dimanche 5 avril 2020

Célébration des Rameaux




Bonjour à tous, 
et BIENVENUE à cette cérémonie des Rameaux, qui nous introduit dans la semaine sainte.

Comment ne pas mentionner ce qui fait la spécificité du temps de Carême, cette année ? Temps de confinement, où nous sont imposées les conditions que nous trouvions les autres années si difficiles à réunir : Une halte dans la constante fuite en avant du quotidien, le rythme épuisant d’une vie professionnelle sous tension, des temps de transport à rallonge… Enfin ! oserions nous dire, si ce n’était la gravité du motif !

Comment percevons nous, comment occupons nous ce temps soudain  d’inactivité : un espace -enfin- pour prier plus sereinement, se retrouver en tête à tête avec soi-même, prendre du recul, mieux exprimer à nos proches que nous les aimons,  en bref : ranger notre maison et notre vie avant de repartir- mieux?  Ou bien, outre nos préoccupations de santé et de budget, ou bien est-il perçu comme un temps difficile, dans un sentiment de vacuité, de difficulté à remplir positivement ce blanc dans notre quotidien, comme si la perte de notre stabilité habituelle, équilibrée par les éléments extérieurs de notre vie (professionnelle, relationnelle) avait aussi transmis ce déséquilibre à notre être intérieur…

C’est peut-être, entre ces interrogations, ce qu’il nous sera donné de vivre durant cette semaine sainte, à la suite de Jésus :
Giuseppe nous Le décrira, arrivant à la porte de Jérusalem, acclamé par cette foule qui, manipulée par les grands prêtres, le conspuera et le condamnera à mort 5 jours plus tard, à partir d’un tableau du récit de l’Evangile que nous lira Julie. 
Le message de Pâques, nous le connaissons un peu : ce Passage dont Jésus est la porte, nous sera ensuite remis en perspective avec l’épisode du livre de l’Exode, dans lequel il s’enracine. 
Cette semaine sainte, est un chemin :
Celui de Jésus, fils de Dieu, et pleinement homme (depuis Bethléem), jusqu’au bout : de la solitude du jardin de Gethsémani, seul, alors que les apôtres dorment, jusqu’au Golgotha dans la mort la + infamante à l’époque, sur la croix.
Il est venu vaincre la mort, c’est notre espérance, mais au quotidien, qu’est-ce que cela change ? Qu’est-ce qui au quotidien, a besoin de ressusciter, dans notre cœur ? c’est le temps de prière auquel nous introduira Giuseppe :Dans le tréfonds de notre cœur, plus loin que nos manques d’amour, nos refus de pardons, nos compromis, trahisons petites ou grandes, belles paroles, promesses non tenues, plus loin que tout cela, nous pourrons laisser le Seigneur visiter nos ténèbres, nous aider à discerner ce qui y a été abimé ou détruit, occasionnant culpabilité, honte, ou perte de confiance en soi, en l’autre. 
Vaincre la mort, en nous, c’est remplacer l’amertume et la déprime par la vie et la liberté !
C’est la démarche  qu’il nous sera proposé de débuter, durant ce temps de prière, que nous pourrons vivre les yeux fermés, mais sans s’endormir comme les disciples à Gethsémani, au rythme des notes égrenées par Pascal !
Puis, nous terminerons ce temps de prière, après être passés par la porte avec Julie, par la seule prière enseignée par Jésus, puis, un chant d’action de grâce.

(texte de Guiseppe, traduction par Tori...)

Dans ce tableau Giotto célèbre l’entrée de Jesus à Jerusalem, lieu dans lequel il inaugure le
chemin de Pâques.
Nombreuses sont les références au mouvement: l’âne qui avance, la foule qui sort de la porte de
Jerusalem allant vers Jesus, les apôtres qui le suivent et les enfants qui montent sur les palmes.
Et puis un ciel qui tombe sur la terre, une terre qui achemine vers....
Circulations de regards: les apôtres qui regardent la foule, la foule qui regarde Jesus tout comme
saint Jean et enfin le regard des ânes participant à la fête.
Et Jesus est au centre: entre Ciel et Terre, foule et apôtres, faune et flore, à côté des murs fortifiés
et d’une majestueuse porte de passage, par laquelle il rentrera glorieux et sortira misérable.
Passages, changements brusques et cruentés. Comme les humeurs des deux bancs de folie:
personnes et disciples anonymes, égaux et entassés, les mêmes figures qui sont maintenant
exultantes, le renierons demain. Et il le sait ! La foule où l’individu disparaît et avec lui ses
responsabilités évacuées dans la horde du groupe, ivre par les fake news auxquelles il est plus
facile de croire, trompée par le conspirateur de tour utilisant le mensonge, facilitant la complexité.
Passages et changements à venir : dans le ciel qui, d’un bleu limpide deviendra sombre, sombre,
sombre. Les hosannas d’aujourd’hui deviendront des cris de condamnation, une porte grande
ouverte et accueillante deviendra un mur de colère qui chassera l’imposteur. Et il le sait !
Passages et changements dans ses amis proches, compagnons de route et de destins, témoins
de miracles et de visions, destinataires de contes et d’explications magnifiques. Vous les voyez
dans le tableau faire corps entre eux, unis maintenant plus que jamais dans le temps du succès et
misérablement dispersés et fugitifs à l’heure de l’épreuve, du doute, de la déception. Et il le sait !
Il le sait ! Au centre , il avance décidé comme un roi, "capitaine de mon âme" comme dirait le
poète. Et pourtant, il est déjà seul; bien qu’à différentes distances, il porte déjà la marque
représentée par des centimètres de séparation qui deviendront ensuite des heures et des jours de
solitude . Et il le sait!
Il le sait! Pourtant, il bénit! Il ne bénit pas les palmes mais les hommes. Il prévoit les évolutions
climatiques du ciel et de la terre , les changements d’humeur, les intermittences du coeur, la
fidélité peu fiable. Il le sait et l’assume!
Il l’emmène avec lui à sa mort; dans l’obscurité, en route vers l’assourdissant Grand Silence.
Il porte avec lui un cri universel qui implore du plus profond de ses entrailles une réponse
quelconque!
La seule pour laquelle il est juste et beau d’agiter pour tous les hommes nos branches
individuelles de paix et d’espérance :
La chanson silencieuse de l’Amour!


Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu

01 Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent en vue de Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples 02 en leur disant : « Allez au village qui est en face de vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle. Détachez-les et amenez-les moi.03 Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez : “Le Seigneur en a besoin”. Et aussitôt on les laissera partir. »
04 Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète :
05 Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme.
06 Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné.
07 Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus.
08 Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. 09 Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! » 10 Comme Jésus entrait à Jérusalem, toute la ville fut en proie à l’agitation, et disait : « Qui est cet homme ? »













Land ‘art des Rameaux ....Bernadette T.


 Réalisation sur le thème des Rameaux (Avril 2020), initialement prévue pour un atelier 
de LandArt à Pakalob.

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