Os 1,6- 2,4-7 : « Elle conçut et enfanta…Je la réduirai en terre aride…je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur » Jn 20, 1-10 : « Marie de Magdala vient annoncer aux disciples qu’elle a vu le Seigneur, et qu’il lui a dit cela. »
INTRO :
Par le thème de cette
année, on pourrait, au premier degré, écouter les belles histoires qui
constituent l’épopée d’Israël, le Peuple de Dieu.
Au deuxième degré,
dans une histoire écrite essentiellement par des hommes, les récits de ces
femmes de la Bible, leurs paroles, leur image, nous disent comment, à des
moments clés de l’histoire d’Israël, ces femmes, par leur foi, leur intuition,
leur amour, ont pu être instruments de Yavhé, de Dieu, à leur place, avec les
moyens qui étaient les leurs, dans la société de l’époque.
Nous avons vu lors du
1er WE,
comment cette femme cananéenne, armée de sa seule foi, et de son humilité (les
petits chiens mangent bien les miettes qui tombent de la table des maitres),
s’adresse à Jésus, et lui fait prendre conscience que sa mission déborde
largement la maison d’Israël.
A la suite de cette femme,
écoutons Jésus nous dire : "Qu’il t’advienne selon ton désir" :
Avec Dieu, Quel est notre désir ?
Laissons nous interpeler
par la façon dont cette femme a changé le cours des choses, dans son histoire,
celle de sa fille, dans la mission de Jésus, celle de l’Eglise. Vous avez dû
remarquer : il reste encore du boulot, dans l’Eglise, aujourd’hui…
Dans un contexte tout
aussi patriarcal, le peuple de Dieu est assiégé. Les responsables de la cité,
désespérés, humiliés, vont capituler, se
rendre. Ils n’ont plus confiance en Yavhé, le Dieu de leurs pères.
Et c’est Judith, une
femme, qui va leur rendre leur liberté, leur fierté, et leur confiance en
Dieu : « Le Seigneur l’a frappé par la main d’une femme »
dit-elle en exhibant la tête d’Holopherne, avant d’exhorter le peuple à la
louange : « Louez Dieu, louez le Dieu qui, cette nuit, par ma main, a brisé nos ennemis. »
Dans la lignée de ce
peuple d’Israël, n’entendons-nous pas Judith nous demander : « et
toi, qu’est-ce qui t’indigne, dans ce monde ? Vers quel engagement (pour
l’Eglise, pour plus d’amour), ta confiance en Dieu te
pousse-t-elle ? »
Durant le 2ème
WE, nous avons vu
comment Yavhé constitue son Peuple, innombrable, de femme stérile en femme
stérile (de Sara, femme d’Abraham à Rébecca, sa belle-fille, femme d’Isaac, qui
aura même 2 jumeaux, comme nous le verrons cet Après Midi) : « A Dieu, rien n’est impossible »
(Lc 1, 37). Pour n’avoir pas cru, Sara
s’inflige une blessure d’orgueil, en envoyant sa servante à Abraham, et son
rire est douloureux.
Après le passage de
l’Ange Gabriel, toute autre est la joie de Marie, qui lui inspirera son
Magnificat.Par cet évènement, Marie nous rappelle que la co-création du monde passe par l’accueil. Accueil de la maternité, de l’amour, et plus largement, de la relation à l’autre.
Durant la veillée,
c’est ce que nous a révélé le vitrail de la visitation, (photographié à Taizé
par Hubert et Madeleine). Ce vitrail fut illustré par le texte de Christian de
Chergé que nous a lu Damien: Comme Marie et Elisabeth, chacun porte en soi
quelque chose de caché, intime, qui ne peut se révéler qu’au contact de l’autre,
ce secret de Dieu, cette Bonne Nouvelle,
dont nous ne sommes parfois pas même conscients. Mais « nous ne savons pas quel est le
lien exact entre la Bonne Nouvelle que nous portons, et ce message qui fait
vivre l’autre »
Et c’est une parole
de bénédiction, une simple salutation d’Elisabeth à la rencontre de sa cousine
Marie, qui fait vibrer quelque chose, quelqu’un en l’une et l’autre…
Pour la préparation
de ce 3ème WE,
nous n’avons pas osé Osée : Dans le 1er texte proposé, le
prophète Osée a une mission difficile, puisque marié à une prostituée, il
applique à Israël l’image de la femme infidèle et adultère. Certes, celle-ci
revient pleine de repentance grâce à
l’amour de Yavhé, mais même en cette année de la Miséricorde, ce texte nous a
semblé particulièrement difficile et susceptible d’interprétation vaseuse, bien
que se passant au désert (« Je l’emmènerai au désert, et je parlerai à son
cœur), sutout en risquant l’analogie avec l’institution de l’Eglise…
Nous avons préféré
vous parler plus prosaïquement d’une histoire de chasse, comme on dit, et de
plat de lentilles… (ce qui nous
introduit aussi au repas de ce soir !)
C’est donc Rébecca
qui nous illustrera comment respecter l’alliance et le plan de Dieu, de façon
toute féminine, avec autant de ruse, de subtilité et d’efficacité que Judith en son temps.Quant à Marie de Magdala, elle arrive au tombeau pour retrouver Jésus, l’embaumer, le toucher, garder un contact avec lui, même mort.
Là encore, c’est une
rencontre qui va la « retourner », la « convertir », on
dirait aujourd’hui : « lui faire faire son deuil » de Jésus. Une
rencontre qui la fait passer de la découverte
du tombeau vide, à la Révélation de la
résurrection, et à la proclamation de
cette Bonne Nouvelle. Et cette rencontre, c’est celle du jardinier, en qui elle
reconnait Jésus, Son Seigneur, à l’appel de son prénom… Venue pour enlever Son
Seigneur, la voilà repartie sans même l’avoir touché…
Ici comme chez Osée,
pourra être évoquée l’analogie avec l’Eglise proclamant la Bonne
Nouvelle : détentrice ou dépositaire…Que de dilemmes, au fil des siècles…
Comme beaucoup de
femmes dans la Bible, Marie Madeleine
parle surtout par des actes, ou par ce qu’elle est : Comme la femme
infidèle d’Osée, Marie de Magdala, par son passé tumultueux guéri au contact de
Jésus par la Miséricorde, l’Amour
infini, n’est-elle pas par elle-même, intrinsèquement une Bonne Nouvelle vivante ?
Intro 1er texte :
« Qui
va à la chasse perd sa place ». oui, cette expression qui nous a tous
rempli de plaisir en jouant lorsque nous étions gamins, vient bien de ce texte
biblique, qui nous est proposé maintenant.
En
fait, le contexte du texte nous fait remonter avant la naissance des jumeaux,
lorsque, comme le dit pudiquement le texte, « les enfants se heurtaient en
elle ».(Gen 25, 23)Yahvé dit à Rébecca : « Il y a 2
nations en ton sein, 1 peuple dominera l’autre, l’aîné servira le cadet ».
Au
bout du compte, par ruse, Rébecca ne fera que permettre la réalisation de cette
parole de Yahvé . L’erreur d’Isaac abusé ne fait que corriger celle de son
choix premier de bénir Esaü.
Finalement,
la place d’Esaü, à la tête du peuple
d’Israël, personne ne la lui a prise… Elle ne lui appartient déjà plus, depuis
ce jour où, revenant de la chasse (déjà !), affamé, il avait vendu son
droit d’aînesse à son frère Jacob, pour un plat de lentilles (Gen 25,33) :
« Esaü lui prêta serment et vendit son droit d’aînesse »… Quelle que
soit la qualité des lentilles, il faut reconnaitre que c’est une vision à bien
court terme qu’avait Esaü de son rôle de futur patriarche d’Israël !
« C’est tout le cas qu’Esaü fit de son droit d’aînesse » (Gen, 25,34)
On
peut juste noter au passage que Rébecca a dès le début l’intuition (on dirait
presque féminine) que le tempérament réfléchi et tranquille de Jacob le
prédispose plus aux responsabilités d’un patriarcat, que celui plus remuant, et
(on dirait aujourd’hui) « brut de décoffrage » de son frère Esaü,
plus sensible à des biens plus éphémères et périssables comme le gibier.
Une
introduction n’étant pas une conclusion… Nous allons partir en petits groupes,
3, de 6 à 8, autour de Kay, Nicole et Bozéna, jusqu’à 18h 30, où nous aurons un
partage, qui ne sera pas une discussion, et à 19h, chacun pourra savourer un
plat de lentilles et de gibier, sans aucune contre partie que de rendre grâce à Dieu, et
éventuellement remercier les cuisinières, si c’est à leur goût.
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