dimanche 27 février 2011

Week End du 29-30 Janvier 2011

« Comment Jésus nous Bouscule et nous déplace……
Dans notre relation aux autres »


Introduction par Mickaël :

Bonjour et bonne année à tous.

Nous voilà de retour à La Pourraque après notre escapade varoise de décembre.
Nous voilà de retour au cœur de notre parcours de réflexion après les fêtes de fin d’années.
Nous voilà de retour au cœur de l’Evangile de Marc pour aborder le thème de ce week end. Comment Jésus nous bouscule et nous déplace dans notre relation aux autres.
Une fois de plus, nous allons nous confronter aux textes choisis par l’équipe de préparation et nous allons tenter de voir comment cette histoire vieille de 2000 ans est toujours d’actualité et comment cette parole nous interpelle, nous bouscule et nous déplace. Avant de laisser la parole à Laurence, je vais vous retracer rapidement le chemin parcouru. Nous sommes à mi-chemin de ce parcours, aussi est il bon de se rappeler les étapes précédentes.
En octobre, nous avons travaillé sur Marc 1-21 et sur le deutéronome. Dans le premier texte Jésus bousculait ses coreligionnaires, les juifs, en parlant avec autorité aux démons. Ainsi il les invitait à déplacer leur regard par rapport à la tradition et à la loi.
Nous nous étions également laissé bousculé par le deutéronome qui expliquait que la loi donnée au peuple juif n’était pas là pour l’enfermer mais pour le rendre heureux et pérenne afin qu’il devienne signe.
En décembre au Bausset nous nous étions dans un premier temps interrogés sur la place et l’importance des rites dans notre pratique religieuse. Tout comme les lettrés de Marc 7 dénoncent les comportements des disciples qui ne respectent pas les rites alimentaires, ne sommes nous pas tentés aujourd’hui encore de juger l’autre au travers de ses pratiques rituelles ? Face à ce comportement Jésus dénonce une hypocrisie manifeste qui nous fait honorer Dieu avec les lèvres alors que nos cœurs sont secs. (Mt 7-6). Le Dimanche matin nous nous sommes attelés à la lettre de Paul aux Ephésiens plus précisément au passage où il appelle les baptisés que nous sommes à bâtir le corps du Christ dans l’unité. En rappelant que nous sommes tous appelés à œuvrer aux tâches du ministère, le Christ bouscule une conception hiérarchique de l’Eglise dans laquelle nous avons peut être tendance à tomber trop facilement.
Le thème de ce week end étant « Comment le Christ nous bouscule et nous déplace dans la relation aux autres » l’équipe de préparation pouvait prendre de multiples angles d’attaque tant le sujet traverse sans cesse les pages de la bible, que ce soit sous les traits de la Samaritaine, de l’aveugle Bartimé ou encore de Zachée. Finalement nous avons choisi deux textes qui pour nous illustrent deux questions qui ont traversé le groupe. Qu’est ce que le Christ a amené de nouveau dans la relation aux autres ? Comment vivre notre foi dans un monde devenu plus ou moins athée ? Cet après midi nous étudierons donc un texte de Marc 9 où les disciples sont bousculés par le comportement d’un homme étranger au groupe des 12, mais pas si éloigné dans ses actes. Demain nous nous attaquerons à un texte plutôt long, pas forcément très connu mais d’une grande importance dans l’histoire de L’Eglise : La rencontre de Pierre et de Corneille dans le chapitre 10 des Actes. Où comment Pierre, le premier des disciples est bousculé dans sa foi et ses convictions par la rencontre avec cet étranger romain, et comment cette rencontre est enrichissante.
Nous n’en sommes pas encore là… Avant de laisser la parole à Laurence, je soulignerai une demande formulée par le groupe de préparation : attention à ne pas shunter la seconde partie des questions, prendre le temps et le courage de sortir de la bulle intellectuelle pour se placer dans le vécu, le concret et échanger sur la manière dont nous parle le texte dans notre quotidien.
Bon WEnd

Introduction par Laurence :

Dans le débat qui nous a animé lors de la préparation de ce week-end, nous avons souhaité vous faire partager les réflexions qui nous sont venues mais qui n’ont pas été retenues car, nous semblait-il cela présentait des écueils au partage et le risque de repartir de ce Week end tout déprimé.
En quoi Jésus nous bouscule dans notre relation aux autres ?
Vous voyez ou je veux en venir ? Non ?
Voici le texte de Marc que nous n’avons pas choisi : Marc 12 :28-34
Ce grand précepte du Christ, « tu aimeras ton prochain comme toi-même » est resté comme LE message du Christ aux hommes, le « prochain » du Christ n’est pas « le frère, le compatriote » et cela nous le verrons dans les textes choisis pour ce week-end. Il s’agit bien de l’autre, tous les autres, le différent, l’étranger.
Le Christ nous appelle à un amour universel, sans limite.
La force de ces textes peut être écrasante. «Comment suivre le Christ dans ces commandements là ? La tache semble si difficile. Comment sortir du « je fais bien, je ne fais pas bien » aimer, accueillir, être le serviteur de tous (nous le verrons demain) Oui nous avons là le cœur du message du Christ, la nouveauté aussi par rapport aux préceptes juifs de l’époque mais quelle exigence !
Alors nous risquions de nous trouver (de chercher) des excuses, expliquer pourquoi c’est si difficile, qu’on essaye pourtant, qu’il s’agit de tendre vers….avec peut être une petite voix intérieure qui nous dira « tu essaye vraiment ? Rappelle toi ce conflit …, cette rencontre … ? »
Et nous risquons de nous faire gager par la déprime dont je parlais au début et vous savez combien ce n’est pas notre genre de nous laisser gagner par le spleen.
Et vous savez aussi combien ce n’est pas le genre du Christ de nous laisser sans espoir, sans cette petite lumière qui nous offre une ouverture, un chemin plus optimiste.
Alors il s’agissait de se décaler du sentiment de « mal faire » vers la conviction du « possible », du « je participe de cela, parce que je crois en Christ et que le Christ croit en moi »
Nous nous sommes aussi questionné sur l’équilibre de nos débats à venir.
Ce sujet « nos relations aux autres » est propice aux échanges sur les questions du quotidien : comment vivons nous nos relations aux autres, en famille, au travail… Comment sommes nous « attendu » sur cette question par les autres ? en tant que Chrétiens ?
Certains y voyaient un débat riche de témoignages partagés d’autres plus sur la réserve, appelaient à une certaine retenue dans ces partages. Ils seront ce que chacun de nous, et tous ensemble dans les groupes, nous voudrons bien qu’ils soient, dans la liberté de chacun et de tous ;
Je terminerai par quelques réflexions qui ne viennent pas de notre journée de préparation mais de Fred à qui je racontais nos échanges de ce dimanche de préparation auquel il n’était pas. Après m’avoir laissé parler il me dit : « Ha oui, Le Christ et notre relation aux autres ? Oui, Oui, je vois….. C’est une question de regard »
Regard ? A aucun moment dans cette journée nous n’avions parlé de regard.
«Mais oui, regarde l’amour dont parle le Christ, la relation aux autres c’est une question de regard : il nous montre le chemin à travers le regard que lui-même porte sur les gens.
Et le voilà qu’il me sort tous les textes qui viennent alimenter son idée .
Je vous en livre quelques extraits :

• Qu’aurais-je ressenti, si, vivant au temps de Jésus de Nazareth, je l’avais rencontré ? Qu’est ce qui m’aurait tout de suite frappé ?
La réponse ne peut faire de doute : ses yeux, son regard sur toute personne qui l’approche ! Rien d’autre, du moins dans un premier temps.
En dehors de nos intimes, nous ne regardons les gens que d’un œil distrait et généralement indifférent. Le regard que Jésus portait sur chacun de ceux qu’il rencontrait se trouvait aux antipodes de cette vague indifférence ou du moins de ce peu d’attention mutuelle qui forme l’atmosphère générale dans laquelle nous vivons tous, les uns devant les autres.
Le Christ attachait une grande importance à la question du regard. « Si ton œil est innocent, dit il un jour, ton corps tout entier est dans la lumière. Mais si ton regard n’est pas sain, ton corps tout entier sera dans les ténèbres » (Mt 6, 22-23) ll voulait dire ici que l’intention du regard de chacun conforte ou déériore un peu plus sa qualité intérieure.
Sa propre qualité intérieure, en tous cas, éveillait ou confortait celle de toute personne qui ne se fermait pas à son regard.
Que verrions-nous dans le regard de Jésus s’il nous était donné de l’apercevoir, un jour, revenu faire un tour de notre coté ? De l’intérêt, rien que de l’intérêt, assorti du bonheur de nos regards croisés. En dépit de nos défaillances, nous ne pourrions lire dans ses yeux la moindre trace de condamnation. Non, rien que le bonheur de notre rencontre, avec la totale confiance que nous arriverons bien, au fils de notre existence, à mieux nous trouver nous-mêmes, dans sa proximité définitive, puisqu’en fait il n’est pas « au ciel » mais sans cesse au milieu de tous ses frères humains : avec ce regard ! Oh ce regard !



• J’ai retrouvé un texte du cardinal Decourtray dans lequel il relit tout l’Evangile en s’attachant au regard que Jésus pose sur les gens. Il écrit : « Quand Jésus voit la Samaritaine, il ne dit pas : cette femme est volage ou légère…Il lui demande un verre d’eau et engage la conversation avec elle. Quand Jésus voit Zachée, l ne dit pas : cet homme n’est qu’un fonctionnaire véreux, un voleur…Il s’invite à sa table et assure que sa maison a reçu le salut. Quand Jésus voit Judas s’avancer vers lui, il ne dit pas : Tu n’est qu’un traitre….Il se laisse embrasser et lui dit : mon ami. Quand Jésus voit cet homme condamné à mort, il ne dit pas : c’est un criminel…Il lui dit : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis. »
Jésus en effet, voit toujours en celui ou celle qu’il rencontre un lieu d’espérance, une promesse vivante, un être appelé à un avenir tout neuf par delà ses limites, ses péchés, et parfois ses crimes. Car, pour Jésus, les autres sont toujours des êtres aimés de Dieu.
Voici la nouveauté de l’Evangile, la Bonne Nouvelle de l’Amour qui redonne confiance. « Seigneur, fais que je voie et que j’apprenne à regarder l’autre comme toi tu nous regardes ».


Textes :
Samedi : Marc 9, 30-41
Dimanche : Actes 10, 1-47

Quelques perles :

Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé

Pour aller vers Dieu, il faut aller vers les plus petits.

Acceuillir, c'est s'ouvrir à l'autre, accepter sa présence, être bienveillant, être en lien.

Petites Annonces :

La Communauté Mission de France Rhône Alpes nous invite à venir fêter "Pâques à l'Aube" les 23-24 Avril 2011. Voir Claire ou Mickaël pour plus de renseignements.

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