dimanche 8 décembre 2019

WE 7-8 decembre 2019


Dieu nous appelle sur le lieu de nos fragilités

Suite à une saison sur l'Espérance, nous avons plongé cette nouvelle saison dans la Fragilité. Et nous entrons dans le 2ème épisode de la saga.
Comme toute série, voici un rappel de l'épisode précédent !

Tout a commencé par le conte relaté par Jean Bernard, de cette fameuse pierre précieuse rayée irrémédiablement, et à laquelle un tailleur de pierre donne une nouvelle destinée encore plus belle, en forme de rose, en s'appuyant sur cette rayure.

Dans ce premier WE d'octobre, nous avons marché en nous racontant nos fragilités : plongée introspective pour identifier et révéler ce qui nous pétrit en humanité.
Que l'on soit lucide ou aveugle, ou aveugle lucide comme celui de Siloé, connaître la fragilité, c'est déjà la réduire et penser différemment, penser ressource, là où le handicap est perceptible.
Au fond du trou, une lumière pointe vers laquelle je me mets en route…

C'est le cadre de ce WE 2 : Dieu nous appelle sur le lieu de nos fragilités.
Et nous percevons son appel précisément parce que nous expérimentons la fragilité !
Nous allons donc vivre un WE déclic qui ouvre à l'Espérance… heureusement !

Le WE 3 élargira le débat : Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups.
Avec nos fragilités, nous sommes invités à engager des actions dans un monde fragile. "S'indigner de façon constructive" comme le dit Stéphane Hessel, faire avancer les choses, être acteur du monde voilà le dessein auquel nous sommes invités.

En WE 4, l'image facile d'un Dieu tout puissant sera chatouillée à la lumière de sa fragilité : l'indicible de la destruction humaine, que nous pouvons nous représenter dans la Shoah, révèle peut-être une fragilité qui fait la place à une autre perception de l'Amour

Voilà qu'au 5ème épisode de l'année, le thème "Entre ma fragilité et sa force" se présente comme une clé de voute de ce parcours, entre "ma prière et son Amour". Nous retrouverons le conte du tailleur de la pierre précieuse avec ce regard de l'Amour sur nous fragilités, regard qui reconstruit en plus beau autour de ces faiblesses acceptées.

En fin de compte, une saison bien humaine que ce chemin autour de l'a Fragilité !

Alors entrons dans ce WE 2.
D'abord le cadre :
Nous sommes dans une Abbaye Cistercienne.
C'est une communauté féminine qui vit principalement en travaillant (fabrique d'Osties) et en priant, avec des offices qui règlent la journée.
Nous vous invitons à participer à Complies (20 H) et à la messe (10H45) avec la communauté qui nous accueille. Ceux qui veulent aller à Vigiles (4H30) et à Laudes (7H15) pourront aussi le faire !
Sœur Bénédicte, théologienne et philosophe en charge de l'accueil, participera à la veillée.

Ensuite le contexte :
Dans notre monde la perfection est louée : l'imparfait est au ban comme si on ne voulait pas le voir. On gomme les rides du temps (lifting !), on retravaille les photos (standard des magazines), on regarde d'abord le beau.
Mais ce beau monde n'est pas nouveau ; de tout temps, l'homme a mis en avant la belle perfection (et c'est tant mieux, au regard de l'héritage artistique auquel nous avons accès maintenant) : l'esthétique, le nombre d'or en architecture, sculpture, peinture comme en vrai, le parfum.
Tout est trop beau, trop parfait, trop modélisant !

Et peut-être qu'ainsi a été positionnée une représentation de la perfection en l'image véhiculée de Dieu.
Curieusement, il est amusant de rappeler que les dieux de la mythologie gréco romaine sont loin d'être parfaits ! Notre histoire chrétienne a fait évoluer cette image.

Pourtant, comme disait mon prof de philo, "la parfaite beauté tue le discours".
Et précisément, "Dieu nous appelle sur le lieu de nos fragilités", là où ce n'est pas très joli, ni très bien odorant ! Il y a donc matière à discourir !
Non seulement il nous aime malgré nos défauts, nos échecs, mais c'est par toutes nos faiblesses qu'il peut nous rejoindre, lui qui peut laisser 99 brebis pour chercher celle qui s'est perdue..."
Au cœur de la faiblesse il y a un souffle de vie, une confiance retrouvée, le début d'une Alliance.
Cet appel est donc une lumière d'espoir.

Ce qui est formidable, c'est que nous entrons dans l'Avent pour préparer Noël.
Les textes de Dimanche invitent à se préparer, se mettre en route.
Plus que cela : Isaïe écrit alors qu'il est en plein exil, au cœur de sa détresse, le moral dans les chaussettes, au milieu de ses coreligionnaires en souffrance. Pourtant, plus qu'un rappel de l'Alliance, il invite à espérer.
Isaïe savait il que nous préparions un WE sur l'appel de Dieu sur le lieu de nos souffrances ?
Les autres textes du jour nous invite à engager la démarche vers la lumière perceptible depuis le fond du tunnel.

Dans l'immédiat, nous travaillerons 2 textes.
Attention : Ces textes ne justifient pas la souffrance, la faiblesse d'un jour n'étant pas la faiblesse toujours ! Donc "chéri chéri fais-moi mal' est un piège à éviter.

Demain Dimanche : 2 Corinthiens 4
Parce que Dieu a expérimenté notre humanité en Christ, il y a un trésor, la possibilité d'un espoir, d'une confiance retrouvée, d'une nouvelle Alliance.

Ce Samedi, plutôt que de partir avec Jérémy, avec Ezéchiel, nous allons ronger notre os, au sens propre : nous ferons un voyage fantastique, nous immergeant dans les effets spéciaux des studios Walt Disney. Ce n'est pas trop gore car le sang a séché, mais c'est digne des grandes scènes du cinéma fantastique. Vous allez voir !
Avec Ezéchiel, modeste fils d'homme qui peine à se tenir debout, et pourtant prophète, nous errerons au milieu de la vallée pleine d'ossements… Brrrr A vous de commenter le film !

Intro Veillée :
En préparation, nous avons percuté sur la confiance retrouvée (Alliance, Incarnation), la parole qui est centrale et déclic, cette parole qui "active" (dans un cadre et dans son contenu). Et il y a l'appel à passer de nos fragilités à prophète.

Bénédicte, nous serions heureux de quelques éclairages / témoignage de ta part, plutôt sous forme d'échange.
Dans les textes travaillés ce WE :
1- la parole est centrale, avec déclic et appel dans nos fragilités
2- le monastère est un lieu de silence... sans paroles ! Pourtant c'est une terre d'accueil pour ceux qui se sentent cabossés par la vie. Ils y sont accueillis... par des mots et du silence !
3- dans Ezéchiel, les ossements retrouvent vie. Quelles renaissances se vivent dans un monastère ? à l'intérieur, à la périphérie, aux frontières (à la cloture !)...
4- où puises tu, où entends-tu ce que tu as à dire auprès des visiteurs cabossés, ta source, ton terreau.
Bref, qq mots à la fois perso, et porteur de la vocation de la communauté.

Intro Dimanche
Après avoir erré dans la vallée des ossements, nous avons souligné la Parole comme déclic de l'appel, de l'espoir. En fait, le focus est sur une parole active.
Rappelons que prophétiser porte la signification de la parole qui fait renaître.
Et il a été intéressant d'analyser ce qui fait que la parole fait.
Aujourd'hui, nous vous invitons à mettre une dose de "Dieu fait homme" et une pincée de "Résurrection" dans la réflexion.

Un parallèle avec Romains 8, 11,
Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous
La faiblesse de notre mortalité, de notre condition humaine, est centrale.

Dans 2 Corinthiens que nous allons travailler avant la célébration de 10H45 :
Parce que Dieu a expérimenté notre humanité en Christ, il y a un trésor, la possibilité d'un espoir, d'une confiance retrouvée, d'une nouvelle Alliance.

lundi 7 octobre 2019

Week End du 5 & 6 Octobre 2019


Fragile ? et alors
Fragilité : Handicap ou Ressource ? 
La connaitre c’est déjà la réduire


Intro Année (Jean Bernard) :

                       Ne le laisse pas tomber, il est si fragile !

« Un Prince possédait une pierre précieuse magnifique dont il était fier à l'extrême. Un jour, par accident, ce joyau fut profondément rayé. Le Prince convoque alors les spécialistes les plus habiles pour rendre au joyau sa pureté originelle. Malgré tous leurs efforts, ils ne peuvent pas effacer la rayure...                                                                                                                                                  Mais un jour, arrive dans le pays un tailleur de pierres précieuses d'un génie inégalé. Avec douceur, ténacité, art et patience, il prend la pierre et taille le diamant en forme de rose. Il est assez habile et créatif pour utiliser la rayure, l'égratignure, afin d'en faire la tige même de la rose de telle sorte que la pierre précieuse apparait, après la reprise, infiniment plus belle, plus magnifique qu'elle ne l'était auparavant.»

« Je te rends grâce, Dieu de ma vie, pour la merveille que je suis »…
Dieu nous a créé merveille, et ce joyau, cette pierre précieuse, c’est chacun de nous, à l’aube de notre vie, et spirituellement depuis notre Baptême.                                                                                             Et puis au fil des ans, ceux qui nous ont élevé, éduqué étant par définition imparfaits, (puisqu’humains !), mais aussi les évènements de la vie, nous ont un peu… ou beaucoup rayé, voire rendu complètement opaques.
Fragile ? et alors ! A part l’oiseau rare parmi nous qui aurait été élevé par des parents parfaits, des éducateurs parfaits, nous supposons bien  tous, que nous avons  des zones de fragilité !
Les connaître, c’est déjà les réduire : Salomon dans le 1er livre des Rois  expose sa fragilité : « je ne sais pas agir en chef », plutôt que des désirs de puissance et de richesse (« je veux de l’or, du bétail, des femmes… euh pardon, des enfants…) Pour cela, Dieu peut l’exaucer, en lui donnant un cœur sage… et aussi ce qu’il n’a pas demandé : la richesse, le pouvoir !

Dans notre monde idylliquement parfait, relifté, botoxé au photoshop, optimisé, (où à la télé, « le maillon faible » est l’émission où on « élimine » comme sur le plan économique, on fait pudiquement  des « gains de productivité ») Bref, dans ce monde parfait, est-il raisonnable de reconnaitre des fragilités, donc des faiblesses, au risque de se faire enfoncer, avec mise en boite de 1ère sur les réseaux sociaux, ou bien est-il préférable de se blinder, pour ne pas « être vulnérable » à la critique, au risque de devenir insensible ?C’est ce que nous verrons dans  Le WE 2.
Mais un cœur aussi fermé soit-il par une muraille protectrice,  reste accessible à l’amour, s’il y a la confiance: c’est le sens de la parabole du fils prodigue  et du sacrement de la miséricorde, où Dieu nous rejoint justement dans nos fragilités, nos manques d’amour. 
Dans ce monde scolaire, économique, professionnel, sociétal en constant changement, où  la compétition prend le pas sur la solidarité, où les migrations climatiques et économiques ajoutent encore à la précarité du tissu social, ces fragilités peuvent-elles nous aider à devenir meilleurs ? c’est la question à laquelle nous essaierons de répondre…

Le WE 3 va élargir le débat : « Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups » : Non seulement on est fragile, mais en plus, nous sommes envoyés  dans un monde lui aussi fragile, pour ne pas dire malade, dévoyé, perverti… Heureusement que l’an dernier, le thème était l’espérance : ça compense un peu, et ça aide !!!
Mais parce que nous aurons vécu les WE 1 et 2, nous aurons un peu la marche à suivre pour ne pas baisser les bras, subir, et se faire manger par les loups ! mais au contraire agir, agiter, secouer : en un mot comme disait  Stéphane Hessel : pour s’indigner de façon constructive, pour faire avancer les choses, et bouger le monde économique, politique, et même ecclésial : . Ben Ali meurt en exil, Trump, on ne sait pas encore comment il finira, et l’archevêque d’Australie, ex No 4 du Vatican prend 7 ans de prison. C’est le sens du texte d’Amos 7,10 : « Ainsi parle Yahvé : Israël sera déporté. ».
 
Le WE 4   nous ramènera à nos 1ères heures de catéchisme, lorsque nous apprenions par cœur :  « Dieu est omniscient et tout puissant » mais après Auschwitz, force est de constater que Dieu a aussi sa zone de fragilité. Donc oui : il se peut bien que  Dieu ait créé l’homme à son image : en lui donnant un cœur aimant, entretenu par cet Esprit Saint, circulation d’amour entre le Père et le Fils.                                                                                                  Mais l’Amour n’est tout puissant que s’il est reçu, accepté, sinon, comme le Dieu de l’Apocalypse, il reste à la porte :  du cœur des SS de l’époque, ou de façon plus actuelle,  à celle de notre cœur, jusqu’à ce que nous lui ouvrions et le laissions agir…
Et quand on lui ouvre la porte, jusqu’où est-il puissant? Jusqu’au bout, par delà la mort, nous répond Jésus au Golgotha (c’est le 2ème texte proposé), là où l’Amour se révèle total, jusqu’au don de la vie : épisode revécu tant de fois au quotidien, par toute mère faisant un rempart de son corps pour sauver son enfant des snipers,  dans les rues de Sarajevo ou d’ailleurs, par Maximilien Kolbe, prenant la place d’un père de famille choisi en représailles pour être exécuté, justement à Auschwitz ou par d’innombrables saints méconnus à Fukushima ou Tchernobyl, morts en ambiance confinée pour que d’autres vivent.

Nous avons intitulé le WE 5 : « Entre ma fragilité et Sa force : ma prière, Son amour », en prolongement des we précédants : Comment, par nos temps de prière, la force de son amour vient pallier à notre difficulté à aimer : à cause de nos fragilités, le Bon Dieu sait où nous toucher, comment  nous  aider : « Invoqué par le pauvre, Dieu écoute » nous dit le Psaume 22. Auquel fait écho la parabole de la visite de Marie Madeleine chez le publicain Simon : M.Madeleine connait ses fragilités, elle dont l’arrivée s’accompagne du regard réprobateur des pharisiens présents chez Simon, tous des hommes si respectueux de la loi. Sa prière, c’est avec son corps qu’elle l’exprime, essuyant de ses cheveux les pieds de Jésus mouillés de ses larmes de contrition, mêlés à un parfum de prix…Jésus reçoit son geste et ses remords : « Parce qu’elle a montré beaucoup d’amour,  ses péchés lui sont pardonnés »
Ce regard de l’Amour sur nos fragilités, qui reconstruit en plus beau, autour de ces faiblesses acceptées, n’est-ce pas celui du ciseleur de pierres précieuses de notre conte ?
A l’opposé de la joaillerie,  après Marie Madeleine, terminons  sur la même note, avec Victor Hugo (ça nous changera de St Paul !!!!!) , qui nous parle de boue et de fange, mais avec tant d’espérance et de confiance !
Oh ! n'insultez jamais une femme qui tombe !
Qui sait sous quel fardeau la pauvre âme succombe !
Qui sait combien de jours sa faim a combattu !
Quand le vent du malheur ébranlait leur vertu,
Qui de nous n'a pas vu de ces femmes brisées
S'y cramponner longtemps de leurs mains épuisées !
Comme au bout d'une branche on voit étinceler
Une goutte de pluie où le ciel vient briller,
Qu'on secoue avec l'arbre et qui tremble et qui lutte,
Perle avant de tomber et fange après sa chute !

La faute en est à nous ; à toi, riche ! à ton or !
Cette fange d'ailleurs contient l'eau pure encor.
Pour que la goutte d'eau sorte de la poussière,
Et redevienne perle en sa splendeur première,
Il suffit, c'est ainsi que tout remonte au jour,
D'un rayon de soleil ou d'un rayon d'amour !

jeudi 6 juin 2019

Week End du 1er & 2 juin 2019 FOI, Esperance, Charité


Week End du 1er & 2 juin 2019
FOI, Esperance, Charité :
Une pour toutes, toutes pour une, et la plus grande de toutes c’est l’Amour.


Bilan de notre année (Le mot de Jean bernard)


Samedi 1er Juin 2019

PREMIÈRE LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX CORINTHIENS (Chapitre 12 (26)-Chapitre 13 (13))

Chapitre 12
26 Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie.
27 Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps.
28 Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l’Église, il y a premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui ont charge d’enseigner ; ensuite, il y a les miracles, puis les dons de guérison, d’assistance, de gouvernement, le don de parler diverses langues mystérieuses.
29 Tout le monde évidemment n’est pas apôtre, tout le monde n’est pas prophète, ni chargé d’enseigner ; tout le monde n’a pas à faire des miracles,
30 à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter.
31 Recherchez donc avec ardeur les dons les plus grands. Et maintenant, je vais vous indiquer le chemin par excellence.
Chapitre 13
01 J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante.
02 J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien.
03 J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien.
04 L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ;
05 il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ;
06 il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ;
07 il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.
08 L’amour ne passera jamais. Les prophéties seront dépassées, le don des langues cessera, la connaissance actuelle sera dépassée.
09 En effet, notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles.
10 Quand viendra l’achèvement, ce qui est partiel sera dépassé.
11 Quand j’étais petit enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Maintenant que je suis un homme, j’ai dépassé ce qui était propre à l’enfant.
12 Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement, comme j’ai été connu.
13 Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité.


         I.            Lire le texte à haute voix.
Analyser la structure du texte, proposer un plan
Identifier les personnages, les lieux, les déplacements, les temps
Relever les omissions, les répétitions, les incohérences…
       II.            Peut-on aimer sans la foi et l’espérance ? Quels indices nous donne le texte ?
     III.            Quel "chemin par excellence" nous montre Paul ?
    IV.            L’espérance a-t-elle encore une place aujourd’hui ?

En fin de réflexion, chacun prend quelques minutes pour écrire une intention de prière pour la messe du lendemain (sur un post-it) .
·         Nos espérances : Quelles sont nos espérances ?
·         Notre foi : En quoi avons-nous foi ?
·         Amour et Charité : Par quelle action manifestez-vous l’amour et la charité ?

Dimanche 2 Juin 2019

Notre intervenant  JM Ploux
Jean-Marie Ploux est prêtre de la Mission de France.
Il est entré au séminaire de la Mission de France, à 25 ans et a été ordonné au terme de 7 ans d'études, en 1969., , pour porter la parole au plus près du monde du travail, et de ceux qui se sont éloignés de l'Eglise
Il passe quatre années dans l'Algérie nouvellement indépendante puis après des études d'arabe et d'islamologie à Rome, cinq autres en Egypte. A son retour, il est nommé vicaire général de la Mission de France et en dirige le séminaire. Son mandat achevé, il s'installe à Marseille, ville multiconfessionnelle où il peut réfléchir au dialogue interreligieux puis en Dordogne, à Bergerac, où il prend part aux activités paroissiales, enseigne et écrit.

Doué d'un grand sens de la pédagogie, il s'efforce à travers ses livres, de répondre aux interrogations de chacun de façon claire : ainsi
Le christianisme a-t-il fait son temps ?,  en 1999
Lettre à Sébastien ou Dieu n'est pas ce que vous croyez, livre  dans lequel il explique qu'un Dieu digne de l'homme est un Dieu qui l'aide à devenir plus humain. Il a aussi écrit plusieurs ouvrages de spiritualité, Quarante et quelques pas dans le désert et rassemblé le plus significatif du pape Jean-Paul II, Jean Paul II. Textes essentiels.

Pour ceux qui en ont entendu parlé, sachez que Jean Marie a été l’initiateur  et le concepteur du Parcours Fondamental dans lequel il intervenait jusqu’à présent . Ce parcours commence par revisiter les fondements de notre Eglise depuis les racines de la foi chrétienne jusqu’à la sécularisation de nos sociétés
Son livre  Une autre histoire de la pensée chrétiennne en occident  paru en 2014 illustre les quatre premières étapes de ce parcours . Nous avons rencontré JM au cours de la deuxième année, et il nous a introduit différents thèmes tels
·        Nietzsche et la mort de Dieu,
·        La souffrance, obstacle sur un chemin vers Dieu ?
·        Vivre en chrétien aujourd’hui :Comment croire et vivre  en chrétien dans une société autonome et alique ?
Les prochain a suivre ce parcours n’aurons pas notre chance, car je crois qu’aujourd’hui JM à officiellement passé la main
En rédigeant cette présentation, j’ai découvert une facette de JM que je ne connaissait pas : J M est peintre et a exposé ses ouvres à plusieurs reprises. Certaines sont visibles sur internet…


Lettres à Sébastien. Un jeune peut-il encore croire en Dieu aujourd'hui ?
20 septembre 2000 de Jean-Marie Ploux
Le dialogue change-t-il la foi ?
10 février 2004  de Jean-Marie Ploux
9 novembre 2005  de Jean-Marie Ploux
6 septembre 2007 de Jean-Marie Ploux
Dieu n'est pas ce que vous croyez !
(mars 2008, et 2015)  de Jean-Marie Ploux
Dieu et le malheur du monde
Quarante et quelques pas au désert : méditations pour chaque jour du carême et pour un temps de ressourcement spirituel
(janvier 2013)  de Jean-Marie Ploux
Agir et résister en chrétiens : au nom de quoi ?
(octobre 2013)  De Jean-Marie Ploux
Une autre histoire de la pensée chrétienne en Occident
septembre 2014 De Jean-Marie Ploux

voilà un lien  pour écouter ou télécharger  l'intervention de Jean-Marie Ploux au cours de ce dernier week-end "Pourraque"de l'année.


Textes proposés par  J.M. Ploux
Karl Marx, Critique de la philosophie du droit de Hegel, 1843
Le fondement de la critique irréligieuse est : c'est l'homme qui fait la religion, ce n'est pas la religion qui fait l'homme.
Certes, la religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu'a l'homme qui ne s'est pas encore trouvé lui-même, ou bien s'est déjà reperdu. Mais l'homme, ce n'est pas un être abstrait blotti quelque part hors du monde. L'homme, c'est le monde de l'homme, l'État, la société. Cet État, cette société produisent la religion, conscience inversée du monde, parce qu'ils sont eux-mêmes un monde à l'envers. La religion est la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d'honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa consolation et sa justification universelles. Elle est la réalisation fantastique de l'être humain, parce que l'être humain ne possède pas de vraie réalité. Lutter contre la religion c'est donc indirectement lutter contre ce monde-là, dont la religion est l'arôme spirituel.
La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu. Elle est l'opium du peuple. L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu'il renonce aux illusions sur sa situation c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l'auréole.
Traduction de M. Simon-Aubier, 1971.

Vatican II - Préambule de la Constitution : l’Eglise dans le monde ce temps, en latin Gaudium et spes : joie et espérance !
 1. Étroite solidarité de l’Église avec l’ensemble de la famille humaine
Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. Leur communauté, en effet, s’édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l’Esprit Saint dans leur marche vers le Royaume du Père, et porteurs d’un message de salut qu’il faut proposer à tous. La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire.

C. Geffré
Le christianisme comme religion de l’Evangile, Cerf, 2012

« Si l'on va jusqu'au bout d'une approche chrétienne de Dieu, il ne faut pas seulement dire que loin d'être un Seigneur tout-puissant, jaloux et justicier, Il est l'ami des hommes; il ne suffit pas non plus de dire que face au destin aveugle de toute existence humaine, Il surgit comme une « grâce » imprévue. Il faut dire encore qu'il est le Dieu caché qui manifeste son amour dans la croix du Christ.
C'est le mérite de la théologie chrétienne de la fin du xxème siècle d'avoir redécouvert l'importance du thème biblique du Dieu caché. Avec un instinct très sûr, Luther avait compris que, dans notre monde déchu, Dieu ne se manifeste pas à partir de la gloire du monde, mais à partir de ce qui est justement le contraire d'une gloire mondaine, à savoir la souffrance et la mort. Et dans sa theologica crucis (théologie de la Croix), le Dieu caché qui se manifeste sous ses contraires est identifié au Dieu crucifié. Le Deus nudus, le Dieu totalement dévoilé dans sa gloire, est inaccessible à l'homme pécheur. Alors, il révèle la vie par la mort, la sagesse par la folie, la force par une faiblesse humiliante et il sauve en accordant la justice aux injustes. Nous n'avons pas fini d'exploiter la richesse d'une telle intuition. Mais alors que nous sommes affrontés à un monde sous le signe d'un excès de violence, nous ne devons pas la comprendre dans un sens uniquement personnaliste et existentiel. Nous devons traduire cette lucidité théologique en termes historiques et politiques.
Nous sommes décontenancés par le silence, l'absence et même l'impuissance de Dieu face à la violence de l'histoire. La seule réponse à nos questions, il faut la chercher dans l'obscure Parole de Dieu révélée dans la croix du Christ. Comme je l'ai suggéré plusieurs fois, nous sommes invités à dépasser les apories d'une théodicée trop sûre d'elle-même qui ne parvient pas à surmonter l'opposition entre la toute-puissance apathique de Dieu et sa vulnérabilité manifestée dans la mort sur la croix. Je le répète, et c'est une question qui va loin pour l'avenir du dialogue entre les trois monothéismes : la véritable transcendance de Dieu n'est pas celle de l'Être absolu du théisme métaphysique mais celle de l'Amour. (p. 169-170)