dimanche 8 décembre 2019

WE 7-8 decembre 2019


Dieu nous appelle sur le lieu de nos fragilités

Suite à une saison sur l'Espérance, nous avons plongé cette nouvelle saison dans la Fragilité. Et nous entrons dans le 2ème épisode de la saga.
Comme toute série, voici un rappel de l'épisode précédent !

Tout a commencé par le conte relaté par Jean Bernard, de cette fameuse pierre précieuse rayée irrémédiablement, et à laquelle un tailleur de pierre donne une nouvelle destinée encore plus belle, en forme de rose, en s'appuyant sur cette rayure.

Dans ce premier WE d'octobre, nous avons marché en nous racontant nos fragilités : plongée introspective pour identifier et révéler ce qui nous pétrit en humanité.
Que l'on soit lucide ou aveugle, ou aveugle lucide comme celui de Siloé, connaître la fragilité, c'est déjà la réduire et penser différemment, penser ressource, là où le handicap est perceptible.
Au fond du trou, une lumière pointe vers laquelle je me mets en route…

C'est le cadre de ce WE 2 : Dieu nous appelle sur le lieu de nos fragilités.
Et nous percevons son appel précisément parce que nous expérimentons la fragilité !
Nous allons donc vivre un WE déclic qui ouvre à l'Espérance… heureusement !

Le WE 3 élargira le débat : Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups.
Avec nos fragilités, nous sommes invités à engager des actions dans un monde fragile. "S'indigner de façon constructive" comme le dit Stéphane Hessel, faire avancer les choses, être acteur du monde voilà le dessein auquel nous sommes invités.

En WE 4, l'image facile d'un Dieu tout puissant sera chatouillée à la lumière de sa fragilité : l'indicible de la destruction humaine, que nous pouvons nous représenter dans la Shoah, révèle peut-être une fragilité qui fait la place à une autre perception de l'Amour

Voilà qu'au 5ème épisode de l'année, le thème "Entre ma fragilité et sa force" se présente comme une clé de voute de ce parcours, entre "ma prière et son Amour". Nous retrouverons le conte du tailleur de la pierre précieuse avec ce regard de l'Amour sur nous fragilités, regard qui reconstruit en plus beau autour de ces faiblesses acceptées.

En fin de compte, une saison bien humaine que ce chemin autour de l'a Fragilité !

Alors entrons dans ce WE 2.
D'abord le cadre :
Nous sommes dans une Abbaye Cistercienne.
C'est une communauté féminine qui vit principalement en travaillant (fabrique d'Osties) et en priant, avec des offices qui règlent la journée.
Nous vous invitons à participer à Complies (20 H) et à la messe (10H45) avec la communauté qui nous accueille. Ceux qui veulent aller à Vigiles (4H30) et à Laudes (7H15) pourront aussi le faire !
Sœur Bénédicte, théologienne et philosophe en charge de l'accueil, participera à la veillée.

Ensuite le contexte :
Dans notre monde la perfection est louée : l'imparfait est au ban comme si on ne voulait pas le voir. On gomme les rides du temps (lifting !), on retravaille les photos (standard des magazines), on regarde d'abord le beau.
Mais ce beau monde n'est pas nouveau ; de tout temps, l'homme a mis en avant la belle perfection (et c'est tant mieux, au regard de l'héritage artistique auquel nous avons accès maintenant) : l'esthétique, le nombre d'or en architecture, sculpture, peinture comme en vrai, le parfum.
Tout est trop beau, trop parfait, trop modélisant !

Et peut-être qu'ainsi a été positionnée une représentation de la perfection en l'image véhiculée de Dieu.
Curieusement, il est amusant de rappeler que les dieux de la mythologie gréco romaine sont loin d'être parfaits ! Notre histoire chrétienne a fait évoluer cette image.

Pourtant, comme disait mon prof de philo, "la parfaite beauté tue le discours".
Et précisément, "Dieu nous appelle sur le lieu de nos fragilités", là où ce n'est pas très joli, ni très bien odorant ! Il y a donc matière à discourir !
Non seulement il nous aime malgré nos défauts, nos échecs, mais c'est par toutes nos faiblesses qu'il peut nous rejoindre, lui qui peut laisser 99 brebis pour chercher celle qui s'est perdue..."
Au cœur de la faiblesse il y a un souffle de vie, une confiance retrouvée, le début d'une Alliance.
Cet appel est donc une lumière d'espoir.

Ce qui est formidable, c'est que nous entrons dans l'Avent pour préparer Noël.
Les textes de Dimanche invitent à se préparer, se mettre en route.
Plus que cela : Isaïe écrit alors qu'il est en plein exil, au cœur de sa détresse, le moral dans les chaussettes, au milieu de ses coreligionnaires en souffrance. Pourtant, plus qu'un rappel de l'Alliance, il invite à espérer.
Isaïe savait il que nous préparions un WE sur l'appel de Dieu sur le lieu de nos souffrances ?
Les autres textes du jour nous invite à engager la démarche vers la lumière perceptible depuis le fond du tunnel.

Dans l'immédiat, nous travaillerons 2 textes.
Attention : Ces textes ne justifient pas la souffrance, la faiblesse d'un jour n'étant pas la faiblesse toujours ! Donc "chéri chéri fais-moi mal' est un piège à éviter.

Demain Dimanche : 2 Corinthiens 4
Parce que Dieu a expérimenté notre humanité en Christ, il y a un trésor, la possibilité d'un espoir, d'une confiance retrouvée, d'une nouvelle Alliance.

Ce Samedi, plutôt que de partir avec Jérémy, avec Ezéchiel, nous allons ronger notre os, au sens propre : nous ferons un voyage fantastique, nous immergeant dans les effets spéciaux des studios Walt Disney. Ce n'est pas trop gore car le sang a séché, mais c'est digne des grandes scènes du cinéma fantastique. Vous allez voir !
Avec Ezéchiel, modeste fils d'homme qui peine à se tenir debout, et pourtant prophète, nous errerons au milieu de la vallée pleine d'ossements… Brrrr A vous de commenter le film !

Intro Veillée :
En préparation, nous avons percuté sur la confiance retrouvée (Alliance, Incarnation), la parole qui est centrale et déclic, cette parole qui "active" (dans un cadre et dans son contenu). Et il y a l'appel à passer de nos fragilités à prophète.

Bénédicte, nous serions heureux de quelques éclairages / témoignage de ta part, plutôt sous forme d'échange.
Dans les textes travaillés ce WE :
1- la parole est centrale, avec déclic et appel dans nos fragilités
2- le monastère est un lieu de silence... sans paroles ! Pourtant c'est une terre d'accueil pour ceux qui se sentent cabossés par la vie. Ils y sont accueillis... par des mots et du silence !
3- dans Ezéchiel, les ossements retrouvent vie. Quelles renaissances se vivent dans un monastère ? à l'intérieur, à la périphérie, aux frontières (à la cloture !)...
4- où puises tu, où entends-tu ce que tu as à dire auprès des visiteurs cabossés, ta source, ton terreau.
Bref, qq mots à la fois perso, et porteur de la vocation de la communauté.

Intro Dimanche
Après avoir erré dans la vallée des ossements, nous avons souligné la Parole comme déclic de l'appel, de l'espoir. En fait, le focus est sur une parole active.
Rappelons que prophétiser porte la signification de la parole qui fait renaître.
Et il a été intéressant d'analyser ce qui fait que la parole fait.
Aujourd'hui, nous vous invitons à mettre une dose de "Dieu fait homme" et une pincée de "Résurrection" dans la réflexion.

Un parallèle avec Romains 8, 11,
Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous
La faiblesse de notre mortalité, de notre condition humaine, est centrale.

Dans 2 Corinthiens que nous allons travailler avant la célébration de 10H45 :
Parce que Dieu a expérimenté notre humanité en Christ, il y a un trésor, la possibilité d'un espoir, d'une confiance retrouvée, d'une nouvelle Alliance.