samedi 1 avril 2017

WE4 Se libérer de nos peurs, fautes et autres... Se libérer de la mort ?


« LIBERE NOS PEURS, SAUVE NOUS D’LA MORT SEIGNEUR » (bis, ter …)
…à marteler comme un slogan de manif !
Aujourd’hui, ce 4ème week-end débute par un slogan, et évoque un peuple en marche, un peu comme « la manif pour chacun » (si j’évoque  «  la manif pour tous », ça va faire désordre…) : si tout le monde marche dans la même direction, dans la vie et dans l’Eglise, chacun a son chemin propre, avec ses difficultés spécifiques, ses doutes, ses inquiétudes, tout ce qui nous retient en arrière, nous freine, nous retarde…
Pourtant, nous pensions avoir bien avancé, sur ce chemin de liberté :
Le 1er WE, à la suite des Hébreux, nous avions entendu Yavhé dire à Moïse :  « Je suis avec toi », et permettre que tout un peuple, Son peuple, puisse se libérer du joug de Pharaon, quitter une terre d’esclavage, en quelque sorte :  « larguer les amarres », et prendre la route de la terre promise, recouvrer sa liberté.
Avec le 2ème WE, nous avons vu combien il est facile de remplacer un oppresseur tel Pharaon, au-dessus de nos têtes, par des idoles : nos passions, nos pulsions intérieures, qui nous brident intérieurement aussi sûrement que ce que les hébreux subissaient de l’extérieur… Là aussi, le chemin de libération est intérieur : là où notre intelligence dit : « argent, pouvoir, possessions », notre cœur dit :  « Amour ».
Le 3ème WE nous donne le sens de ce que nous vivons, dans cette démarche de liberté, pour le vivre en vérité : Le jeûne du carême, par exemple, ne se limite pas à une suite de prescriptions ou d’interdits : Au-delà de cette démarche, Isaïe au chapitre 58 nous en a rappelé le fil conducteur : Jeûner au milieu des querelles, disputes, et en opprimant les ouvriers ou ceux qui dépendent de nous, ça n’a aucun sens, mais jeûner pour rassasier l’affamé, vêtir un homme nu ou héberger un pauvre sans abri, là est la vérité, car là est l’Amour.
Ce 4ème WE, nous verrons comment notre foi nous permet d’avancer, sur ce chemin de liberté, en nous donnant la force de demander à Jésus de nous libérer de nos pulsions intérieures, comme le possédé du texte de St Marc que nous aborderons cet après-midi, dont les démons intérieurs quittent cette prison de son corps, pour entrer dans celui des porcs, et les mener à leur perte (en un raccourci un peu osé pour ces démons : l'étonnant passage de Fleury-Mérogis, à Fleury-Michon !).
Jésus peut nous libérer de tout : Comme il le dit un jour à Zachée, « je suis venu guérir et sauver ce qui était perdu ». A cette parole de restauration, fait écho, plus fort encore, celle de résurrection, adressée aux disciples devant le tombeau de Lazare (mais Rabbi, il est mort depuis 4 jours). Et nous, quelles bandelettes avons-nous besoin de faire dérouler pour nous libérer ? Quelle zone de « nécrose, d’infarctus » dans notre cœur, a besoin d’être visitée, qui nous empêche de croire complètement à l’Amour ?

C’est ce que nous vivrons demain, à partir du Psaume 130 : « Du plus profond de mon âme, je crie vers Toi » : c’est pour répondre à ce cri, que Jésus, nous dit le credo, « est descendu aux enfers, et le 3ème jour, est ressuscité des morts » .
Il nous rejoint jusque-là, pour pouvoir guérir ce qui est mort en nous, pour pardonner en moi, ce que, selon la formule  « je ne me pardonnerai jamais » : car « si ton cœur te condamne, Dieu est plus grand que ton cœur » nous dit l’évangéliste. Là, notre foi rejoint notre espérance : car (je cite) : mon âme attend le Seigneur plus sûrement que le veilleur attend l’aurore : Et comme l’aurore n’a jamais manqué, là, c'est sûr que le Seigneur ne va pas se défiler…
Et tout ça, pour que Yavhé rachète Israël de ses fautes : quand on rachète une dette, et bien on l’annule, elle est effacée, y’en a plus, et quand c’est un homme, esclave, que l’on rachète, (de son maître, de ce qui l’enchaine intérieurement),et bien,… on le libère…
Alors quel programme que ce we ! Et contrairement à la politique, les promesses seront tenues : nous le croyons, nous en avons l’espérance, à la lumière de ce qui a déjà été libéré en nous !
 
SAMEDI 1er AVRIL 2017, quel poisson !
Marc 5,
1 Ils arrivèrent sur l'autre rive de la mer, au pays des Géraséniens.
2 Et aussitôt que Jésus eut débarqué, vint à sa rencontre, des tombeaux, un homme possédé d'un esprit impur: 3 il avait sa demeure dans les tombes et personne ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne, 4 car souvent on l'avait lié avec des entraves et avec des chaînes, mais il avait rompu les chaînes et brisé les entraves, et personne ne parvenait à le dompter. 5 Et sans cesse, nuit et jour, il était dans les tombes et dans les montagnes, poussant des cris et se tailladant avec des pierres.
6 Voyant Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui  7 et cria d'une voix forte: "Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut? Je t'adjure par Dieu, ne me tourmente pas!"
8 Il lui disait en effet: "Sors de cet homme, esprit impur!"
9 Et il l'interrogeait: "Quel est ton nom?"
Il dit: "Légion est mon nom, car nous sommes beaucoup." 10 Et il le suppliait instamment de ne pas les expulser hors du pays.
11 Or il y avait là, sur la montagne, un grand troupeau de porcs en train de paître.
12 Et les esprits impurs supplièrent Jésus en disant: "Envoie-nous vers les porcs, que nous y entrions."
13 Et il le leur permit. Sortant alors, les esprits impurs entrèrent dans les porcs et le troupeau se précipita du haut de l'escarpement dans la mer, au nombre d'environ 2.000, et ils se noyaient dans la mer.
14 Leurs gardiens prirent la fuite et rapportèrent la nouvelle à la ville et dans les fermes; et les gens vinrent pour voir qu'est-ce qui s'était passé.
15 Ils arrivent auprès de Jésus et ils voient le démoniaque assis, vêtu et dans son bon sens, lui qui avait eu la Légion, et ils furent pris de peur.
16 Les témoins leur racontèrent comment cela s'était passé pour le possédé et ce qui était arrivé aux porcs.
17 Alors ils se mirent à prier Jésus de s'éloigner de leur territoire.
18 Comme il montait dans la barque, l'homme qui avait été possédé le priait pour rester en sa compagnie.
19 Il ne le lui accorda pas, mais il lui dit: "Va chez toi, auprès des tiens, et rapporte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde."
20 Il s'en alla donc et se mit à proclamer dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans l'étonnement.
Questions :
Lire le texte à voix haute.
Analyser la structure : identifier les personnages, lieux, temps, déplacements, proposer un plan. Rechercher l’usage du singulier ainsi que du pluriel.
Identifier les peurs dans ce texte.
Qu’est ce qui libère ?
L’unité est-elle source de liberté ?
Où rencontrons-nous la vie et la mort ? Comment pouvons-nous nous ouvrir vers la vie ? (en nous, chez l’autre).
A la lumière des personnages dans ce texte, est-ce que les autres entravent votre liberté, ou au contraire, participent-ils à votre liberté ? Comment  amenez-vous les autres à leur liberté  ?
 
Le retour du fils prodigue selon Rembrandt
Ce tableau est un continent. Rembrandt, qui n’acheva pas cette toile, la considérait comme le résumé de toute sa vie. Attardons-nous, pour mieux entrer dans la compréhension du pardon selon Rembrandt, sur deux personnages secondaires :
 A droite du tableau, un peu en retrait, droit comme la justice, un homme figé, presque statufié dans sa vertu, bouche fermée, barbe et regard stricts, regarde, un bâton en main, la scène de réconciliation entre le père et le fils prodigue.
Traits pour traits, il ressemble au père. En est, en quelque sorte, son double (physique) et son inverse (spirituel), son négatif – au sens d’un négatif photographique. Même manteau, même barbe, même nez. Il lui ressemble comme un frère. Mais un frère en justice, en raideur, en jugement. Ce frère jumeau du père, plus jeune que lui, observe ces retrouvailles tout en restant sur son quant-à-soi. Il semble l’observer avec une évidente réprobation. Il ne se laisse pas aller ; lui, « ne tombe pas dans le panneau ». Il est là, dans l’ombre. Ses sourcils noirs assombrissent son regard. Ce frère jumeau du père, partie prenante du tableau, est, en quelque sorte, le pôle négatif de cette rencontre. Cet autre père, qui est-il ? Les Évangiles n’en parlent pas. Rembrandt l’a ajouté. Ses mains sont fermés, crispées sur elles-mêmes. Il les tient, ne les ouvre pas, empêche qu’elles s’ouvrent. Sa volonté est ferme, ses mains repliées, son cœur tenu en laisse. Et il en va de même pour ses vêtements : son manteau est fermé, sa tête est protégée par un turban ou un casque. Il est couvert, recouvert. Il se protège. Péguy dirait de lui qu’il ne mouille pas à la grâce, ne souhaite pas s’attendrir. De tous les personnages du tableau, il est le plus hermétique à la joie des retrouvailles et reste dans son refus. Il est dans le refus, se replie sur lui. Se tient en raideur pour mieux se tenir éloigné de ce bonheur des retrouvailles. Il est en clôture d’être.
Comment, dans ce tableau, ne pas éprouver cette tension dramatique, entre, d’une part, la lumière ronde du père et de son fils et, d’autre part, l’ombre sévère du frère jumeau du père ! Le père, le vrai, regarde le fils en lumière, ébloui par sa joie et celle de son fils. Le frère jumeau du père regarde le fils prodigue avec une sévérité distante. Il est fermé ; le père est ouvert. Il ferme les mains ; le père les ouvre. Il s’appuie sur sa canne toute droite ; le père s’appuie sur son fils. Il domine la scène ; le père s’arrondit sur son fils.
Second personnage secondaire : le fils obéissant, caché derrière une colonne derrière laquelle il s’est réfugié, est présent lors de ces retrouvailles. Il n’est pas en dehors de la maison, dans les champs, mais, contrairement à ce que nous en dit l’apôtre Luc, il est, selon Rembrandt, dans la maison et, curieux, intrigué, il sort la tête – une tête confiante. Les mains et le corps restent dans l’ombre.
Rembrandt ne peint pas un fils courroucé, figé dans sa certitude d’être celui qui, par son obéissance, mérite l’amour de son père et est indigné de sa générosité aveugle à l’égard du revenu le ventre creux. Le fils aîné, selon Rembrandt, regarde, de loin, par dessus l’épaule de son père, avec une bienveillance infinie, ce frère revenu du pays de la famine. Il ne s’apprête pas à bouder son père et le couvrir de reproches. Il est là, en retrait, guetteur discret mais sincère, les cheveux blonds et vaporeux, les yeux grands ouverts. Il regarde cette scène de retrouvailles qui est aussi la sienne. Il retrouve son frère. Il ne se drape pas dans son amour de rigueur et ne rejette pas son frère revenu au bercail affamé et en guenilles. Complice, il contemple ces retrouvailles et fait corps avec elles.
Rembrandt renverse les termes de la parabole : les deux frères sont en complicité plus qu’en haine ; quant aux deux « pères » ils sont en opposition – comme s’opposent l’amour et la justice. Contrairement au texte de l’apôtre Luc, l’opposition est moins fraternelle que paternelle. Ainsi le centre se déplace.
Cette parabole devient celle du père accueillant. Pourquoi ce déplacement ? Dans le texte des Évangiles, la paternité généreuse, figure de la paternité divine, va de soi, alors que pour Rembrandt cette évidence est un mystère à comprendre par les hommes. Considérons que la parabole des évangiles est dite par le Christ et est adressé aux hommes, afin que ceux-ci comprennent le mystère de l’amour paternel de Dieu. La « parabole » peinte par Rembrandt part du mystère de la paternité humaine (celle de Rembrandt avec son fils Titus) pour s’approcher de la paternité divine. Démarche inverse. Deux côtés d’un même miroir. Ainsi, pour Rembrandt, si la paternité généreuse est une évidence, elle ne l’est qu’après avoir surmonté le jugement – celui manifesté par le frère jumeau du père. Le jugement précède l’accueil qui contient le pardon. Le père ne pardonne pas – comme s’il jugeait et, dans un second temps, pardonnait. Il est en paternité. Son être est paternel, pétri de ce pardon naturel pour autant qu’il ait, en humanité, surmonté le jugement. Le fils prodigue voulait s’approprier la part d’héritage. Il voulait avoir les biens, ce qui se compte, se partage en deux, se divise à part égale. Il prit son bien, compta sa part, s’en alla au loin et, en terre de famine, épuisa son avoir en même temps qu’il épuisait son être filial. Pauvre, il s’en retourna. Double pauvreté. Il avait perdu l’avoir (l’héritage) ; il retrouva l’être (la filiation et la fraternité) et de surcroît les biens de son père.
Parabole paternelle, disions-nous, et non filiale. Le père, quand il accueille le fils, ouvre les bras, penche la tête et pose ses mains sur lui. Une main, plus féminine, celle de gauche pour nous, est posée sur le dos de son fils tandis que l’autre, plus ferme, plus masculine, tient son fils. Non seulement il voit son fils, mais, avec ses mains, il se réconcilie tout entier, en masculin et en féminin, avec lui. Et cette posture du père, penché en avant, les bras arrondis autour du fils, le dos voûté, crée un ovale – une amande de (re)naissance et de virginité retrouvée. Le fils qui était mort est revenu à la vie. Il est re-trouvé, re-né en entrant dans cette conque de la réconciliation. Le père accueille et, dans le geste même de son accueil, offre son pardon sans rien attendre d’autre que la fin de cette rupture de ban dont il souffre. Il remet son fils perdu dans sa maison ; lui redonne la virginité filiale perdue ; lui remet ses dettes. Jubilé (pour les dettes), baptême (pour cette nouvelle naissance), ré-conciliation (pour ces retrouvailles) : tout est présent dans ces deux bras en ovale posés, sans contrainte ni à contre-cœur, sur le fils perdu et retrouvé. La main de gauche dit la liberté du fils ; celle de droite la foi du père. Le fils n’est pas piégé il s’abandonne ; le père ne le tient pas (comme on tient un enfant par l’argent), il a confiance en lui. Et tout provient, en définitive, de la paternité souffrante dans cette attitude, ce geste, cette foi. Depuis le partage de l’héritage et le départ du fils, le père est en mal de paternité, en désespoir de filiation. Et quand il le retrouve, il se retrouve lui-même. Les retrouvailles sont doubles. Le père et le fils se précipitent l’un vers l’autre. Le fils s’abandonne en son père qui l’accueille ; le père s’abandonne dans son fils. Ils se penchent chacun l’un vers l’autre et se retrouvent ; et en se retrouvant retrouvent cette filiation et cette paternité jusqu’alors douloureuses.
Et, quand il regardait, sur le chemin, si son fils revenait et qu’il le vit devant lui, penaud, lui confessant son indignité filiale, que vit le père avant tout ? Il vit les vêtements et surtout les chaussures de son fils – que nous voyons au premier plan sur le tableau. Chaussures usées jusqu’à la corde, râpées par les chemins du retour, frottées sur les pierres. Et le fils vient, au bout de son pas, à genoux, au pied de son père. Il s’est lui même répudié – ce qui veut dire, au sens premier, qu’il s’est repoussé du pied. Et c’est justement les pieds du fils que nous voyons en premier. Au loin, dans l’isolement et l’exil volontaire, et après avoir entendu en lui ce sursaut filial, cette insurrection d’âme, il s’est remis sur pied, a marché et, les pieds usés jusqu’à la corne, se retrouve maintenant à genoux, plein du désir de reprendre pied dans cette maison qui fût autrefois la sienne.
Le père, sur le seuil de la maison, sait que son fils fut un renégat. Il sait surtout qu’il lui fit défaut. Non pas seulement un défaut d’héritage mais surtout un défaut d’être-paternel. Le fils a mis le père en défaut de paternité ; et le fils, lui-même, de son propre chef, s’est mis en défaut de filiation. Double défaut que cette réconciliation vient combler. Comment le fils doit-il entrer dans la maison paternelle qu’il a désertée ? Il y entre par cet ovale de la réconciliation qui est une sorte de sacrement paternel. Le père et le fils sont tous les deux en manque. Un lien fut rompu ; un lien se restaure ; une relation se rétablit ; une liaison se re-forme – ce qui est une autre manière de parler de re-ligion (re-ligare, re-lier). Séparés, l’enfant et le père étaient hors lien, en souffrance de lien – ce lien (bond) dont se réclame Cordélia lorsqu’elle proclame sobrement son amour filial devant le Roi Lear, son père. En partant avec la moitié des biens, le fils avait rompu le lien d’héritage qui le reliait au père ; et le père n’avait plus, dés lors, ce lien d’héritier putatif qu’il avait avec son fils. Jusqu’à cet instant des retrouvailles, ils n’étaient plus en liaison ou, pour dire mieux, en religion l’un avec l’autre. Le père et le fils étaient devenus, l’un pour l’autre, des athées – en rupture de lien, de ban, en désunion. Athéisme voulu pour le fils ; athéisme subi pour le père. Que fait l’enfant prodigue ? Il pose sa tête contre le cœur de son père. Il pose son front, son esprit sur ce cœur de pardon. Il s’agenouille, tient la robe de son père, tend à s’incorporer à lui. Et, par ce sacrement paternel, le fils (re)entre en re-lation, en re-ligion avec son père. Il quitte sa déshérence, son athéisme, son isolement, sa dé-liaison. Tel est le point culminant de cette réconciliation dans laquelle nous introduit Rembrandt.
Damien Le Guay
DIMANCHE 2 AVRIL 1017
Psaume 130,
1 Cantique des montées.
   Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur
2 Seigneur, écoute mon appel. Que ton oreille se fasse attentive à l'appel de ma prière!
3 Si tu retiens les fautes, Yahweh Seigneur, qui subsistera?
4 Mais le pardon est près de toi, pour que demeure ta crainte.
5 J'espère, Yahweh, elle espère, mon âme, en ta parole;
6 mon âme attend le Seigneur plus que les veilleurs l'aurore;
7 qu'Israël attende Yahweh! Car près de Yahweh est la grâce, près de lui, l'abondance du rachat;
8 c'est lui qui rachètera Israël de toutes ses fautes.
Questions :
Lire le texte à voix haute.
Analyser la structure : identifier les personnages, lieux, temps, déplacements, proposer un plan.
Quelle différence y a-t-il entre craindre le Seigneur et avoir peur de lui ?
Quelle image nous faisons nous de Dieu avec ce texte ? Est-elle justifiée ?
Où est la liberté d’Israël dans sa relation avec Dieu ?
Et aujourd’hui : Qu’est-ce qu’une faute ? Acceptons-nous de pardonner, d’être pardonné ? Est-ce que le pardon est une condition à la liberté ?
Que craignons-nous ? Où est ma liberté devant le choix de Dieu de me racheter ?
 

WE3 La vérité vous rendra libre ! 4-5 fev2017

La vérité, Quelle vérité ?

Depuis St Augustin, nous savons que ce Dieu que nous cherchons parfois bien loin, c’est au-dedans de nous que nous pouvons le trouver, au cœur de notre cœur…
Cette liberté, à laquelle nous aspirons, n’est pas non plus extérieure à nous, et ce n’est pas une météo spirituelle extérieure à nous, qui déterminera le degré de liberté de notre vie.
Que ce soit une petite brise, un doux zéphyr pour caresser notre quotidien dans le sens du poil, sans trop nous déranger, ou un mistral impétueux, voire un typhon qui va chambouler nos engagements, c’est nous qui décidons : à la mesure de notre désir de nous laisser interpeler, interroger, changer, chambouler, et, peut-être : convertir ?
Les étapes proposées cette année sur ce chemin de liberté, suivent  d’une certaine façon, l’itinéraire de tout  chemin : Rappelez vous :
Le 1er WE : L’esclavage, c’est un peu le point de départ de tout chemin de liberté, là d’où l’on vient : ce dont on nous a chargé durant notre éducation, et qui n’est pas de nous, qui nous entrave encore  aujourd‘hui, si nous n’en avons pas encore brisé les chaines. L’esclavage qui nous pousse à nous libérer de nos aliénations. Nous avons perçu durant ce 1er we, tous les pays d’Egypte que nous avions à quitter, comme ces réfugiés et migrants… qui reflètent aussi en miroir nos migrations intérieures.
Durant le 2ème WE, nous avons essayé de cerner les idoles dont nous nous sommes nous-même chargés, qui nous entravent, nous ralentissent, auxquelles nous nous sommes « attachés » (comme l’expression est banale et juste à la fois !)  et dont nous avons à nous alléger :
--- Dans le 1er texte de l’Exode, nous avons perçu combien le peuple hébreu était dérouté, perdu, durant l’absence prolongée de Moïse, parti chercher les tables de la loi : Ils avaient perdu leur guide, et c’est bien une idole pour marcher devant eux, qu’ils demandent à Aaron : Il est décidément plus facile de suivre et obéir un chef qui nous devance, plutôt que de chercher en soi la direction à prendre…au risque de se tromper…
--- Le texte lu à la veillée de Khalil Gilbran, sur le thème de la liberté, ne nous redit pas autre chose, par contraste: Un dictateur n’a de prise sur son peuple que parce que chacun a accepté intérieurement cette autorité dévoyée, que ce soit par intérêt, par peur, de perdre sa vie, ou de risquer celle des siens: Abattre un tyran suppose d’avoir au préalable détruit le trône qu’on lui a dressé dans notre esprit ! Et la liberté ne devient pas un but à atteindre, mais un moyen de progresser…  « en toute liberté » !
--- L’évocation d’un passage du film « La liste de Schindler » retrace un chemin exactement contraire au texte de l’Exode: Le peuple s’est détourné de Yavhé, pour se réferrer à une idole. Schindler, lui, fonde son usine par appât du gain, quitte à profiter du malheur des juifs dont il se sert comme main d’œuvre à bon marché (c’est un euphémisme !). Au fil des mois, au contact de ses ouvriers, il découvre où est la vraie richesse, et n’a plus désormais qu’une seule obsession : en racheter le plus possible, jusqu’à la ruine, pour en sauver un maximum…
La veille de l’arrivée des alliés, ses ouvriers voulant lui témoigner leur reconnaissance, ont l’exacte démarche inverse du peuple de l’exode, tout en vivant aussi le verset No 4 : « ayant pris l’or de leurs mains, ils le fit fondre dans un moule pour en faire une nouvelle alliance » : Là où les hébreux mettent en commun des bijoux, superflu qui leur est extérieur, eux arrachent une part d’eux même, leurs dents, pour couler l’anneau destiné à lui sauver la vie : « celui-ci est un homme juste» gravé en hébreu.
---L’évangile de Matthieu, en point d’orgue des textes précédents, nous rappelle que « Là où est ton trésor, là aussi est ton cœur », et nous interroge chacun : « qu’est-ce qui est essentiel pour toi ? sur quel modèle de société cela débouche-t-il ? Comment exerçons-nous notre liberté, pour être en harmonie avec notre cœur ?

Ce 3ème WE se présente un peu comme un prélude au temps du Carême à venir : A la suite de Jésus, 40 jours dans le désert pour se dépouiller peu à peu de tout ce qui, dans sa vie terrestre, peut contrarier sa mission, jusqu’ à pouvoir dire : « ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne ».
Le texte d’Isaïe nous révèle un jeûne libérateur, fruit d’un vrai combat spirituel : celui qui défait les chaînes injustes, et brise tous les jougs ! Nous pourrons prendre conscience en groupes, si cela est donné, de la façon dont cette libération a suscité la lumière et la guérison de blessures dans notre vie(v8).
Quant à l’évangile  de St Jean, il nous simplifie la feuille de route : « si vous demeurez dans ma parole, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libre ».
Jean 8 – 31.47

31 Alors il dit aux Juifs qui avaient cru en lui: «Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, 32 vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres.» 33 Ils lui répondirent: «Nous sommes la descendance d'Abraham et nous n'avons jamais été esclaves de personne. Comment peux-tu dire: 'Vous deviendrez libres'?34 «En vérité, en vérité, je vous le dis, leur répliqua Jésus, toute personne qui commet le péché est esclave du péché. 35 Or, l'esclave ne reste pas pour toujours dans la famille; c'est le fils qui y reste pour toujours.36 Si donc le Fils vous libère, vous serez réellement libres.

35 Or, un esclave ne fait pas partie de la famille, un fils, lui, en fait partie pour toujours.
36 Si donc c'est le Fils qui vous donne la liberté, alors vous serez vraiment des hommes libres.
37 Je sais que vous êtes les descendants d'Abraham. Pourtant, vous cherchez à me faire mourir parce que ma parole ne trouve aucun accès dans votre cœur.
38 Moi, je parle de ce que j'ai vu chez mon Père. Quant à vous, vous faites ce que vous avez appris de votre père.
39 Notre père à nous, répondirent-ils, c'est Abraham. Eh bien, leur répliqua Jésus, si vous étiez vraiment des enfants d'Abraham, vous agiriez comme lui6.
40 Au lieu de cela, vous cherchez à me faire mourir. Pourquoi ? Parce que je vous dis la vérité telle que je l'ai apprise de Dieu. Jamais Abraham n'a agi comme vous.
41 Vous agissez exactement comme votre père à vous ! Mais, répondirent-ils, nous ne sommes pas des enfants illégitimes. Nous n'avons qu'un seul Père : Dieu !
42 Si vraiment Dieu était votre Père, leur dit Jésus, vous m'aimeriez, car c'est de sa part que je suis ici et c'est de sa part que je suis venu au milieu de vous. Je ne suis pas venu de ma propre initiative, c'est lui qui m'a envoyé.
43 Pourquoi ne comprenez-vous pas ce que je vous dis ? Parce que vous êtes incapables de recevoir mes paroles.
44 Votre père, c'est le diable, et vous voulez vous conformer à ses désirs. Depuis le commencement, c'est un meurtrier : il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il ment, il parle de son propre fond, puisqu'il est menteur, lui le père du mensonge.
45 Mais moi, je dis la vérité. C'est précisément pour cela que vous ne me croyez pas.
46 Qui d'entre vous peut m'accuser d'avoir commis une seule faute ? Si je dis vrai, pourquoi ne me croyez-vous pas ?
47 Celui qui appartient à Dieu écoute les paroles de Dieu. Si vous ne les écoutez pas, c'est parce que vous ne lui appartenez pas.

Proposition de travail :
Lire le texte à haute voix.
Analyser la structure du texte, proposer un plan
Identifier les personnages, les lieux, les déplacements, les temps
Relever les omissions, les répétitions…

  1. Qu’est-ce que ce texte nous dit de la vérité ?
  2. Quelle relation faîtes-vous entre la vérité et le "diable"  dans ce texte ?
  3. Est-ce que la liberté est un héritage ?
Comment ce texte nous rejoint dans notre vie ?
  1. Quelle vérité dans nos vies fais de nous des hommes libres ?
  2. Où trouvez-vous votre vérité ?
Isaie  58,6-10
3Que nous sert de jeûner, si tu ne le vois pas ? De mortifier notre âme, si tu n'y as point égard ? -Voici, le jour de votre jeûne, vous vous livrez à vos penchants, Et vous traitez durement tous vos mercenaires.
4Voici, vous jeûnez pour disputer et vous quereller, Pour frapper méchamment du poing ; Vous ne jeûnez pas comme le veut ce jour, Pour que votre voix soit entendue en haut.
5Est-ce là le jeûne auquel je prends plaisir, Un jour où l'homme humilie son âme ? Courber la tête comme un jonc, Et se coucher sur le sac et la cendre, Est-ce là ce que tu appelleras un jeûne, Un jour agréable à l'Eternel ?
6Voici le jeûne auquel je prends plaisir : détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude, renvoie libres les opprimés, et que l'on rompe toute espèce de joug ;
7Partage ton pain avec celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile ; Si tu vois un homme nu, couvre-le, et ne te détourne pas de ton semblable.
8Alors ta lumière poindra comme l'aurore, et ta guérison germera promptement ; ta justice marchera devant toi, et la gloire de l'Eternel t'accompagnera.
9Alors tu appelleras, et l'Eternel répondra ; tu crieras, et il dira : Me voici ! Si tu éloignes du milieu de toi le joug, les gestes menaçants et les discours injurieux,
10Si tu donnes ta propre subsistance à celui qui a faim, si tu rassasies l'âme indigente, ta lumière se lèvera sur l'obscurité, et tes ténèbres seront comme le midi.

 Proposition de travail :
Lire le texte à haute voix.
Analyser la structure du texte, proposer un plan
Identifier les personnages, les lieux, les déplacements, les temps
Relever les omissions, les répétitions…
1.    Où est-il question de vérité ?
2.    Comment ressentez-vous "la gloire de Dieu" ?

Comment ce texte nous rejoint dans notre vie ?
1.    Quels sont nos moyens pour rejoindre la vérité ?
2.    Y-a-t’il un bien, un mal, est-ce une loi pour nous ?
3.    Quels sont nos jougs ? Comment s’en libérer ?

WE2 Se libérer de nos idoles... 3-4 déc2016

Face aux différents fondamentalismes ethniques, nationalistes et religieux, comment résister aux intégrismes qui atteignent nos libertés ? Quelles sont nos nouvelles idoles et tentations ? Résister ou vivre avec ?
Avec les Veaux d'or (Ex32) et la monnaie de César (Luc 20, 20-26), regardons le sens de nos actes

E-DOLLS, IDOLES et autres GADGETS
Dans l’invitation au 1er we de cette année,  le titre m’a accroché : « Un vent de liberté souffle sur la Pourraque » … Oui, mais quel vent ? une petite brise, un doux zéphyr pour caresser notre quotidien dans le sens du poil, sans trop nous déranger, ou un mistral impétueux, voire un typhon qui va chambouler nos engagements, ce que nous vivons ? Là encore, c’est notre liberté qui décidera : à la mesure de notre désir de nous laisser interpeler, interroger, changer, chambouler, et, peut-être : convertir ?

Les étapes proposées cette année pourraient suivre d’une certaine façon, le thème proposé il y a 3 ans, sur  «  Le chemin » : Rappelez vous :
Le 1er WE : L’esclavage, c’est un peu le point de départ de tout chemin de liberté, là d’où l’on vient : ce dont on nous a chargé durant notre éducation, et qui n’est pas de nous, qui nous entrave encore aujourd‘hui, si nous n’en avons  pas encore brisé les chaînes.
Ce 2ème WE, il nous faut cerner les idoles dont nous nous sommes nous même chargés, qui nous entravent, nous ralentissent,  dont nous avons à nous alléger : Sans parler de la Rolex avant 50 ans, la liste peut rapidement s’avérer très longue… on se fait confiance pour ça !
-- L’argent est celui auquel on pense en 1er : l’homme ne peut servir 2 maitres, nous dit un texte de l’évangile… que justement, nous étudierons cet AMidi . Céder à une idole nous éloigne invariablement de l’Amour : c’est ce que nous verrons ce soir à la veillée. , et comment au contact de l’amour véritable, la révélation peut être douloureuse,  de tout ce que nos idoles nous ont empêché de vivre…
-- l’orgueil, souvent évident, dans la rubrique : « c’est moi qui ai la plus grosse » : armée, voiture, maison, situation, tête, etc…, mais parfois plus caché ; «  merci mon Dieu, de m’avoir créé comme je suis, bien sous tous rapport et pas comme ce publicain… »
-- nos représentations du monde, nos critères de normalité, nos représentations de Dieu, pour lesquelles on pourrait se fâcher avec des amis, pour lesquelles certains ont tué, des croisades au Jihad, en passant par la St Barthélémy…    Dieu est invariable, mais notre façon de le voir peut évoluer : c’est ce qu’ont vécu les Hébreux au désert, en se détournant de Dieu, dès que Moïse a le dos tourné, pour mieux le retrouver par une nouvelle alliance.
Durant la veillée, nous percevrons combien la découverte du vrai amour, peut desciller nos yeux, combien celui-ci peut être douloureux…

INTRO

Exode 32,14 : 40 jours et 40 nuits, 40 ans de désert

 Image de Dieu : La liberté fait peur. Moïse absent, les hébreux se dépêchent de créer un nouveau dieu, « qui marchera à notre tête », «  que l’on pourra suivre ».Un dieu « tout-puissant », à qui l’on peut demander des faveurs », un dieu exigeant, asservissant, à qui on donne de l’or pour en faire la représentation par une statue.

 Dans ma vie, Quand Dieu tarde, se fait moins présent, il reste le tarot, l’astrologie. Sinon, comment continuer à tout maitriser ?
VEILLEE
L’extrait du film que nous avons failli voir ce soir est tiré de la liste de Schindler. Il est calqué sur le texte de cet après-midi : c’est la même chose, sauf que c’est tout le contraire, l’exact contre-pied :
  • Le peuple juif qui suit son dieu depuis la fuite hors d’Egypte, finit par se construire une idole, en forme de veau d’or. Schindler, lui, a déjà son idole, l’Argent : Il a flairé la bonne affaire, en créant une usine à main d’œuvre bon marché, et tant pis s’il s’enrichit sur le dos des juifs, menacés de mort.
  • Au début, la rentabilité de l’affaire, au fil des contrats passés avec les nazis, lui attire fort logiquement inimitié et animosité, de la part des salariés, mais au fil des mois , des rencontres, les employés s’individualisent, s’humanisent, et à l’indifférence, fait place le respect, la compassion : c’est une autre forme de richesse que découvre Schindler au fil de ces rencontres.
Le passage se situe à la fin de la guerre : les alliés ont débarqué, progressé à marche forcée, et vont atteindre l’usine Schindler, provoquant devant eux la fuite des nazis : pour les juifs, c’est la délivrance assurée le lendemain, et pour Schindler, la mort : s’il part avec les nazis, son double jeu est découvert, et c’est une balle dans la nuque, s’il reste, c’est la mort comme collaborateur des nazis, et exploiteur de juifs. Conscients au contraire que Schindler a sauvé un maximum de juifs, ceux-ci décident de le sauver à leur tour, en lui donnant un anneau, sauf-conduit où ils gravent « celui-ci est un juste » pour témoigner de sa bonne foi.
  • Là aussi, il est question d’or, que l’on arrache, que l’on met en commun, mais il ne s’agit pas de bijoux, d’ornements extérieurs, mais de dents : c’est une part d’eux même, que ce peuple arrache. On voit sous nos yeux s’incarner le verset No 4 : « ayant pris l’or de leurs mains, il la fit fondre dans un moule pour en faire une nouvelle alliance 
  • A la remise de l’anneau, les ouvriers le pressent de partir, pour sauver sa vie. Lui les regarde tous, ne peut les quitter : Au fil des mois, son « devoir d’homme », une compassion logique, l’a incité à en sauver le plus possible, mais là, il est touché par cette reconnaissance, cet amour disons le, et il s’effondre en regardant sa voiture : « mais que ne l’ai-je vendue, j’aurais pu en sauver 10 de plus, et ce manteau, encore 5 , cette insigne en or, encore 2 que je n’ai pas sauvé… » C’est un peu comme ça que je me représente le purgatoire : non pas le jugement extérieur d’un Dieu maitre de tout, mais l’âme, au contact d’un amour absolu qui dépasse tout ce que nous avons pu connaître, prend conscience du bien que nous aurions pu faire, et que nous n’avons pas fait.
  • Cet A Midi, nous avions un Dieu « vengeur », qui juge et condamne, Ici, c’est notre cœur qui nous condamne, et c’est bien plus douloureux…
La Liberté

Et un orateur dit, Parle-nous de la Liberté.

Et il répondit : Je vous ai vu vous prosterner aux portes de la cité et dans vos foyers, et vous vouer au culte de votre propre liberté, Comme les esclaves qui s'humilient devant un tyran et le louent, alors qu'il les anéantit.

Oui, dans le bosquet du temple et dans l'ombre de la citadelle, j'ai vu les plus libres d'entre vous porter leur liberté comme un joug ou des menottes.
Et mon coeur saigna en moi ; car vous ne pouvez être libre lorsque vous forgez une chaîne du désir même de la liberté, et quand vous ne cessez de parler de la liberté comme d'un but et un accomplissement
.
Vous serez libre en vérité non pas quand vous jours seront sans tourments et vos nuits sans un désir ou un chagrin, Mais d'avantage quand ces choses étrangleront votre vie,

En vérité ce que vous appelez liberté est la plus solide de ces chaînes, bien que ses anneaux scintillent au soleil et éblouissent vos yeux.

Et à quoi voulez-vous renoncer dans votre quête de la liberté, si ce n'est à des parcelles de vous même ?
S'il existe une loi injuste que vous voudriez abolir, cette loi fut écrite de votre propre main sur votre propre front. Vous ne pouvez l'effacer en brûlant vos tables de la loi,

Et s'il existe un tourment que vous voudriez dissiper, le siège de cette crainte est dans votre coeur et non dans la main du tourment.
Vraiment, toutes les choses se meuvent dans votre être en une continuelle étreinte fatale ; ce que vous désirez et ce que vous redoutez, ce qui vous attire et ce qui vous répugne, ce que vous poursuivez et ce que vous voulez fuir.

Ces choses se meuvent en vous comme la lumière et l'ombre, en couples enlacés. Et quand l'ombre se dissipe et disparaît, la lumière qui persiste devient l'ombre d'une autre lumière.