Vivre avec nos morts
Etre encore vivant avec ceux qui nous ont quittés ? Avec leur mémoire ? Avec ce qu'ils nous ont transmis ?
Comment arrivons nous à faire le deuil pour continuer ? Importance des rituels d'antan qui ont disparu aujourd'hui ?
Introduction. 2ème WE par Jean Bernard :
Vivre avec nos morts : avec leur mémoire, avec ce qu’ils nous ont transmis. Faire le deuil. Rôle et importance des rituels.
Voilà un sujet glamour ! Merci l’équipe qui a choisi le sujet de l’année….Vivre avec nos morts… chez les anglais aussi, no more, ça a un caractère un peu définitif : plus jamais … on ne les reverra, plus jamais on entendra leur voix…
Ce que je viens de faire, entre anglais et français, c’est l’exemple typique de réaction quand on aborde le sujet de la mort : une pirouette, histoire de parler d’autre chose, de dévier la conversation… tellement ça n’est pas naturel d’en parler, presque tabou…Sauf qu’aujourd’hui, c’est le vrai sujet, et à bien y réfléchir, bravo à l’équipe du 09 juillet : Ce thème s’inscrit parfaitement dans le fil des autres we, sur le thème annuel de : « La spiritualité dans le monde d’aujourd’hui » :
Le 1er WE : « le sacré a-t-il disparu de notre société ?où se situerait-il aujourd’hui ?Comment Jésus bouscule-t-il notre rapport au sacré ?
Le sens du sacré nous fait revenir aux racines de l’espèce humaine : ce qui différencie des primates supérieurs des hommes primitifs, c’est la présence de rites funéraires chez les hommes, pas chez les animaux, aussi évolués soient-ils. C’est le thème d’un roman philosophique de Vercors : « les animaux dénaturés » : le sens du sacré, reflété par le rite, est le fondement de l’espèce humaine.
Notre WE aujourd’hui, le 2ème : Je le détaillerai tout à l’heure.
Le 3ème WE : « Prier, à quoi ça sert ? » . En fait, ce sera plutôt : « La prière, c’est quoi ? pour quoi ? » Seront abordées les différentes formes de prière… et aussi pour ceux qui ne prient pas.
Le sujet de ce we (vivre avec nos morts) nous donne du recul sur la prière, pour surtout prendre conscience de « avec qui l’on prie » : Le hasard nous a fait un « clin Dieu », puisque nous avons préparé ce we le 1er Novembre, date qui nous rappelle la triple dimension de l’Eglise :
1) L’Eglise en marche : c’est nous : Nous avons une Bonne Nouvelle, qui nous donne le chemin pour vivre les Béatitudes, si on est croyant, ou pour vivre l’Amour si on a pas la foi, de toutes façons, c’est pareil, le but c’est d’aimer.
2) L’Eglise souffrante : en attente du bonheur sans fin d’être en présence de l’Amour Absolu. Pourquoi souffrante ? parce qu’en « phase de purification » au contact de cet amour absolu, qu’évoque le récit des NDE, je cite : «après une vision rapide de toute sa vie passée, dans cette lumière étincelante, au bout d’un tunnel », chacun perçoit, comme disait St Paul, tout le mal qu’il a fait, et tout le bien qu’il aurait pu faire…
Après cette étape de purification, où le plus long/difficile pourrait être de se pardonner soi-même ce que l’Amour Absolu a déjà noyé dans sa miséricorde infinie (« en un instant, l’Amour a tout brûlé » disait la petite Thérèse), après cette étape de purification, chaque âme passe au 3ème état de cette Eglise, comme nous les fêtons chronologiquement à l’envers: du 2 novembre (fête des défunts) au 1er (fête de tous les saints).
3) L’Eglise glorieuse : C’est cette évolution à laquelle nous sommes tous appelés, et en premier lieu, nos ancêtres et parents. L’Eglise l’évoque dans sa liturgie : « Nous te prions aussi pour tous ceux qui nous ont précédé dans la gloire du Père. Souviens-toi aussi de nos frères et de nos sœurs qui se sont endormis dans l'espérance de la résurrection, et de tous les hommes qui ont quitté cette vie : reçois-les dans ta lumière, auprès de toi.»
C’est donc avec l’ensemble de l’Eglise que nous pouvons prier, dont la communion des saints.
C’est important d’insister : Comme Marie Madeleine au tombeau, qui s’entend dire : « celui que tu cherches n’est plus là, il est ressuscité », l’Eglise nous dit de même : « Par notre Baptême nous sommes sauvés de la mort » et nous incite à retrouver celui que nous avons aimé, que nous pleurons non pas dans cette image passée imprimée dans notre mémoire, mais transfigurée, dans la communion des saints : C’est là qu’il nous faut regarder.
Le 4ème WE : « Guérir avec ses blessures, du corps à l’âme ». Quel rapport avec nos morts ? Il y en a dans les 2 sens
1) D’abord ceux qui ont pu nous blesser : ils ne sont plus là pour nous demander pardon, et nous restons avec eux sur un lien qui s’est rompu, ce qui nous laisse parfois une cicatrice difficile à refermer. Mais cette démarche de contrition, ils le vivent comme nous l’avons vu, au sein de l’Eglise souffrante, dans cette phase de purification au contact de l’Amour.
Et pourtant, écoutons des personnes comme X reconnue par l’Eglise comme ayant la mission d’écouter les âmes du purgatoire : tourmentées par leurs mauvaises actions passées, elles cherchent à réparer pour enfin « retrouver la paix ».
2) Ensuite, ceux que nous avons pu blesser : Ils ne sont plus là non plus pour que nous leur demandions pardon, mais là, c’est nous qui restons en souffrance… Lorsque nous avons vraiment ce désir de réparer et restaurer le lien interrompu, l’Eglise nous apporte une solution pour cela : déposer cette demande de pardon à l’intéressé, dans la prière avec la communion des saints, et la concrétiser avec un prêtre, dans le sacrement de réconciliation (comme son nom l’indique).
Si Dieu nous accorde sa miséricorde, qui est douce et infinie, comment celui que nous avons blessé n’en ferait-il pas autant, lui qui est au contact de l’amour infini ?
Le 5ème WE : « Les autres spiritualités » peuvent aussi nous parler de nos morts : Du culte des ancêtres en Asie, au questionnement du Shéol, de la femme rabbin Delphine Horvilleur dans son livre « vivre avec nos morts » : elle nous apprend que le Shéol, ce lieu où vont précisément « nos chers disparus », « ceux qui sont partis, qui nous ont quitté », le mot shéol en hébreu, veut dire « question » : « débrouillez-vous avec », nous dit-elle malicieusement!
Et puis, loin des spiritualités reconnues, il y a les chemins de traverse, souvent dangereux, surtout lorsqu’ils ont l’aspect d’une religion : Les Eglises diverses et variées, Scientiste, Mormone, Témoins de Jéhova, ou plus dangereuses : Vaudoue, médiums, diseuse de bonaventure, table tournante, où le portefeuille ou la raison en sortent rarement indemnes.
Leur point commun est souvent le désir de « garder un lien » physique avec le disparu : lien vocal ou visuel, de maitriser ce lien par delà la mort, et finalement, de le retenir, et non de le laisser partir.
Comment mieux terminer, que de vous rappeler l’espérance d’un poète plutôt anticlérical (mais était-il vraiment athée ?) :
« Toi l’auvergnat, quand tu mourras, quand le croquemort t’emportera, qu’il te conduise à travers ciel,
Au père Eternel… »
Présentation du week end :
Dans le titre : « Vivre avec nos morts », il y a d’abord « vivre », et sous tendue la question : « comment vivre avec nos morts» : Quand mon père est décédé brutalement la semaine de ses 60 ans, le compteur de vie de ma mère s’est arrêté à cette date, et chaque jour qui passait augmentait son regard en arrière, inhibant toute joie de vivre en elle, tout désir d’aller de l’avant, plus sûrement qu’une amarre retient un bateau à quai…jusqu’à son propre décès, finalement apaisée.
Dans notre société de l’hédonisme, de la consommation, la mort, ça fait tache !
La preuve : on essaie de la gommer, la supprimer, comme nous l’avions vu lors du we sur « l’homme augmenté » : le transhumanisme a encore de beaux jours devant lui…
Et lorsqu’on ne peut la supprimer, on rend la mort invisible, oubliée, cachée, cantonnée le + loin possible de nos lieux de vie : en hôpital, en EHPAD.
C’est aussi que la mort de nos proches nous renvoie à notre propre mort, avec toutes les interrogations et angoisses que cela suppose. La période d’un deuil, c’est un peu comme une « fenêtre spatio-temporelle » sur l’au-delà, çà éveille des questions qu’on ne se pose surtout pas au quotidien, d’autant moins que la mort est un « passage » ou une « impasse » que chacun aborde… avec confiance … ou avec angoisse, selon son expérience et ses croyances.
La science paradoxalement, apporte peut-être un éclairage + apaisant, en colligeant tous les récits de comas dépassés ou arrêts cardiaques ressuscités… de personnes qui décrivent toutes une expérience douce, qui leur a enlevé toute angoisse de cet évènement.
Nous avons préparé ce we le 1er novembre : C’est le hasard, pour ne pas dire l’hasard, car c’est justement avec Lazare que nous débuterons ce we cet AM. Nous l’avons pris dans l’évangile de Jean (pour la bonne raison que… c’est le seul à le relater).
La veillée sera très musicale, entrecoupée d’un débat sur une question que tout BB s’est 1 jour posée : « y a-t-il une vie après la vie intra-utérine ? »
Elle sera aussi ludique, malgré le sérieux du sujet, et certainement pas mortelle ! mais je ne vous en dit pas plus.
Le texte du lendemain dans St Luc, nous semblera plus paradoxal, en nous soulignant les amarres que nous avons à larguer pour suivre Jésus, et comment il nous aide à le faire.
L’eucharistie sera comme habituellement le point d’orgue du we, que nous célèbrerons avec l’Eglise glorieuse, par la litanie des saints.
Bon we à tous.
TEXTE No 1. Du Samedi 03 décembre 2022 Jn 11 ,01-46
01 Il y avait quelqu’un de malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de Marthe, sa sœur.
02 Or Marie était celle qui répandit du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. C’était son frère Lazare qui était malade.
03 Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. »
04 En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »
05 Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare.
06 Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait.
07 Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée. »
08 Les disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? »
09 Jésus répondit : « N’y a-t-il pas douze heures dans une journée ? Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ;
10 mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui. »
11 Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais aller le tirer de ce sommeil. »
12 Les disciples lui dirent alors : « Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé. »
13 Jésus avait parlé de la mort ; eux pensaient qu’il parlait du repos du sommeil.
14 Alors il leur dit ouvertement : « Lazare est mort,
15 et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! »
16 Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), dit aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! »
17 À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà.
18 Comme Béthanie était tout près de Jérusalem – à une distance de quinze stades (c’est-à-dire une demi-heure de marche environ) –,
19 beaucoup de Juifs étaient venus réconforter Marthe et Marie au sujet de leur frère.
20 Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison.
21 Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.
22 Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. »
23 Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. »
24 Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. »
25 Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ;
26 quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »
27 Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. »
28 Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t’appelle. »
29 Marie, dès qu’elle l’entendit, se leva rapidement et alla rejoindre Jésus.
30 Il n’était pas encore entré dans le village, mais il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe l’avait rencontré.
31 Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie et la réconfortaient, la voyant se lever et sortir si vite, la suivirent ; ils pensaient qu’elle allait au tombeau pour y pleurer.
32 Marie arriva à l’endroit où se trouvait Jésus. Dès qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. »
33 Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé,
34 et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. »
35 Alors Jésus se mit à pleurer.
36 Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! »
37 Mais certains d’entre eux dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »
38 Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre.
39 Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. »
40 Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »
41 On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé.
42 Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. »
43 Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! »
44 Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. »
45 Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.
1) 1) L’absence
2) Y’a-t-il une vie après la vie intra-utérine ?
3) « Le jour s’est levé sur une étrange idée, je crois que j’ai rêvé que ce soir je mourrai… » (Téléphone) 4) Et si je devais mourir demain, que ferais-je ?
5) « Chante, la vie chante… »
6) Texte : Ils sont nombreux, les bienheureux. Prière, bénédiction du soir
Y’a-t-il une vie après la vie intra-utérine ?
Dans la revue « Nature », une publication insolite a retenu mon attention, publiée par l’équipe de la Maternité Baudelocque (« CHU En clocque ») : Une forme de communication entre jumeaux in utero a pu être mise en évidence, à travers le liquide amniotique.
Cette découverte est absolument télépathante à plusieurs titres : par les perspectives qu’elle ouvre, et par le contenu des « conversations » ainsi enregistrées par les capteurs, entre les 2 embryons, baptisés un peu malicieusement à leur naissance ultérieure (il s’agissait de faux jumeaux) : Adam et Eve. Aucune confusion possible : ceux-ci sont tous deux munis d’un ombilic en bonne et dûe forme.
Adam est un pragmatique (déjà !) convaincu, conscient de « nager dans la réalité » d’un monde qu’il perçoit en toute rationnalité. Eve a une intuition (déjà ?) toute féminine, qui lui fait prendre un peu de recul par rapport à cet espace bien limité (surtout à 2 !) dans lequel ils évoluent depuis déjà quelques mois, et qui rétrécit au fur et à mesure de leur croissance…
Adam : Et tu crois qu’il y a vraiment une vie après la naissance ? (il a déjà quelques notions, le p’tit père Adam…)
Eve ; Bien sûr, tout le monde sait qu’il y a une vie après la naissance.
Adam : Mais alors, qu’est-ce qu’on ferait ici, dans ce monde limité, qui rétrécit de jour en jour ? Cette vie intra-utérine serait stupide, inutile, et sans aucun sens.
Eve : Et si on était un peu, comme qui dirait « en transit, en passage », pour grandir, se développer, devenir petit à petit apte à vivre ce qui nous attend après.
Adam : Ouais, l’espoir fait vivre ! Ca te rassure, de dire ça, ou alors, t’as bu un coup de méconium en trop ! Il ne peut pas y avoir de vie, après la naissance !
Eve : Et pourquoi donc ?
Adam : T’en connais, toi, des bébés qui sont revenus après la naissance, pour nous dire qu’une vie existe de l’autre côté ? Si personne n’est revenu, ça veut juste dire qu’y’a rien après, et qu’il faut profiter de notre seule vie possible : maintenant. ( et il fait un looping autour de son cordon, en chatouillant le menton de sa sœur du bout de son pied gauche)
Eve : Mais pourtant, il y a bien des signes d’une vie après la naissance. Je perçois plein de choses, sans pouvoir les comprendre vraiment, qui me disent qu’il se passe des choses de l’autre côté.
Adam : Ah oui ? Tu peux être un peu plus précise ?
Eve : Par moments, j’entends comme des voix, des bruits, des sons mélodieux, je perçois (ne rie pas) des vibrations : Sois attentif toi aussi, concentres toi, et si tu penses que c’est possible, tu pourras aussi les entendre. Et comme on est que 2 ici, ces sons, ou vibrations, ne peuvent venir que d’un autre monde, différent de cet utérus dans lequel nous avons toujours vécu.
Adam : Ma pauvre vieille … quelle imagination ! ça te fait tellement peur la naissance, que tu t’inventes tout ce cinéma pour te rassurer ? J’hallucine ! Tiens, des sons, je t’en fais autant que tu veux (re-looping, suivi d’un mouvement de crawl décroisé)
Eve : Il parait que quand on passe de l’autre côté, on voit une grande lumière, au bout d’un tunnel noir.
Adam : Ah ouais, classique : les NBE : Near Birth experiences, rapportées par des bébés lors de menaces de fausses couches. T’y crois, toi ?
Eve : Et après avoir traversé le tunnel et rencontré la lumière, nous verrons ….notre mère.
Adam : 0h oui, en plus, tu crois en une mère, toi ?
Eve : Oui, une mère bienveillante, qui prendra soin de nous, et nous protègera, car elle nous aime.
Adam : Ben voyons ! Mais réfléchis : si une mère débordante d’amour existait vraiment, ça se saurait : elle serait déjà venue nous voir ! Elle se montrerait, au lieu de nous laisser dans cet endroit qui rétrécit jour après jour.
Eve : Je t’assure, tu te trompes : Notre mère est partout autour de nous. Je ne sais pas comment, mais nous vivons et nous développons grâce à elle, grâce à l’amour qu’elle nous porte, dont elle nous enveloppe.
Adam : Bon, Y’a rien à dire : « De toutes façons, si la Mère n’existait pas, il faudrait l’inventer… » C’est bien ça ?
Eve : Et quand nous passerons de l’autre côté, elle sera là, et elle nous prendra dans ses bras…
Adam : Sauf que tu n’existeras plus, quand tu passeras de l’autre côté !
Eve : Comment peux-tu en être si sûr ?
Adam : Juste que sans ce cordon, relié à ton joli petit ventre, tu ne tiendrais pas 3 minutes : tout bébé avec une crête neurale normalement constituée sait bien que sans cordon, aucun moyen de recevoir l’oxygène et le sucre nécessaires à sa vie : Preuve par l’expérience ( Il fait une prise de kung fu et interrompt (ah oui, j’avais oublié de vous dire, mais la maman est chinoise) par une plicature le cordon ombilical de sa sœur).
Eve : Gloooooops. C’est malin, ! Ne recommence pas. Je sais bien tout ça aussi bien que toi.
Adam : Gardons les pieds sur le placenta : Je viens juste de te prouver scientifiquement que sans cordon, toute forme de vie est impossible.CQFD. C’était juste pour te convaincre.
Eve : Me convaincre de quoi ?
Adam : Ben, que sans cordon, la vie est impossible, tout simplement.
Eve : Mais pas du tout !
Adam : ???
Eve : Mais oui : Le cordon nous est indispensable ici, mais de l’autre côté, tout sera sûrement différent, et nous n’en aurons peut-être pas besoin…
Adam : Bon, j’abandonne.
Eve : Oui, après la naissance, le temps et l’espace seront différents, mais comment savoir ?: Comment imaginer autre chose que le noir, autre support que le liquide ? autres sens pour communiquer que ce qui me permet de te toucher , autres sons que ces vibrations, que nous percevons parfois ? Et puis, je sens qu’à travers ce cordon, à l’intérieur de moi, passent bien plus que de l’oxygène et du sucre : des ondes de sérénité, de la quiétude, une bienveillance qui aussi nous enveloppe, et qui me donne envie de prendre le risque de quitter cet endroit si rétréci, mais confortable et sécurisant. Oui, si j’ai cette intuition, je n’ai pas de certitude, mais je suis prête à prendre ce risque avec toi… si un jour ça se présente…
TEXTE No 2. Du Dimanche 04 décembre 2022 Lc 9 ,57-62 et 10,1-6
57 En cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. »
58 Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. »
59 Il dit à un autre : « Suis-moi. » L’homme répondit : « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. »
60 Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. »
61 Un autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison. »
62 Jésus lui répondit : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »
01 Après cela, parmi les disciples le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre.
02 Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
03 Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
04 Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin.
05 Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison.”
06 S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous.
07 Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison.
QUESTIONS
Lecture, structure du texte, plan, personnages, lieux, déplacements, temps….
1) Quelles sont les conditions (dans ce texte), pour suivre Jésus ?
2) Comment comprenez-vous l’articulation entre la demande de cet homme et l’envoi en mission ?
3) A l’éclairage de ce texte, quel sens pouvons-nous donner aux funérailles, obsèques, quel en est le sens ?
Et pour nous :
1) Quelles sont nos barrières, qui nous empêchent de suivre Jésus ? Nos morts sont-ils des obstacles à cela ? pour vivre et être heureux ?
2) Comment Jésus nous pousse-t-il à faire notre deuil ?
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