à La Pourraque
WE 2 : Protéger ou défendre la Paix ??
Intro WEnd par Lucille
La paix
INTRODUCTION
Protéger ou défendre la paix ? La paix un bien à protéger, coute que coute au risque de lâchetés de renoncements de trahisons ? Peut-on faire la guerre pour protéger la paix ? ou préparer la paix en faisant la guerre selon la formule latine « Si vis pacem para bellum » La guerre est-elle le seul moyen de parvenir à la paix ? ou la paix suppose-t-elle l’abolition de la guerre ? La paix se définit –elle pas seulement négativement comme l’absence de guerre ?
La philosophie depuis ses origines a tenté de penser la paix : elle est envisagée sous des angles aussi variés que la politique, la morale, la métaphysique (liens de la paix avec la guerre, avec la justice, avec la religion, avec la psychologie- les stoïciens qui prônaient l'ataraxie, un état de tranquillité de l'âme, indépendant des évènements extérieurs – et fondement de la paix sociale.
On voit donc que la paix en philosophie est une notion complexe !
Partons du mot d’abord en français des différentes acceptions du mot selon le Larousse
La
Paix : Définition
1. Situation d'un pays qui n'est pas en guerre
2. Fin d'une guerre
3. Accord, entente entre personnes qui ne sont pas en conflit ou qui se sont réconciliées
4. Absence de trouble social
5. Tranquillité physique d'une personne vivant dans le calme, dans un lieu calme
6. Quiétude morale, sérénité
7. Caractère calme d'un lieu, d'un moment
Et si l’on se plonge dans l’étymologie du mot !
Il y a trois mots pour désigner la paix dans l’antiquité : La paix qui vient du latin pax pacis, et les deux termes grecs Eirene et Spondéo
Le premier terme utilisé qui a été utilisé est « spondai « qui signifie, la trève, l’arrêt des combats par un serment. On le retrouve en latin (spondeo (« promettre sur l'honneur »).
Ce terme correspond à un état premier qui est celui de la guerre dans le monde de la mythologie. On pense à l’affrontement des titans, des dieux qui luttent entre eux pour le pouvoir. C’est la titanomachie, la gigantomachie, la théomachie C’est aussi l’affrontement des hommes comme dans la guerre de Troie. La paix c’est donc uniquement la fin de la guerre dans cette vision du monde.
Ce n’est qu’une fois la paix installée qu’une vision d’une autre paix peut être envisagée incarnée par le terme d’Eirene. Ce terme de paix envisage la fin du combat et l’imagination d’un temps de tranquillité de concorde de bien être de prospérité. Cette autre vision du monde est portée par le terme Eirene
Le mot grec Eirene a donné le prénom Irène Iréné, la pensée irénique, l’irénisme
(’irénisme est une attitude visant à la compréhension mutuelle en se focalisant sur ce qui unit ou rapproche et en minimisant ce qui éloigne ou amène au conflit. Historiquement, cette attitude est apparue dans la réflexion de Leibniz sur les rapports entre Églises)
Eirene est une déesse Eiréné (Grèce) : Fille de Zeus et Thémis (déesse de la justice, l’équité, l’ordre) Eiréné incarnait la paix et la prospérité. Elle était souvent représentée tenant une corne d'abondance, symbolisant la richesse que la paix apporte. Eirene est la déesse la paix et de la saison du printemps. Le printemps était la saison la plus à risque pour les guerres dans l’Antiquité. Elle est souvent représentée tenant au bras son enfant Ploutos
Ploutos, dans la mythologie grecque, désignait le dieu de la richesse et de l'abondance. Zeus, pour éviter que Ploutos devienne le bienfaiteur des hommes et menace ainsi son pouvoir, a décidé de le rendre aveugle. Les biens distribués par Ploutos vont, en conséquence, essentiellement vers les nantis.
La notion de paix est donc très présente dans la mythologie des origines. On peut penser aussi au mythe de Pandore.
Dans la mythologie grecque, Pandore ouvre par curiosité une boîte renfermant tous les maux de l'humanité. Au fond de la boîte, il ne reste plus qu'Espérance. Ce mythe suggère que même dans les moments les plus sombres, la paix et l'espoir peuvent renaître.
Avant de poursuivre encore deux distinctions !
-La Paix dans le monde occidental et dans le monde oriental
Dans la tradition orientale, la vision de la paix s’adresse prioritairement à l’individu. Elle fait référence à un état intérieur, empreint de calme ou de tranquillité, à l’écart de toute perturbation ou agitation. C’est la paix de l’esprit et celle du cœur. Elle est souhaitable pour soi-même ainsi que pour les autres, au point de devenir une salutation – « Que la paix soit avec toi ! » –, une ligne de conduite ou un but dans la vie.
Dans le monde occidental, la notion de paix est une notion plus collective, extérieure à l’individu. Elle peut être définie comme « l’absence de guerre », comme « la suspension plus ou moins longue de la rivalité violente ou des conflits entre entités politiques » ou encore, à l’instar de Jean Giraudoux, dans sa pièce de théâtre Amphitryon 38, comme « l’intervalle qui sépare deux guerres ».
-La notion de Paix positive / Paix négative
Parmi les nombreuses tentatives de définition de la paix, il en est cependant une qui, au cours des deux dernières décennies, s’est progressivement imposée. C’est celle de Johan Galtung qui, en opposition à la notion de « paix négative », introduit celle de « paix positive ».
La notion de « paix négative » traduit simplement l’absence de guerre ou de conflit violent, tant entre États qu’à l’intérieur d’un même État. Définir ainsi la paix est aussi réducteur que de définir la santé par l’absence de maladies. Une telle définition ne décrit pas la paix, ne dit pas à quoi elle ressemble, encore moins comment elle s’établit et comment il est possible d’œuvrer à sa promotion et à sa préservation.
Avec le concept de « paix positive », Johan Galtung introduit les notions d’équité, de justice et de développement. Il la décrit comme « un état de la société dans lequel l’exploitation est entièrement éliminée ou, tout du moins, minimisée et où aucune violence manifeste d’origine structurelle ou individuelle ne vient dénier au peuple l’exercice de ses droits fondamentaux ».
ANNONCE DU PLAN
Je vais parcourir brièvement les différentes philosophies de la paix à travers quelques grands philosophes. Cela nous permettra de nous plonger brièvement dans les caractéristiques principales de leur pensée.
1) les philosophies qui ont abordé principalement la tension entre les notions de paix et de guerre Hobbs /Machiavel
2) Les philosophies qui ont pensé la paix dans la continuité de la justice et du bien-être social (Aristote Rousseau Kant)
3) La vertu du dialogue dans la pensée philosophique de Weil par opposition à Claussewitz
PREMIERE PARTIE
1)les philosophies qui ont abordé principalement la tension entre les notions de paix et de guerre Hobbs Machiavel Clausewitz
Pensée de Hobbs
Thomas Hobbes, philosophe anglais du XVIIe siècle, est célèbre pour sa vision pessimiste de l'état de nature de l'homme. C’est à lui que l’on doit la reprise de la citation latine « l’homme est un loup pour l’homme « Selon lui, en l'absence d'un pouvoir central fort, les hommes vivent dans un état de guerre perpétuelle, chacun contre chacun.
L'état de nature : un enfer sur terre
La guerre de tous contre tous : Hobbes décrit l'état de nature comme un état de guerre permanent, caractérisé par la peur, la violence et l'insécurité.
L'égalité naturelle : Tous les hommes étant égaux en force et en intelligence, ils aspirent aux mêmes choses, ce qui les conduit inévitablement à entrer en conflit.
La vie solitaire, pauvre, brute et courte : Dans cet état de nature, la vie est misérable et la mort est omniprésente.
Le contrat social et la création de l'État
Pour échapper à cet état de nature, les hommes décident de renoncer à une partie de leur liberté et de leur pouvoir en créant un État. Ce contrat social est un pacte par lequel les individus s'engagent à obéir à un souverain en échange de la protection et de l'ordre.
- Le Léviathan : Hobbes nomme cet État le "Léviathan", une créature puissante et terrible symbolisant le pouvoir absolu du souverain.
- Le souverain absolu : Le souverain doit détenir un pouvoir illimité pour maintenir l'ordre et empêcher le retour à l'état de nature.
· La paix civile : L'objectif principal de l'État est d'assurer la paix civile et de protéger les individus contre la violence.
Les implications de la pensée de Hobbes
La philosophie de Hobbes a eu une influence considérable sur les théories politiques ultérieures. Elle souligne l'importance d'un pouvoir fort pour maintenir l'ordre social et la nécessité de sacrifier une partie de sa liberté individuelle pour vivre en société.
· En résumé, Hobbes présente une vision sombre de la nature humaine et de la société. Il affirme que la guerre est l'état naturel de l'homme et que seul un pouvoir souverain absolu peut garantir la paix et la sécurité. Le Léviathan repose sur l’idée que les hommes ne peuvent pas s’entendre car trop méfiants et dominateurs pour cela. Il faut donc un tiers pour les faire se respecter l’un l’autre. Le Léviathan est ce tiers, cette force tutélaire qui s’impose aux contractants. L’anthropologie de Hobbes est pessimiste.
· Pour instituer cette force politique transcendante, les hommes doivent renoncer à leur liberté naturelle et ainsi transférer au Léviathan le pouvoir de contrainte et la force. Pour quel bénéfice ? En échange de leur liberté naturelle, le Léviathan assure la protection de ses sujets et de leurs biens.
La paix chez Machiavel : un équilibre précaire
Niccolò Machiavel, penseur politique de la Renaissance italienne, offre une vision de la paix qui se distingue nettement de celle des philosophes antiques comme Aristote. Pour Machiavel, la paix n'est pas un état naturel ou idéal, mais plutôt un équilibre précaire, souvent obtenu par la force et maintenu par la prudence.
Une paix fragile, fruit de la force
- La guerre comme état normal : Contrairement à Aristote qui cherche à établir une cité idéale fondée sur la justice, Machiavel considère la guerre comme un état quasi permanent dans les relations entre les États. La paix n'est alors qu'une trêve, une pause dans les hostilités.
- Le prince et la force : Pour assurer la paix à l'intérieur de son État, le prince doit être fort. Il doit inspirer la crainte et le respect à ses sujets, tout en étant capable de réprimer les révoltes. La paix intérieure est donc maintenue par un équilibre délicat entre la force et la ruse.
- L'expansionnisme comme moyen de garantir la paix : Machiavel considère que pour assurer la sécurité de son État, un prince doit être prêt à étendre ses territoires. En effet, un État fort et en expansion est moins susceptible d'être attaqué par ses voisins.
La paix et la vertu du prince
- La vertu du prince : Machiavel ne néglige pas la vertu du prince. Il estime qu'un bon prince doit être à la fois fort et prudent. Il doit savoir utiliser la force avec mesure et la ruse pour atteindre ses objectifs.
- La flexibilité morale : Le prince ne doit pas se laisser guider par des principes moraux absolus. Il doit être prêt à agir de manière immorale si la situation l'exige, toujours dans l'intérêt de son État.
En résumé
Pour Machiavel, la paix est un état instable qui doit être constamment maintenu par la force et la ruse. Le prince est le garant de la paix, mais il doit être prêt à recourir à la violence si nécessaire. La paix n'est pas un idéal à atteindre, mais plutôt un moyen de préserver l'État et d'assurer sa survie.
SECONDE PARTIE
2 Les philosophie qui ont pensé la paix dans la continuité de la justice et du bien être social (aristote Rousseau Kant)
Des l’antiquité la paix parait bien sur préférable à la guerre
La paix chez Aristote : une harmonie fondée sur la justice
Aristote, philosophe grec de l'Antiquité, a consacré une part importante de ses réflexions à la politique et à la question de la justice. Pour lui, la paix n'est pas simplement l'absence de guerre, mais un état d'harmonie sociale fondée sur la justice.
La justice comme fondement de la paix
- Justice distributive : Aristote distingue différents types de justice, dont la justice distributive qui concerne la répartition des biens communs au sein de la cité. Une répartition juste est essentielle pour maintenir l'harmonie sociale et prévenir les conflits.
- Justice corrective : Cette justice concerne la réparation des torts et des injustices. Elle vise à rétablir l'équilibre entre les citoyens et à prévenir les vengeances privées.
- La loi comme expression de la justice : La loi, en tant qu'expression de la raison, joue un rôle central dans la réalisation de la justice et de la paix. Elle doit être conçue de manière à favoriser le bien commun et à garantir l'égalité de tous devant la loi.
La communauté politique et la paix
- La cité comme communauté naturelle : Pour Aristote, la cité (polis) est une communauté naturelle, c'est-à-dire une association d'individus qui vise à réaliser le bien commun.
- L'amitié politique : La paix au sein de la cité repose sur l'amitié politique, c'est-à-dire un sentiment d'attachement à la communauté et à ses membres. Cette amitié est fondée sur la justice et sur la participation de tous à la vie politique.
- L'éducation des citoyens : L'éducation joue un rôle essentiel dans la formation des citoyens vertueux et dans le maintien de la paix sociale. En inculquant aux citoyens les valeurs de la justice et du bien commun, l'éducation contribue à renforcer le lien social.
Les causes des conflits
Aristote identifie plusieurs causes de conflits au sein de la cité :
- Les inégalités : Les inégalités économiques et sociales sont une source fréquente de tensions et de conflits.
- L'ambition des individus : L'ambition excessive de certains individus peut conduire à des luttes de pouvoir et à la déstabilisation de la cité.
- L'ignorance de la justice : L'ignorance des principes de justice peut conduire à des comportements injustes et à des conflits.
En résumé
Pour Aristote, la paix est un état d'harmonie sociale qui repose sur la justice, la loi et l'amitié politique. La cité doit être organisée de manière à favoriser le bien commun et à garantir l'égalité de tous les citoyens. L'éducation, la participation à la vie politique et le respect de la loi sont des éléments essentiels pour maintenir la paix sociale.
La paix selon Rousseau
La paix selon Rousseau : une notion complexe et nuancée
Jean-Jacques Rousseau, philosophe des Lumières, offre une conception de la paix qui s'éloigne quelque peu de celle de Hobbes. Pour lui, la paix n'est pas simplement l'absence de guerre, mais un état positif où l'individu trouve sa place au sein d'une communauté juste et libre.
Quelques éléments clés de la pensée de Rousseau sur la paix :
- La paix comme état de justice et de concorde : Rousseau ne se contente pas d'une paix négative, caractérisée par l'absence de conflit. Il conçoit la paix comme un état positif, où règnent la justice, la concorde et l'harmonie entre les individus. C'est un état où chacun se sent reconnu et respecté dans ses droits.
- La paix liée à la liberté : Pour Rousseau, la paix ne peut être véritable que si elle est associée à la liberté. Un individu ne peut être vraiment en paix s'il est soumis à une autorité arbitraire qui bafoue ses droits. La paix doit donc être le fruit d'un accord social librement consenti.
- La paix comme fruit de la volonté générale : La paix véritable est celle qui émane de la volonté générale, c'est-à-dire de la somme des volontés particulières lorsqu'elles tendent à l'intérêt commun. C'est en se soumettant à cette volonté générale que les individus peuvent vivre en paix tout en conservant leur liberté.
- La paix et la question de la propriété : Rousseau est conscient des tensions liées à la propriété et à l'inégalité. Il considère que la paix sociale ne peut être durable que si les inégalités sont limitées et si les richesses sont réparties de manière plus équitable.
En résumé, Rousseau propose une vision de la paix qui est à la fois exigeante et optimiste. Pour lui, la paix n'est pas un état naturel, mais un idéal à construire par les hommes. Elle suppose une société fondée sur la justice, la liberté et l'égalité.
- Le projet pacifiste de Kant :
Kant, quant à lui, a développé une théorie de la paix perpétuelle, fondée sur le droit et la raison. Il a mis en avant l'importance du droit international et des institutions internationales pour assurer la paix entre les États.
La paix selon Kant : un idéal républicain et cosmopolitique
Emmanuel Kant, philosophe des Lumières, a consacré une partie de sa réflexion à la question de la paix. Dans son ouvrage Vers la paix perpétuelle, il développe une théorie de la paix fondée sur la raison et le droit.
Les fondements de la paix kantienne :
La raison comme fondement de la moralité : Pour Kant, la raison humaine est capable de déterminer les lois morales universelles, dont celle qui interdit de nuire à autrui. Cette exigence morale est le fondement de la paix.
Le droit comme garant de la paix : Le droit, en tant qu’ensemble de règles justes et impartiales, est indispensable pour réguler les relations entre les individus et les États. Il est le garant de la paix civile et internationale.
La république comme forme de gouvernement la plus propice à la paix : Kant considère que la république, caractérisée par la séparation des pouvoirs et la représentation du peuple, est la forme de gouvernement la plus susceptible de garantir la paix, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des États.
Les conditions de la paix perpétuelle :
Kant identifie trois conditions essentielles à la réalisation d'une paix perpétuelle :
- Une constitution civile républicaine de chaque État : Chaque État doit adopter une constitution républicaine, qui garantit les droits de ses citoyens et les soumet à la loi.
- Un droit des gens fondé sur un fédéralisme d'États libres : Les États doivent se fédérer pour former un système international basé sur le droit et l'égalité.
- Un droit cosmopolitique restreint aux conditions de l'hospitalité universelle : Les États doivent s'ouvrir aux étrangers et favoriser les échanges culturels et commerciaux.
Les caractéristiques de la paix kantienne :
- Une paix active : La paix n'est pas simplement l'absence de guerre, mais un état dynamique qui exige un engagement constant pour maintenir la justice et la liberté.
- Une paix fondée sur le droit : La paix kantienne est une paix juridique, qui repose sur le respect des droits de chacun.
- Une paix universelle : Kant aspire à une paix universelle, qui s'étend à tous les peuples et à tous les États.
En résumé, Kant propose une vision de la paix fondée sur la raison, le droit et la république. Pour lui, la paix n'est pas un rêve inaccessible, mais un idéal à construire par les hommes.
Selon Kant, l’idée de paix est un idéal régulateur, vers laquelle il faut tendre. Elle se construit et ne se décrète pas.
TROISIEME PARTIE
1) La vertu du dialogue dans la pensée philosophie de Weil par opposition à Claussewitz
Clausewitz a analysé la guerre comme une continuation de la politique par d'autres moyens, soulignant ainsi le lien étroit entre la paix et la guerre.
Clausewitz : la guerre comme prolongement de la politique par d'autres moyens
Carl von Clausewitz, théoricien militaire prussien du XIXe siècle, a développé une conception complexe et nuancée de la guerre et de la paix. Pour lui, la guerre n'est pas une fin en soi, mais un moyen politique.
La guerre comme un duel
- Prolongement de la politique : Clausewitz définit la guerre comme "un acte de violence destiné à contraindre l'adversaire à exécuter notre volonté". C'est donc un instrument de la politique, un moyen de résoudre des conflits par la force.
- Duel des volontés : La guerre est perçue comme un duel entre deux volontés nationales, chacune cherchant à imposer ses objectifs à l'autre. La victoire revient à celui qui parvient à briser la volonté de l'ennemi.
- La vertu du dialogue dans la pensée philosophie de Weil
Éric Weil et la paix par le dialogue : une philosophie de la non-violence
Éric Weil, philosophe français du XXe siècle, a développé une réflexion profonde sur la question de la violence et de la non-violence. Pour lui, le dialogue est la voie royale pour parvenir à la paix et résoudre les conflits.
Le dialogue comme alternative à la violence
- La spécificité humaine : Weil souligne que l'homme, en tant qu'être de langage, est capable de transcender la violence par le dialogue. Le langage, en permettant la communication et la compréhension mutuelle, offre une alternative à la confrontation physique.
- La raison comme outil de paix : La raison, selon Weil, est l'instrument privilégié du dialogue. Elle permet de dépasser les passions et les intérêts particuliers pour rechercher une solution commune.
- La critique de la violence : Le philosophe critique la violence sous toutes ses formes, qu'elle soit physique ou symbolique. Il souligne que la violence engendre toujours plus de violence et qu'elle est incompatible avec la raison.
Les conditions du dialogue
Pour que le dialogue soit véritablement efficace, Weil identifie plusieurs conditions :
- L'égalité des interlocuteurs : Les participants au dialogue doivent se reconnaître mutuellement comme des êtres libres et égaux.
- La sincérité : Les interlocuteurs doivent être sincères dans leurs propos et prêts à écouter l'autre.
- La recherche de la vérité : Le dialogue doit viser à la recherche de la vérité, c'est-à-dire d'une compréhension partagée de la situation.
Les limites du dialogue
Weil est conscient des limites du dialogue. Il reconnaît que la violence peut parfois être nécessaire pour se défendre ou pour mettre fin à une injustice. Cependant, il insiste sur le fait que la violence ne doit être utilisée qu'en dernier recours et qu'elle doit toujours être justifiée par des raisons morales.
L'État et le dialogue
Pour Weil, l'État a un rôle crucial à jouer dans la promotion du dialogue. Il doit créer les conditions nécessaires à une discussion pacifique entre les citoyens et garantir le respect des droits de chacun.
En résumé, Éric Weil propose une philosophie de la non-violence fondée sur le dialogue. Il considère que le langage et la raison sont les outils les plus efficaces pour résoudre les conflits et construire une société pacifique.
CONCLUSION
Je vais reprendre notre question : protéger ou défendre la paix ?
Nous avons vu que la paix n’est pas quelque chose que l’on possède, c’est toujours un chemin sur lequel on marche, un œuvre en construction, un idéal à atteindre. On voit que la notion de justice est inséparable de la notion de paix. La spécificité humaine de la parole doit nous permettre d’ouvrer vers cet idéal politique qui est la condition de l’épanouissement de chacun. Les religions ont-elles aussi mis la paix au cœur de leur fondements. La paix est un don divin, un état d’être désirable, et un objectif à atteindre.
Intro texte du Samedi 30 Novembre par Hubert:
Le deuxième livre de Samuel raconte l’histoire du roi David.
David recherche la paix, mais les évènements lui sont parfois contraires. C’est le règne de Salomon, le fils de David, qui sera un
règne de paix. Salomon = shalom (paix)
Bref rappel chronologique:
Période des Patriarches |
1900 à 1600 |
Abraham, Isaac, Jacob, Joseph. Abraham était un araméen qui a écouté l’appel de Dieu : vas, quitte ton pays |
Séjour en Égypte |
1600 à 1250 |
|
Exode qui dure 40 ans |
1250 à 1200 |
Moïse |
Période dites des Juges |
1200 à 1020 |
Josué qui fait entrer le peuple en Canaan. Samuel auteur du texte d’aujourd’hui en est la dernière figure |
Période des Rois |
1020 à 597 |
marquée par le schisme de 976. Séparation entre deux royaumes Israël et Juda |
Judaïsme |
597 à J.C |
Débute par l’exil à Babylone |
Le texte d’aujourd’hui relate des évènements du début de la période des rois. Donc à mi chemin entre Abraham et Jésus.
C’est un moment favorable de l’histoire du peuple hébreux. Mais la paix reste délicate. Une valeur à sauvegarder.
Deuxième livre de Samuel, Ch 10, 1-19 (AELF)
01 Voici ce qui arriva ensuite. Le roi des fils d’Ammone mourut, et son fils Hanoun régna à sa place.
02 David dit alors : « Je traiterai Hanoun, fils de Nahash, avec la fidélité que son père a montrée envers moi. » Et David, par l’intermédiaire de serviteurs, lui envoya des condoléances au sujet de son père. Les serviteurs de David arrivèrent au pays des fils d’Ammone.
03 Mais les princes des Ammonites dirent à Hanoun, leur seigneur : « Penses-tu que c’est bien pour honorer ton père que David t’envoie des porteurs de condoléances ? N’est-ce pas plutôt en vue d’explorer la ville, pour l’espionner et la détruire, que David a envoyé ses serviteurs auprès de toi ? »
04 Alors Hanoun se saisit des serviteurs de David, leur fit raser la moitié de la barbe et couper les vêtements à mi-hauteur jusqu’aux fesses, puis il les renvoya.
05 On en informa David qui envoya quelqu’un à leur rencontre, car ces hommes étaient pleins de confusion. Le roi leur fit dire : « Restez à Jéricho jusqu’à ce que votre barbe ait repoussé. Ensuite, vous reviendrez. »
06 Les fils d’Ammone virent bien qu’ils s’étaient rendus odieux à David. Alors ils envoyèrent prendre à leur solde les Araméens de Beth-Rehob et ceux de Soba, soit vingt mille fantassins, avec mille hommes du roi de Maaka et douze mille hommes de Tob.
07 À cette nouvelle, David envoya Joab avec toute l’armée des guerriers.
08 Les fils d’Ammone firent une sortie et se rangèrent en ordre de bataille devant la porte de la ville, tandis que les Araméens de Soba et de Rehob, les hommes de Tob et de Maaka, se tenaient à l’écart, en rase campagne.
09 Lorsque Joab vit que le front de combat était à la fois devant et derrière lui, il choisit, parmi toute l’élite d’Israël, des hommes qu’il rangea face aux Araméens.
10 Il confia le reste de la troupe à son frère Abishaï qui se rangea face aux fils d’Ammone.
11 Joab lui dit : « Si les Araméens sont plus forts que moi, tu viendras à mon secours. Et si les fils d’Ammone sont plus forts que toi, j’irai te secourir.
12 Sois fort, montrons-nous forts pour notre peuple, pour les villes de notre Dieu. Et le Seigneur fera ce qui est bon à ses yeux ! »
13 Alors, Joab, avec la troupe qui l’accompagnait, s’avança pour combattre les Araméens, qui s’enfuirent devant lui.
14 Quand les fils d’Ammone virent que les Araméens s’étaient enfuis, ils prirent la fuite devant Abishaï et rentrèrent dans la ville. Joab s’en revint de la guerre contre les fils d’Ammone et rentra à Jérusalem.
15 Les Araméens, se voyant battus par Israël, regroupèrent toutes leurs forces.
16 Hadadèzer envoya des messagers pour faire venir les Araméens d’au-delà de l’Euphrate. Ceux-ci arrivèrent à Hélam, avec à leur tête Shobak, chef de l’armée de Hadadèzer.
17 David en fut informé. Il rassembla tout Israël, passa le Jourdain et parvint à Hélam. Les Araméens se rangèrent en face de David et engagèrent la bataille contre lui.
18 Mais les Araméens s’enfuirent devant Israël. David massacra parmi les Araméens sept cents attelages et quarante mille cavaliers. Il frappa Shobak, le chef de leur armée ; c’est là que celui-ci mourut.
19 Quand tous les rois qui servaient Hadadèzer se virent battus par Israël, ils firent la paix avec Israël et passèrent à son service. Et désormais, les Araméens eurent peur de porter secours aux fils d’Ammone.
Notre Soirée autour du thème de la PAIX et de ses symboles....
Colombe de la Paix par Pablo Picasso
Le monument de Clara Halter sur lequel est inscrit le mot paix en 49 langues sur de grands panneaux de verre, va quitter le Champ de Mars où il avait été inauguré par Jacques Chirac en l'an 2000.
Prière de Saint François d’Assise
Seigneur, fais de moi un instrument
de ta paix,
Là où il y a de la haine, que je mette l’amour.
Là où il y a de l’offense, que je mette le pardon.
Là où il y a de la discorde, que je mette l’union.
Là où il y a
de l’erreur, que je mette la vérité.
Là où il y a le doute, que je mette la foi.
Là où il y a le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.
Ô Seigneur,
que je ne cherche pas tant
à être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en
se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.
Prière de ??? (à venir)
Intro texte du Dimanche 01 Dec par Hubert:
1 le Sermon la montagne (source cahier d’évangile n° 94)
le Sermon la montagne existe sous deux formes : Luc et Matthieu
Les deux textes sont proches l’un de l’autre par leur contenu et leur plan. Ce sont des discours du Christ pour transmettre son enseignement aux disciples.
Chez Matthieu Le Sermon sur la montagne s’étend sur trois chapitres : 5, 6 et 7. c’est un long discours de 107 versets.
Chez Luc et Matthieu, le Sermon sur la montagne commence par les béatitudes qui constituent le socle de cet enseignement du Christ. La suite est une déclinaison du message des béatitudes. , ce sont des repères pour la mise en œuvre etc,.. sur le « comment faire »
Une particularité chez Matthieu, le passage sur l’accomplissement de la loi. « Je ne suis pas venu abolir la loi, mais l’accomplir » (Mt 5, 17). Dans son évangile, Matthieu s’adresse d’abord à des chrétiens issus du Judaïsme.
Nous allons étudier les derniers versets du chap 5 (V38 à V48) que l’équipe de préparation a trouvé adaptés à notre thème : défendre et préserver la paix.
Pour mieux comprendre le contexte, regardons rapidement ce qui précède. Donc la structure du chap 5 de St Matthieu
- V3 à V12 les béatitudes. Elles fonctionnent ensemble. On ne peut pas les séparer. Rappelons toutefois : « heureux les miséricordieux », « heureux les artisans de paix ». « Heureux les persécutés pour la justice.. à cause de moi », « car votre récompense est grande dans les cieux »
- V13 à V16. « Vous êtes le sel de la terre,... vous êtes la lumière du monde… » Jésus s’adresse explicitement à ses disciples, il leur parle de leur mission dans le monde. Être le sel qui donne de la saveur, être la lumière qui éclaire le chemin. Jésus leur dit en quelque sorte, je compte sur vous.
- V17 à V20 « je ne suis pas venu abolir la loi mais l’accomplir ». Jésus positionne son message par rapport à la foi du judaïsme. Tout ce qui a été construit au fil du temps. Depuis Abraham qui a été choisi par Dieu, en passant par Moïse et la loi qui lui a été confiée sur le mont Sinaï et la suite des prophètes. La loi ce n’est pas rien pour les juifs.
- à partir du V21 et jusqu’à la fin du chap 5 le texte fonctionne autour d’une successions d’antithèses ( à la Pourraque dans nos études de texte nous dirions des oppositions… rechercher les oppositions) qui font référence aux croyances et aux usages en vigueur, pour en prendre le contre pied. Ces antithèses portent sur des points précis de la vie en société. Il y en a 6.
Les deux premières portent sur les manifestations d’agressivité et de jugement envers autrui : injure, colère… La troisième porte sur la vie maritale, le sous titre donné par ce cahier d’Evangile est « mariage et fidélité ». La quatrième porte sur la parole donnée, les serments. Le sous titre donné ici est: « l’éthique de la parole ». Nous arrivons à la 5eme et la 6eme antithèses. Le texte que nous allons étudier maintenant.
2-La loi du talion. « Œil pour œil, dent pour dent » (source wikipedia)
Selon la majorité des avis rabbiniques et historiques-critiques, ce principe juridique exige, pour toutes les atteintes fautives à l'intégrité corporelle, une indemnisation appropriée de la part du coupable, afin d'interdire la vendetta, de la remplacer par un principe de proportionnalité du délit et de la peine et d'établir une égalité devant la loi pour les hommes et les femmes, les pauvres et les riches….
Les premiers signes de la loi du talion sont trouvés dans le Code de Hammurabi, en 1750 avant notre ère, dans le royaume de Babylone. Cette loi permet ainsi d’éviter que les personnes fassent justice elles-mêmes. Elle introduit un début d’ordre dans la société en ce qui concerne le traitement des crimes. Le Code d’Hammurabi se présente sous la forme d’une liste de plus de deux cents jurisprudences et nombre d’entre elles sont empreintes de cette juste réciprocité du crime et de la peine.
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu Ch 5 (38-48)
38 Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent.
39 Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre.
40 Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.
41 Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.
42 À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos !
43 Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
44 Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
45 afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
46 En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
47 Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
48 Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.