite d’expiation du sanctuaire, de la tente de la Rencontre et de l’autel, Aaron fera approcher le bouc vivant.
21 Il posera ses deux mains sur la tête du bouc vivant et il prononcera sur celui-ci tous les péchés des fils d’Israël, toutes leurs transgressions et toutes leurs fautes ; il en chargera la tête du bouc, et il le remettra à un homme préposé qui l’emmènera au désert.
22 Ainsi le bouc emportera sur lui tous leurs péchés en un lieu aride.

(institution de Yom Kippour, le jour du pardon)

34 C’est pour vous un décret perpétuel ; « une fois par an, pour les fils d’Israël, on accomplira le rite d’expiation de toutes leurs fautes. » Et l’on fit comme le Seigneur l’avait ordonné à Moïse.

 

 

Questions :

repérer les personnages, les lieux, les déplacements, les temps,

Quels sont les différents termes utilisés pour parler des fautes du peuple ?

Analyser le rôle respectif des principaux personnages.

 

Et pour nous aujourd’hui

Y a-t-il des boucs émissaires de nos jours ? Qui sont-ils ? Quels sont les mécanismes de bouc émissaire ?

Quelles seraient aujourd’hui les démarches collectives d’« expiation » ?

Comment notre société gère t-elle la violence ? Comment sortir des cycles de violence ?

 

Intro dimanche

St Jean, « la femme adultère »

Nous connaissons bien ce texte, mais aujourd’hui nous allons le regarder sous l’angle de la gestion de la violence.

Dans le texte du lévitique nous avons vu que la démarche d’expiation passe par la violence (envers des animaux… ).

Regardons dans ce texte de St Jean comment procède Jésus. Y a t-il une autre voie possible que l’ancestral recours à un bouc émissaire ; pratique qui remonte à plusieurs millénaires comme nous l’avons vu ?

Saint Jean chapitre 8

01 Quant à Jésus, il s’en alla au mont des Oliviers.

02 Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner.

03 Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu,

04 et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère.

05 Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? »

06 Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre.

07 Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »

08 Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre.

09 Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu.

10 Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? »

11 Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

questions

repérer les personnages (leurs gestes, leurs comportements), les lieux, les déplacements, les temps.

proposer un plan.

Quelle « gestion du temps » observons nous ? Comment procède Jésus pour désamorcer la crise ?

Quelle est la position de la femme, coupable, victime ?…  Comment procède Jésus vis à vis d’elle ? 

et pour nous aujourd’hui ?

Qu’est ce qui autorise un groupe à juger les autres ou un individu en particulier ?

Comment surgit l’arbitraire ?

Quel peut être l’impact des réseaux sociaux ?

Comment sortir de la violence ? A-t-on vraiment envie de sortir des cycles de violence ?

Quels sont les mécanismes de réconciliation ? En existe-t-il aujourd’hui ?

L’accompagnement des victimes de violence.

Dans des situations individuelles, des professionnels peuvent être sollicités. Lors d’évènements collectifs majeurs (attentats..), des cellules d’écoute sont mises en place.
A notre niveau, si nous connaissons des personnes marquées, comment les aider à se relever ?

 

En 2022, osons la bienveillance !

Pour conclure ce Week-end, l’équipe de préparation vous offre, en guise de cadeau de nouvelle année, une petite lecture…

Extrait du livre de Lytta Basset, Oser la bienveillance p 385 à 388