De Eve à Marie : Quelle place pour la femme ?
Gn 3, 1-10 : « J’ai eu peur parce que je suis nue, et je me suis cachée ». péché originel, chute, fuite. Ap 12, 1-6 : « Une femme ! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds, 12 étoiles couronnent sa tête ».
INTRO WE 2 – 3 avril 2016
Cette année, nous cheminons sur un chemin des Dames, plus
joyeux que celui d'il y a 100 ans !
Dans une histoire
écrite essentiellement par des hommes, les récits de ces femmes de la Bible,
leurs paroles, leur image, nous disent comment, à des moments clés de
l’histoire d’Israël, ces femmes, par leur foi, leur intuition, leur amour, ont
pu être actrices et instruments de Yavhé, de Dieu, à leur place, avec les
moyens qui étaient les leurs, dans la société de leur époque.
Au 1er WE nous avons vu,
comment cette femme cananéenne, armée de sa seule foi, et de son humilité (les
petits chiens mangent bien les miettes qui tombent de la table des maitres),
s’adresse à Jésus, et lui fait prendre conscience que sa mission déborde
largement la maison d’Israël.
A la suite de cette femme cananéenne
-
écoutons Jésus nous
dire : "Qu’il t’advienne selon ton désir": Avec Dieu, Quel est
notre désir ?
-
Laissons-nous interpeler par
la façon dont cette femme a changé le cours des choses, dans son histoire,
celle de sa fille, dans la mission de Jésus, celle de l’Eglise… Il reste encore
du boulot, dans l’Eglise, aujourd’hui !
Dans un autre contexte
tout aussi patriarcal, le peuple de Dieu était assiégé. Les responsables de la
cité, désespérés, humiliés, allaient capituler, se rendre. Ils n’avaient plus
confiance en Yavhé, le Dieu de leurs pères. Et c’est Judith, une femme, qui va
leur rendre leur liberté, leur fierté, et leur confiance en Dieu :
« Le Seigneur l’a frappé par la main d’une femme » dit-elle en
exhibant la tête du général Holopherne. Dans la lignée de ce peuple d’Israël,
n’entendons-nous pas Judith nous demander : « et toi, qu’est-ce qui
t’indigne, dans ce monde ? Vers quel engagement pour plus d’amour, ta
confiance en Dieu te pousse-t-elle ? »
Durant le 2ème
WE, nous avons vu comment Yavhé constitue son
Peuple, innombrable, de femme stérile en femme stérile (de Sara, femme
d’Abraham à Rébecca, sa belle-fille, femme d’Isaac, qui aura même 2 jumeaux) :
« A Dieu, rien n’est impossible » (Lc 1, 37). Pour n’avoir pas cru,
Sara s’inflige une blessure d’orgueil, en envoyant sa servante à Abraham, et
son rire est douloureux.
Après le passage de
l’Ange Gabriel, toute autre est la joie de Marie, qui lui inspirera son
Magnificat. Par cet évènement, Marie nous rappelle que la co-création du monde
passe par l’accueil. Accueil de la maternité, de l’amour, et plus largement, de
la relation à l’autre.
Durant la veillée,
c’est ce que nous a révélé le vitrail de la visitation et le texte de Christian
de Chergé: Comme Marie et Elisabeth, chacun porte en soi quelque chose de
caché, intime, qui ne peut se révéler qu’au contact de l’autre dans la
rencontre, ce secret de Dieu, cette Bonne Nouvelle, dont nous ne sommes parfois
pas même conscients.
Pour le 3ème
WE, nous avons eu une histoire de chasse et de
plat de lentilles. Quitte à bousculer l'ordre établi, c’est Rébecca qui se
porte garante de l’alliance et du plan de Dieu, de façon toute féminine, avec
autant de ruse, de subtilité et d’efficacité que Judith en son temps.
Quant à Marie de
Magdala, elle arrive au tombeau pour retrouver Jésus, l’embaumer, le toucher,
garder un contact avec lui, même mort. Là encore, c’est une rencontre qui va la
« retourner », la « convertir », qui la fait passer de la découverte du tombeau vide, à la Révélation de la résurrection, et à la proclamation de cette Bonne Nouvelle. Cette
rencontre est celle du jardinier, en qui elle reconnait Jésus, Son Seigneur, à
l’appel de son prénom… Venue pour enlever Son Seigneur, la voilà repartie sans
même l’avoir touché…
Comme beaucoup de
femmes dans la Bible, Marie Madeleine parle surtout par des actes, ou par ce
qu’elle est : par son passé tumultueux guéri au contact de Jésus par la
Miséricorde, ie l’Amour infini, n’est-elle pas par elle-même, intrinsèquement
une Bonne Nouvelle vivante ?
Ce 4ème WE
nous allons naviguer en contrastes entre la femme diabolisée et la femme
sacralisée.
La femme diabolisée,
d'abord, dans la Génèse, celle du fruit défendu. Mais quel est ce fruit ? Quel
sens a-t-il ? Quel goût, quelle saveur a-t-il ? Dans le Talmud, un des sages
parle de vigne, in vino veritas ! Mais un autre parle de figue. Et un autre du
blé…
La vulgate du IVème
siècle, par un jeu de mot latin (mali) entre mal et pomme, ancra la pomme dans
notre imaginaire collectif occidental, largement diffusé par la pub de
l'époque, à savoir peintures et sculptures de la renaissance.
Cette pomme de la
discorde est à l'origine d'un sacré complexe (ou inverse) : Marc-Alain Ouaknin appelle le "complexe de la
pomme", cette attitude face au monde et au savoir qui donne lieu à la
transmission de rumeurs, de préjugés, de “on-dit”, d’images et d’idées fausses,
jamais vraiment réinterrogés et qui deviennent savoir populaire faisant office
de vérité.
L’appauvrissement de la pensée qui menace toute lecture, dès
qu’elle se fige, est le propre d’une connaissance devenue mauvaise. Un tel
savoir, qui cesse de se renouveler, risque de pourrir sur l’arbre. Le premier interdit alimentaire de la Bible est peut-être celui-là. Il dit à l’homme : assure-toi de ne pas consommer tes textes une fois pour toutes, de ne jamais faire de tes lectures des produits périssables.
Heureusement,
c'est ce que nous faisons à la Pourraque !
Et nous poursuivrons dans un célèbre épisode fantastique digne des grandes réalisations hollywoodiennes. Dans l'Apocalypse de Jean, plus qu'une star bling bling avec paillettes de mauvais goût, une femme éclatante, couronnée d'étoile apparaît dans une mystérieuse description.
Et nous poursuivrons dans un célèbre épisode fantastique digne des grandes réalisations hollywoodiennes. Dans l'Apocalypse de Jean, plus qu'une star bling bling avec paillettes de mauvais goût, une femme éclatante, couronnée d'étoile apparaît dans une mystérieuse description.
Mais quel sens lui
donner ? Quelle saveur lui attribuer ? Etait-ce une bonne blague suréaliste de
Jean, qui, de son époque, était loin d'imaginer jusqu'où le dadaïsme moderne peut
mener ?
Donc, entre noir et
blanc, entre diabolisée et sacralisée, quelle place pour la femme aujourd'hui ?
A nous de sortir du complexe de la pomme !!!
Génèse 2. 9
L'Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l'arbre de la vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Analyser la structure du texte, proposer un plan
Identifier les personnages, les lieux, les déplacements, les temps
Relever les omissions, les répétition…
Proposition de travail :
Lire le texte à haute voix.
Analyser la structure du texte, proposer un plan
Identifier les personnages, les lieux, les déplacements, les temps
Relever les omissions, les répétitions…
1. Qui est la Femme ?
2. Quelle signification accordez-vous aux différentes images du texte ?
3. En quoi cette femme est-elle magnifiée (sacralisée) ?
2. La foi qui nous fait vivre nous aide-t-elle à lutter contre ce qui nous affaiblit ?
Génèse 2. 9
L'Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l'arbre de la vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Génèse 3 1-16
1 Le serpent
était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l'Eternel Dieu avait
faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de
tous les arbres du jardin ? 2 La femme
répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. 3 Mais
quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en
mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. 4 Alors le
serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ; 5 mais Dieu
sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez
comme des dieux, connaissant le bien et le mal.
6 La femme
vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était
précieux pour ouvrir l'intelligence ; elle prit de son fruit, et en mangea ;
elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d'elle, et il en mangea.
7 Les yeux
de l'un et de l'autre s'ouvrirent, ils connurent qu'ils étaient nus, et ayant
cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures. 8 Alors ils
entendirent la voix de l'Eternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir,
et l'homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l'Eternel Dieu, au
milieu des arbres du jardin.
9 Mais
l'Eternel Dieu appela l'homme, et lui dit : Où es-tu ? 10 Il répondit
: J'ai entendu ta voix dans le jardin, et j'ai eu peur, parce que je suis nu,
et je me suis caché. 11 Et
l'Eternel Dieu dit : Qui t'a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de
l'arbre dont je t'avais défendu de manger ? 12 L'homme
répondit : La femme que tu as mise auprès de moi m'a donné de l'arbre, et j'en
ai mangé.
13 Et
l'Eternel Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? La femme répondit :
Le serpent m'a séduite, et j'en ai mangé.
14 L'Eternel
Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le
bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu
mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. 15 Je
mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité :
celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon. 16 Il dit à
la femme : J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec
douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.
Génèse
3 17-19
17 Il dit à
l'homme: Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de
l'arbre au sujet duquel je t'avais donné cet ordre: Tu n'en mangeras point ! Le
sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta
nourriture tous les jours de ta vie, 18 il te
produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l'herbe des champs. 19 C'est à la
sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans
la terre, d'où tu as été pri s; car tu es poussière, et tu retourneras dans la
poussière.
Proposition
de travail :
Lire le texte à
haute voix.Analyser la structure du texte, proposer un plan
Identifier les personnages, les lieux, les déplacements, les temps
Relever les omissions, les répétition…
- Arbre de vie, arbre de la connaissance ; quelle différence ?
- Qu’est-ce qui représente un attrait pour la femme ?
- Quel est le rôle de la femme dans ce texte ?
- Pourquoi Dieu met il un arbre dans le jardin d’Eden, dont manger le fruit est défendu ?
Comment
ce texte nous rejoint dans notre vie ?
- Peut-on trahir un être proche pour répondre de ses envies, de ses désirs… ?
- Prendre
ses responsabilités, est-ce parfois difficile ?
Livre
de l'Apocalypse 12,1-6
1 Un signe grandiose apparut
dans le ciel : une Femme ! Le soleil
l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronne sa
tête ; 2 Elle est enceinte, et crie, dans les douleurs et le travail de
l`enfantement. 3 Puis un second
signe apparut au ciel ; un énorme dragon rouge feu, à sept têtes et dix cornes,
chaque tête surmontée d’un diadème. 4
Sa queue balaie le tiers des étoiles du ciel, et les précipite sur la terre. En
arrêt devant la femme en travail, le Dragon s’apprête à dévorer son enfant, aussitôt
né. 5 Or la Femme mit au monde un
enfant mâle, celui qui doit mener toutes les nations avec un sceptre de
fer ; 6 et son enfant fut
enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son trône, tandis que la Femme s’enfuyait au
désert, où Dieu lui a ménagé un refuge pour qu’elle y soit nourrie mille deux
cent soixante jours.
Proposition de travail :
Lire le texte à haute voix.
Analyser la structure du texte, proposer un plan
Identifier les personnages, les lieux, les déplacements, les temps
Relever les omissions, les répétitions…
1. Qui est la Femme ?
2. Quelle signification accordez-vous aux différentes images du texte ?
3. En quoi cette femme est-elle magnifiée (sacralisée) ?
Comment
ce texte nous rejoint dans notre vie ?
1. Comment la grandeur et la
douleur sont elles associées ?2. La foi qui nous fait vivre nous aide-t-elle à lutter contre ce qui nous affaiblit ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire