« Oui bienheureuse celle qui a cru à l’accomplissement de ce
qui lui a été dit par le Seigneur !» Lc 1, 45
Il y a un temps pour faire confiance et pour espérer …
Comment comprenons-nous l’espérance chrétienne ?
Comment en vivons-nous dans notre « ici et maintenant » ?
Comme nous le faisons depuis quelques années ce week-end a été l’occasion d’accueillir proches et amis ce dimanche.
Ce week-end a aussi été le temps pour trois de nos plus jeunes de recevoir leur première communion.
Le mot de Mickaël :
Bonjour à tous,
Ce WE la Brégonière
ressemblera un peu à un moulin tant les horaires des uns et des autres se
bousculeront, chacun de nous étant soumis aux très, voir trop nombreuses
sollicitations de la fin de ce mois de juin.
Et pourtant « Il
y a un moment pour tout et un temps pour toute chose sous le ciel …»
C’est sous cette
phrase tirée de Qohelet que nous avions placé notre parcours de l’année qui
s’achève.
Il y eut un temps
pour faire le point, pour voir où en était notre société. Société liquide dont
les repères temporels, sociologiques, économiques ou religieux sont bousculés
comme nous l’a expliqué Giuseppe à l’occasion du WE d’octobre. Les chrétiens ne
sont pas les seuls à se poser des questions sur cette période axiale que nous
vivons, que certains n’hésitent pas à comparer à la chute de l’empire romain ou
à la fin du moyen âge. Aidé entre autre par le texte de Qohelet, ce premier WE
de l’année nous a aussi invité à accueillir ce monde dans lequel nous
vivons.
Il y eut un temps
début décembre pour se retourner sur notre passé et réfléchir à la question du
faire mémoire. Comment et pourquoi construire un mémorial comme le peuple Juif
traversant le Jourdain ? Non seulement pour éviter l’oubli mais surtout
pour qu’aujourd’hui encore le geste posé par nos ancêtres soit vivant, incarné.
« passer de l’amnésie à l’anamnèse » telle est l’invitation
qui nous est faite lorsque nous ouvrons et partageons la Parole et plus
encore lorsque nous communions comme le ferons demain certains enfants pour la
première fois.
Il y eut un temps
pour se poser la question de nos fondements, comment pouvons-nous survivre
lorsque les fondations que nous croyions construites sur le roc se révèlent
friables et menacent l’édifice ? Devons-nous tout bétonner et tout bloquer
par peur des lendemains ou devons nous accepter d’être déplacés,
retournés, secoués ? Même si cela n’est pas de tout repos, je pense que
nous sommes appelés à vivre en plein vent, envoyés dans ce monde si
exposé aux séismes.
Il y eut un temps en
ce début de printemps pour découvrir la gratuité et le dire merci. Gratuité de
la guérison de Naamân le chef de guerre Syrien guérit de la Lèpre. « Dire
Merci » ou Eucharisto en grec comme le texte de la prière
eucharistique que travaillé le dimanche matin nous invite à le faire lors de
nos célébrations.
Accueillir, Faire
Mémoire, Partager la Parole, Envoyés, Eucharisto….Dans un ordre plus ou moins
liturgique voilà que notre année se transforme en célébration, pour le coup une
célébration qui a pris le temps, une célébration ouverte en permanence sur le
monde puisque les évènements familiaux ou mondiaux ne se sont pas arrêtés
depuis octobre…
Comme un ouvrage
maçonné les briques ou les pierres de notre célébration ont besoin de ciment,
de liant…Ce liant, qui relie les conjoints, qui relie les membres de la
famille, qui relie les hommes entre eux et surtout les hommes au Christ prend
pour moi la figure de la confiance et de l’espérance. Personnellement je trouve
qu’en son absence les célébrations se vident de sens.
Alors aujourd’hui,
avec l’équipe de préparation, je vous invite à prendre le temps de l’espérance
et de faire confiance,…
Sacré défit dans
notre monde actuel ! Débordés, submergés par la société liquide qui semble
nous envahir de toute part ne sommes nous pas tentés parfois de nous
recroqueviller, de faire le dos rond, de nous enfermer dans nos communautés, de
dresser des murs et des frontières, de fermer les portes, ce ne sont pas les
propositions qui ont manqué en cette année électorale.
Comment pouvons nous
articuler le couple peur et espérance ? Tel fut le débat qui a traversé
l’équipe de préparation début avril, débat inspiré d’un livre sur Christian de
Chergé, prieur du monastère de Thibirine confronté avec ses frères à cette situation
en pleine guerre civile algérienne.
Situation extrême
sans doute mais que nous vivons tous au quotidien lorsque les évènements qui
nous frappent (la maladie, la mort, le chômage la séparation, ou même
l’arrivée d’un enfant) nous semblent mettre à bas tout ce que nous avions plus
ou moins patiemment construit ou programmé.
Comme les femmes
devant le tombeau vide« qui s’enfuirent et ne dirent rien à
personne » nous sommes alors désemparés, dépassés et nous avons bien du
mal à rebondir, à en parler et à nous remettre en route.
Lorsque nous
évoquons le faire confiance, le visage de Marie n’est jamais très loin. Qui
d’autre que cette jeune femme de Galilée, dont la vie est subitement bousculée par
l’annonce de l’ange Gabriel, pourrait être l’exemple de la confiance en Dieu.
Luc dans son récit de l’annonciation, quelques lignes avant le passage
travaillé en binômes, indique « à ces mots, elle fut très troublée »,
néanmoins quelques lignes plus tard elle déclare « Je suis la servante du
Seigneur, que tout se passe comme tu l’as dit ».
Nous avons donc
décidé cet après midi de poursuivre le travail sur le texte de Luc en y
ajoutant le Magnificat, passage un peu sec au premier abord mais qui peut sans
doute nous éclairer sur ce que signifie mettre sa confiance en Dieu.
Demain nous vivrons
un autre moment du faire confiance et de l’espérance au travers du récit des
disciples d’Emmaüs. Cette confiance qui de gagne peu à peu, dans la rencontre,
dans l’échange, dans le dialogue,… Cette confiance qui nous conduit au bout du
chemin à partager le geste eucharistique. Nous cheminons en permanence sur ce
sentier de fraternité que ce soit en famille, au travail, dans nos activités
associatives, dans notre vie d’Eglise et chacun de nous avance à son rythme.
Demain nous recevrons
quelques uns de ceux avec qui nous cheminons et nous accompagnerons quelques
enfants sur leur chemin d’Emmaüs, nous espérons que le soleil sera de la partie
afin que cette journée soit une journée de fête.
Samedi : Luc 1,(39-56)
39 En ce temps-là, Marie partit en hâte pour se rendre
dans le haut pays, dans une ville de Juda.
40 Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth.
41 Or lorsqu' Elisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant bondit dans
son sein et Elisabeth fut remplie du Saint Esprit.
42 Elle poussa un grand cri et dit: «Tu es bénie plus que toutes les femmes,
béni aussi est le fruit de ton sein !
43 Comment m'est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ?
44 Car lorsque ta salutation a retenti à mes oreilles, voici que l'enfant
a bondi d'allégresse en mon sein.
45 Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur
s’accomplira !»
46 Alors Marie dit : « Mon âme exalte le Seigneur
47 et mon esprit s'est rempli d'allégresse à cause de Dieu, mon Sauveur,
48 parce qu'il a porté son regard sur son humble servante. Oui, désormais,
toutes les générations me proclameront bienheureuse,
49 parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses : Saint est
son Nom.
50 Sa bonté s'étend de génération en génération sur ceux qui le craignent.
51 Il est intervenu de toute la force de son bras ; il a dispersé les hommes
à la pensée orgueilleuse ;
52 il a jeté les puissants à bas de leurs trônes et il a élevé les humbles
;
53 les affamés, il les a comblés de biens et les riches, il les a renvoyés
les mains vides.
54 Il est venu en aide à Israël son serviteur en souvenir de sa bonté,
55 comme il l’avait dit à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa descendance
pour toujours.»
56 Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois, puis elle retourna chez
elle.
13 Et voici, ce même jour, deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades;
14 et ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé.
15 Pendant qu'ils parlaient et discutaient, Jésus s'approcha, et fit route avec eux.
16 Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
17 Il leur dit: De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez tout tristes?
18 L'un
d'eux, nommé Cléopas, lui répondit: Es-tu le seul qui, séjournant à
Jérusalem ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours-ci? -
19 Quoi?
leur dit-il. -Et ils lui répondirent: Ce qui est arrivé au sujet de
Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en oeuvres et en
paroles devant Dieu et devant tout le peuple,
20 et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l'on livré pour le faire condamner à mort et l'ont crucifié.
21 Nous
espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout
cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées.
22 Il est vrai que quelques femmes d'entre nous nous ont fort étonnés; s'étant rendues de grand matin au sépulcre
23 et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leurs sont apparus et ont annoncé qu'il est vivant.
24 Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit; mais lui, ils ne l'ont point vu.
25 Alors Jésus leur dit: O hommes sans intelligence, et dont le coeur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes!
26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât dans sa gloire?
27 Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait.
28 Lorsqu'ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin.
29 Mais
ils le pressèrent, en disant: Reste avec nous, car le soir approche, le
jour est sur son déclin. Et il entra, pour rester avec eux.
30 Pendant qu'il était à table avec eux, il prit le pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna.
31 Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent; mais il disparut de devant eux.
32 Et
ils se dirent l'un à l'autre: Notre coeur ne brûlait-il pas au dedans
de nous, lorsqu'il nous parlait en chemin et nous expliquait les
Écritures?
33 Se levant à l'heure même, ils retournèrent à Jérusalem, et ils trouvèrent les onze, et ceux qui étaient avec eux, assemblés
34 et disant: Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon.
35 Et ils racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu au moment où il rompit le pain.
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