S'alléger pour s'élever...
... En soi même : Distinguer l'essentiel du superflu, dans ma vie.
PRESENTATION DE
L’ANNEE
Bonjour
à tous,
Bienvenue
dans cette nouvelle année de cheminement intérieur, de convivialité
fraternelle, dans un monde toujours très mouvant, où les ruptures se précisent
et s’accentuent :
Nous
vivions un ancien temps de facilité et d’opulance, dont on perçoit la
fin inéluctable, et qui n’en finit pas de mourir à petit feu, entre bilan
carbone, incendies, inondations, et énergies fossiles, guerre
d’arrière garde pour restaurer des splendeurs passées (Ukraine,
Azerbaïdjan pour ne citer que les + récentes) ou guerres d’avant-garde (ou
équivalents financiers), sur la maitrise de l’eau potable (Afrique, Australie,
Californie). Nous voyons s’esquisser un temps nouveau, dont nous ne
connaissons pas la nature… mais que nous commençons à subir, à défaut de
prendre les moyens de le maitriser, à l’image de ces remparts dérisoires de barbelés ou de centres de
rétention : course dans le mur pour les pessimistes, ou accouchement
laborieux pour les autres… .
Alors
pour y voir plus clair, il nous est proposé cette année, de prendre non du
recul, mais, en s’inspirant d’une invention développée durant l’ancien régime, plutôt
de la hauteur, comme le firent les 1ères montgolfières. Même si elles ne
furent pour rien dans les soubresauts révolutionnaires de la nouvelle société
de 1789, elles apprirent quand même aux hommes de l’époque que pour s’élever,
il valait mieux s’alléger…
C’est ce dont le 1er
we nous fera prendre conscience,
au sens littéral, et au niveau personnel, puisque pour changer le monde,
le plus efficace/réaliste est déjà de se
changer soi-même.
Ou dans notre désir d’un monde
meilleur, comment ne pas satisfaire notre désir de devenir soi-même chacun
meilleur ?
Le 5ème we de juin
dernier nous avait rappelé un texte de St Ambroise de Milan, nous précisant que
ce que nous appelons la propriété privée, ce qui nous « appartient »,
nous en sommes en fait dépositaires pour nos enfants, et les générations
futures, nous incitant à discerner dans les biens matériels dont nous jouissons, ce qui est vital, indispensable, nécessaire,
accessoire, ou … superflu et inutile ?
Le 2ème we élargira le
débat à l’autre :
A s’élever seul, on trouve vite la solitude… et la fragilité : en rupture
de contact avec la société, comment construire une relation vraie ?
On conçoit facilement que c’est
les mains vides que l’on est le plus apte à recevoir quelque chose de l’autre.
De même, c’est aussi le cœur
débarassé de tout égoïsme, de tout calcul ou
intérêt, nettoyé de tout ce qui
n’est pas l’amour, que je peux écouter l’autre, l’accueillir, et accuellir ce
qu’il a à me donner :
Contrairement à Naaman, dont le
cœur orgueilleux l’empêche d’accueillir la proposition pourtant toute simple du
prophète Elisée, pour le guérir de sa lèpre, ou encore comme les frères de
Joseph, incapables d’accueillir ce plus
jeune frère dérangeant, car intelligent et préféré de leur père, et préfèrent
le vendre à des marchands égyptiens.
Là encore, les rencontres
nécessiteront, avec audace et créativité,
de nouveaux lieux qui ne seront pas les paroisses, mais des lieux alternatifs…
à inventer…
En prenant encore plus de
hauteur, le 3ème we nous situera au niveau de la société :
La tentation est grande de poursuivre le même mode de fonctionnement, en
cherchant à l’amender… un peu ! histoire de juste déplacer le problème. Certains
jugent que la terre, c’est déjà mort, et la colonisation de la lune est déjà
débutée… en attendant Mars.
Mais on voit / on pressent bien
que la vraie solution est de changer carrément de modèle :
Au
niveau économique,
ce serait des modèles de croissance différents, telle la sobriété, plus
heureuse que la croissance sans fin,
pilier du système capitaliste, pour l’enrichissement infini d’une
minorité, ce qui n’a plus aucun sens.
Au
niveau de l’institution de l’Eglise,
plutôt que de réanimer le réseau
moribond des paroisses à desservir par des prêtres dont le nombre se raréfie
tous les ans, malgré le recours aux prêtres de pays étrangers, ce serait de
repartir de la base pour recréer une multitude de petites églises ou maisonnées fraternelles, comme autant de
lieux où la vie institutionnelle serait exercée par la base de l’Eglise (en
tant que « Peuple de Dieu » et non « institution ») , à
savoir une assemblée de baptisés, que pourrait présider un de ses membres, à
temps partiel, issu de la communauté, marié, reconnu et missionné par l’évêque,
pour animer la fraternité et présider l’eucharistie : l’équivalent d’un
« prêtre corinthien » par analogie au modèle pratiqué par St Paul à Corinthe.
Au
niveau de la Nature, de la Création,
l’allègement serait de retrouver la
notion du Shabat : La mise en jachère de la terre, la mise au repos hebdomadaire des hommes et des animaux,
une autre façon de travailler, plus respectueuse de la sphère privée et
familiale, comme on a pu le redécouvrir lors des confinements…
Au
niveau social :
Si l’on transpose au niveau de la société, ce que nous passerons en revue au
niveau individuel, cela passe par l’allègement … de la dette envers les pays
pauvres.
A
tous ces niveaux de changements, un seul principe : celui de donner à la
société que l’on désire, des limites que nous établirions à partir de ce que
nous estimons nécessaires à notre bien-être/ bonheur, et non des limites
toujours repoussées, juste parce que c’est possible.
Le 4ème we nous fera vivre le
verset : « ce qui est sage aux yeux de l’homme est fou aux yeux de
Dieu, et ce que Dieu a choisi pour confondre les hommes est ce qui est fou
à leurs yeux » : s’alléger pour s’élever, oui, mais pour Dieu,
s’élever ne mène pas à la gloire dans le ciel, mais au statut de serviteur, qui
lave les pieds de ses disciples, dans un geste altruiste de générosité et
d’humilité : les derniers, les premiers… Le Bon Dieu nous désoriente pour
mieux nous mener avec lui, Lui qui est la Vérité, le Chemin et la Vie…
Oui,
Dieu se révèle en s’abaissant, non pour se faire plus d’amis sur Facebook, mais
pour se mettre au niveau de celui qui se croit le plus indigne d’amour…Au
niveau du plan de carrière et de l’image de marque, c’est difficile à
argumenter, mais sur le plan du cœur, on sent vraiment que c’est le bon chemin,
et là, on peut liker des 2 index !
Rien
à dire pour le 5ème we : carl il sera ce que nous
ferons, ce que chacun fera, ce que la société et l’Eglise feront des 4
interrogations et sujets
précédentes…
Son
titre : « Pour gouter la joie et la transmettre ». Un mot
clé : « les Béatitudes ».
Le
reste est à innover, à inventer…, mais il sera toujours la somme, la résultante
de démarches personnelles…
Bon we, Bonne année Pourraque.
S’alléger pour s’élever… nous y avons vu un mouvement en deux temps, S’alléger … s’élever.
S’alléger Ce que nous entassons dans nos greniers, garages, placards. Mais plus largement ce qui fait poids dans nos vies, ce qui nous freine … l’image des greniers a conduit l’équipe de préparation à La parabole du riche insensé (Luc 12, 13-23)
Ce texte
choisi pour le samedi nous invite à une réflexion sur l’essentiel et le
superflu dans nos vies. Nous alléger de quoi ? Comment faire un
tri, y a t il des critères pour nous y aider ?
S’élever Pour nous alléger nous pouvons aussi regarder vers le haut. Et ne pas rester seulement à nous gratter la tête devant tous ces objets entassés : bouquins devenus inutiles , les vêtements que nous ne portons plus...
Avec le texte de dimanche, nous continuerons en parabole le chemin de notre W E. S’élever cela nous a rappelé en équipe de préparation, l’ histoire d’une toute petite graine qui monte, qui monte, qui monte… Ou l’histoire d’un levain bien caché à l’intérieur de la pâte. Nous y reviendrons demain matin, en nous posant la question du comment. Comment nous élever ?
Parabole du riche insensé Luc 12, 13,23
13 Quelqu'un dit à Jésus, du milieu de la foule: Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage.
14 Jésus lui répondit: O homme, qui m'a établi pour être votre juge, ou pour faire vos partages?
15 Puis il leur dit: Gardez-vous avec soin de toute avarice; car la vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l'abondance.
16 Et il leur dit cette parabole: Les terres d'un homme riche avaient beaucoup rapporté.
17 Et il raisonnait en lui-même, disant: Que ferai-je? car je n'ai pas de place pour serrer ma récolte.
18 Voici, dit-il, ce que je ferai: j'abattrai mes greniers, j'en bâtirai de plus grands, j'y amasserai toute ma récolte et tous mes biens;
19 et je dirai à mon âme: Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années; repose-toi, mange, bois, et réjouis-toi.
20 Mais Dieu lui dit: Insensé! cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il?
21 Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n'est pas riche pour Dieu.
22 Jésus dit ensuite à ses disciples: C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus.
23 La vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement.
Questions :
Ce
que dit le texte
repérer les personnages, les lieux et déplacements, les temps. Les oppositions
Rechercher quelques mots-clés. Proposer un plan.
Et pour nous aujourd’hui
Quels sont les bons et les mauvais greniers ? Comment les distinguer ?
De quelle(s) richesse(s) parle-t-on ? Dans ce texte, qu’est ce qui est le plus important ? Qu’est-ce que cela évoque en vous?
Qui a-t-il de superflu et d’essentiel dans mes greniers ? Comment fais-je le discernement entre les deux ? Sur quels critères ? Que fais-je pour entretenir mon grenier ?
Rappel sur le Royaume des cieux : terme utilisé par les Évangiles = la destination = dans quel but ? Pourquoi le choix des paraboles ? S’ancrer dans la vie concrète. Avec des regards complémentaires .Rappel sur les 6 paraboles du royaume en Mat 13. Nous les connaissons bien
- un semeur qui est sorti pour semer. Une semence qui tombe sur le bord du chemin, dans des endroits pierreux.. ou dans la bonne terre
- un homme qui a semé du bon grain dans son champ… mais un ennemi est venu
- la graine de moutarde et le levain que nous allons étudier maintenant
- le trésor et la perle : le royaume des cieux est comparable à un trésor… ou à un chercheur de perle.. tout vendre pour l’acquérir. Dans la parabole du trésor, le royaume est comparable à l’objet précieux. Dans celle de la perle le royaume est comparable à celui qui cherche, à la personne. Source: https://paroissesainteanne-38.fr/homelies/paraboles-du-royaume-mt-13-44-52
- le filet : un filet qui ramène toutes sortes de poissons, on ramasse ce qui est bon et on jette ce qui ne vaut rien. Une question de tri.
Les paraboles de la graine de moutarde et du levain parlent de s’élever, voilà qui correspond à notre thème : s’alléger pour s’élever. Et ces paraboles nous invitent à nous questionner sur le comment : comment nous élever, avec qui, vers quoi, vers qui ?
Texte du dimanche :
S’élever vers quoi ? Deux petites paraboles du «Royaume »
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,31-35.
31 Jésus proposa à la foule une autre parabole : " Le Royaume des cieux est comparable à une graine de moutarde qu'un homme a semée dans son champ.
32 C'est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches. »
33 Il leur dit une autre parabole : « Le Royaume des cieux est comparable à du levain qu'une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu'à ce que toute la pâte ait levé. »
34 Tout cela, Jésus le dit à la foule en paraboles, et il ne leur disait rien sans employer de paraboles,
35 accomplissant ainsi la parole du prophète : C'est en paraboles que je parlerai, je proclamerai des choses cachées depuis les origines.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF
Questions:
Ce que dit le texte
repérer les personnages, les lieux et déplacements, les temps. Les oppositions. Rechercher quelques mots-clés. Proposer un plan.
Et pour nous aujourd’hui
Qui est l’homme qui vient semer la graine et la femme qui met le levain ? Dans quel champ la graine est-elle semée et dans quelle pâte le levain est-il mis ? Avec qui j’accepte de semer ? Quelles sont les graines et le levain dans ma vie ? Le champ ? Que suis-je prêt à faire pour le rendre cultivable ?
Réflexion de transition vers le WE suivant:
Quels sont les effets rebonds portés ensuite par ces graines ou ce levain ? En quoi puis-je être un passeur de grain et de levain ?
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